L’antispécisme – la lutte contre toute discrimination fondée sur l’appartenance à une espèce animale – est plus explicitement politique que le végétarisme ou le véganisme, qui sont essentiellement des modes de vie. Dès la fin du XIXe siècle, des communautés végétariennes et des groupes de pression ont lutté contre l’exploitation des animaux, mais c’est en Grande-Bretagne, au milieu du XXe siècle, qu’une autre forme de militantisme radical est née, notamment avec la création du Front de libération animale (ALF).
Le présent ouvrage remonte aux origines de la cause animale et analyse la diversité des mouvements qui s’en réclament en étudiant de plus près l’antispécisme en France, au Canada et en Israël. L’auteur y aborde les points les plus sensibles de ce discours, tels que la comparaison entre les abattoirs et les centres d’extermination ou encore les liens avec l’esclavage et le sexisme. Il traite aussi du veganwashing, qui consiste à utiliser le véganisme pour occulter des injustices. L’ouvrage évalue ainsi les progrès de la cause animale et, plus globalement, de l’ouverture de nos sociétés aux questions liées à notre rapport aux animaux. Il a été écrit par un militant antispéciste, mais il ne s’agit pas d’un manifeste. C’est un portrait honnête fondé sur une trentaine d’entretiens et qui ne craint pas d’aborder les côtés moins reluisants du mouvement.
Jérôme Segal est maître de conférences à l’université Paris Sorbonne. Il est aussi chercheur et journaliste à Vienne, en Autriche.
En librairie le 20 août I 216 pages I 24.95$