L’autisme est un trouble précoce du développement cérébral du bébé qui se caractérise par des difficultés de communication et d’interaction sociale. Touchant davantage les garçons que les filles, il est un trouble du neuro-développement souvent diagnostiqué trop tardivement voire sous-diagnostiqué.
Autisme : de quoi parle-t-on ?
L’autisme est un trouble précoce du développement cérébral du bébé qui se manifeste par des difficultés de communication et d’interaction sociale mais aussi par des intérêts restreints et des comportements stéréotypés. Chez les jeunes enfants, on observe souvent qu’ils n’utilisent pas les jouets de façon fonctionnelle, l’attention étant parfois dirigée vers une seule partie de l’objet manipulé. Par exemple : les roues d’une auto renversée. Les comportements stéréotypés se retrouvent aussi au niveau du langage. En effet, les enfants autistes répètent intégralement des passages de paroles entendues qu’ils apprécient, comme des extraits d’émission télévisée, contrastant avec leurs discours spontanés qui présentent longtemps des immaturités grammaticales.
L’autisme est classé dans les troubles du neuro-développement au même titre que le trouble de l’attention (avec ou sans hyperactivité), le trouble des apprentissages, le trouble du développement intellectuel et le trouble développemental de la coordination.
L’autisme peut prendre plusieurs formes et ses manifestations varient considérablement d’un enfant à l’autre. C’est pourquoi on parle davantage de troubles du spectre de l’autisme (TSA) que d’autisme.
Quelles sont les causes de l’autisme ?
Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont d’origine multifactorielle : ils se déclareraient chez des personnes génétiquement prédisposées après exposition à un ou plusieurs facteurs environnementaux. Selon les travaux des scientifiques des Universités de Genève et de Bâle publiés dans la revue « Nature Communications » en 2018, « un mauvais fonctionnement de l’activité synaptique d’un type de neurones présents dans le système de la récompense semble être en cause ». Des propos confirmés par la présidente d’Autisme France : « On sait aujourd’hui que c’est une pathologie des synapses : la connexion des neurones dans le cerveau se fait de manière atypique. Mais, on ne sait pas encore pourquoi. »
On connaît en revanche des facteurs de risque. « La prise de certains médicaments pendant la grossesse dont le valproate de sodium – un antiépileptique – ou l’âge élevé des parents, en particulier du père, en font partie. »
Quels sont les premiers signes à repérer ?
Les parents sont souvent les premiers à s’apercevoir des comportements inhabituels de leur enfant comme l’absence de sourire, l’indifférence apparente aux personnes, l’absence de réaction à l’appel de son prénom…
De 0 à 6 mois
De l’âge de 0 à 6 mois, les troubles autistiques peuvent se manifester par les signes suivants : une absence ou rareté du sourire social ; une impression d’indifférence au monde sonore ; des anomalies du regard : regard vague, périphérique ; une absence de gestes d’anticipation : le bébé ne tend pas ses bras quand on va le chercher dans son lit ; une absence de babillage, peu de vocalisations ; des troubles de la motricité ; une hypotonie ou une hypertonie (hypo-actif ou hyperexcitable) ; des troubles du sommeil ; des pleurs fréquents sans raison apparente.
Chacun de ces signes n’est pas caractéristique de l’autisme s’ils sont pris individuellement. C’est la concordance et la persistance de plusieurs signes qui doivent alerter.
De 6 à 12 mois
Les signes sont : l’enfant ne répond pas à son prénom ; désintérêt pour les personnes ; intolérance au contact physique ; impression d’indifférence au monde extérieur ; absence de réaction à la séparation ou à l’arrivée des parents ; attention difficile à fixer, regard difficile à capter ; pas d’imitation dans la communication gestuelle : faire « coucou », « au revoir », « bravo », etc. ; sensibilité exacerbée aux modifications de l’environnement ; troubles de l’alimentation ; habitudes mono-alimentaires.
De 12 à 24 mois
Les signes sont : l’enfant semble ignorer les autres et préférer l’isolement, la solitude ; absence ou retard de langage ; absence d’imitation ; impassibilité face aux tentatives de communication ; manipulation étrange des objets : les aligner, les faire tournoyer, etc. ; mouvements inhabituels du corps : balancements, battements rapides des mains en ailes de papillons.
Après l’âge de deux ans
Les signes sont : absence d’intérêt pour les autres enfants ; absence ou pauvreté des jeux ; façon inhabituelle de parler ; langage sans intention de communiquer ; tendance de l’enfant à répéter ce qu’on lui dit ; préoccupation persistante pour certaines parties d’objets ; troubles des apprentissages ; instabilité émotionnelle ; auto-agressivité/automutilation : l’enfant peut se cogner la tête, s’arracher les cheveux, se mordre.
Autisme : l’importance d’un diagnostic précoce
Un diagnostic précoce des troubles du spectre de l’autisme est essentiel. Plus l’autisme est dépisté tôt, plus vite un accompagnement et une éducation adaptés seront mis en place. Il faut essayer de développer l’interaction de l’enfant, lui donner des outils de communication et de socialisation afin qu’il puisse aller vers une plus grande autonomie. Avant l’âge de trois ans, la plasticité́ cérébrale de l’enfant rend d’autant plus efficaces ces interventions.
Si un enfant souffre d’autisme, il faut lever le voile sur le doute en consultant immédiatement son pédiatre afin qu’il donne une réponse à l’énigme. Le diagnostic sera établi en fonction du degré de communication de l’enfant avec ses parents et les autres personnes, ainsi que l’observation de son comportement dans diverses activités et situations.
Il est vrai que certains enfants autistes ne peuvent pas aller à l’école avec des enfants de leur âge, car tout dépend du niveau du trouble. Cependant, bon nombre peuvent avoir l’opportunité d’apprendre et de grandir avec eux.
Mohand Lyazid Chibout (Iris)