L’apnée du sommeil est un problème très fréquent, et est caractérisée par un trouble sévère du sommeil où la respiration est longuement interrompue de façon répétée, suffisamment pour perturber le sommeil et réduire la quantité d’oxygène et augmenter le taux de dioxyde de carbone dans le sang.

Une apnée du sommeil est donc définie comme un arrêt de la respiration durant au moins 10 secondes pendant le sommeil. Les personnes atteintes d’apnée du sommeil sont souvent très somnolentes durant la journée, ronflent fortement, ont des épisodes de respiration haletante ou de suffocation, arrêtent de respirer et se réveillent soudainement en reniflant. L’apnée du sommeil augmente le risque de certains troubles médicaux et de décès prématuré. Ce syndrome, qui perturbe le sommeil et l’activité quotidienne, est un facteur de risque cardio-vasculaire.

Types d’apnée du sommeil

Il existe deux types d’apnée du sommeil dont l’apnée obstructive du sommeil et l’apnée centrale du sommeil. Certaines personnes peuvent présenter une combinaison des deux apnées appelée mixte.

a) L’apnée obstructive du sommeil, la plus fréquente, est provoquée par une fermeture répétée de la gorge ou des voies respiratoires supérieures pendant le sommeil. Les voies respiratoires comprennent le passage qui va de la bouche et des narines à la gorge et jusqu’au larynx. Ces structures peuvent changer de position pendant que la personne respire. L’apnée obstructive du sommeil est plus fréquente chez les personnes obèses.

De nombreux facteurs de risque augmentent la probabilité de souffrir d’apnée obstructive du sommeil. L’obésité, associée probablement au vieillissement et à d’autres facteurs, entraîne le rétrécissement des voies respiratoires supérieures. Le fait d’avoir une gorge étroite, un cou épais et une tête ronde augmente le risque d’apnée du sommeil. Parfois, un accident vasculaire cérébral peut provoquer l’apnée obstructive du sommeil. L’apnée du sommeil a tendance à être héréditaire, il pourrait donc y avoir un risque génétique.

À noter que chez les enfants, une hypertrophie des amygdales ou des végétations adénoïdes, des problèmes dentaires (comme un grand surplomb), l’obésité et certaines anomalies congénitales peuvent causer une apnée obstructive du sommeil. Les allergies saisonnières qui provoquent une congestion nasale importante peuvent aggraver l’apnée du sommeil.

La plupart des enfants touchés ronflent. D’autres symptômes liés au sommeil peuvent inclure un sommeil agité et des sueurs nocturnes. Certains enfants font pipi au lit. Les symptômes diurnes peuvent inclure une respiration par la bouche, des céphalées matinales et des problèmes de concentration. Les problèmes d’apprentissage et certains problèmes comportementaux sont des symptômes fréquents de l’apnée obstructive du sommeil sévère chez les enfants. Les enfants peuvent aussi présenter des retards de croissance.

b) L’apnée centrale du sommeil est rare, comparativement à l’apnée obstructive du sommeil. Elle est causée par un problème de contrôle de la respiration dans la partie du cerveau appelée tronc cérébral. Normalement, le tronc cérébral est très sensible aux variations des taux sanguins de dioxyde de carbone. Quand le taux de dioxyde de carbone est élevé, le tronc cérébral indique aux muscles respiratoires de respirer plus profondément et plus rapidement pour expirer le dioxyde de carbone, et inversement lorsque le taux est faible. Dans l’apnée centrale du sommeil, le tronc cérébral ne répond pas de manière adaptée aux variations du taux de dioxyde de carbone. En conséquence, pendant le sommeil, les personnes qui présentent une apnée centrale du sommeil peuvent faire des pauses dans leur respiration ou elles peuvent respirer moins profondément et plus lentement que la normale.

Il existe de nombreuses raisons pouvant expliquer que le tronc cérébral n’envoie pas les signaux respiratoires appropriés. Par exemple, un accident vasculaire cérébral, une infection cérébrale (encéphalite) ou une malformation congénitale du cerveau peuvent affecter le tronc cérébral. L’apnée centrale du sommeil peut survenir chez des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque. Une tumeur au cerveau est une cause très rare. Contrairement à l’apnée obstructive du sommeil, l’apnée centrale du sommeil n’est pas provoquée par l’obésité.

Dans une forme d’apnée centrale du sommeil, appelée syndrome d’Ondine, qui se produit généralement chez les nouveau-nés, les personnes peuvent respirer de manière inadaptée, voire cesser de respirer, sauf lorsqu’elles sont complètement réveillées. Le syndrome d’Ondine peut être mortel.

Symptômes de l’apnée du sommeil

Quel que soit le type d’apnée du sommeil, la respiration peut devenir particulièrement lente et superficielle, ou s’interrompre soudainement (parfois jusqu’à une minute) avant de se normaliser.

Tous les types d’apnées du sommeil peuvent provoquer une somnolence diurne, une asthénie, une irritabilité, des céphalées matinales, une lenteur de la pensée et des difficultés de concentration. Étant donné que le taux d’oxygène dans le sang peut diminuer de manière importante, une fibrillation auriculaire peut se développer, et la tension artérielle peut augmenter.

1) En cas d’apnée obstructive du sommeil, le symptôme le plus fréquent est le ronflement, mais toutes les personnes qui ronflent ne sont pas atteintes d’apnée du sommeil. Dans l’apnée obstructive du sommeil, le ronflement a tendance à causer des perturbations, avec des épisodes de respiration haletante ou de suffocation, des pauses respiratoires et des réveils soudains accompagnés de reniflement. La personne peut se réveiller avec des signes d’étouffement et d’angoisse.

Au matin, la personne n’a souvent pas conscience de s’être réveillée plusieurs fois pendant la nuit. D’autres se réveillent parfois avec un mal de gorge ou la bouche sèche. En cas d’apnée obstructive du sommeil sévère, les épisodes de reniflement et de ronflement fort liés au sommeil se répètent au cours de la nuit, et des épisodes d’endormissement involontaires interviennent dans la journée.

L’apnée obstructive du sommeil implique un risque accru d’accidents vasculaires cérébraux, de crise cardiaque, de fibrillation auriculaire (rythme cardiaque irrégulier, anormal) et d’hypertension. Le risque de décès prématuré est augmenté chez les hommes d’âge moyen qui connaissent des épisodes d’apnée obstructive du sommeil plus de 30 fois par heure.

2) Dans le cas de l’apnée centrale du sommeil, le ronflement n’est pas aussi remarquable. Le rythme de la respiration est irrégulier et interrompu par des pauses.

Traitements de l’apnée du sommeil

Le choix du traitement de l’apnée du sommeil, ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil, est défini par l’équipe médicale en fonction des symptômes ressentis par le patient et de la sévérité de la maladie. Les mesures hygiéno-diététiques sont toujours indispensables.

Le suivi de mesures hygiéno-diététiques constitue un premier traitement indispensable de l’apnée du sommeil. Dans les formes légères, cela peut suffire. Et ces mesures consistent à perdre du poids en cas de surpoids ou d’obésité ; d’adopter une activité physique régulière ; d’arrêter le tabac ; de réduire sa consommation d’alcool surtout le soir ; de supprimer les drogues et les médicaments aggravant le syndrome d’apnées du sommeil (anxiolytiques, médicaments relaxant les muscles et les médicaments contenant de la morphine) ; de modifier sa position pour dormir. En cas d’apnée du sommeil modérée, le fait de dormir sur le côté, et non sur le dos, peut réduire de moitié le nombre d’obstructions pendant la nuit.

Le traitement par orthèse d’avancée mandibulaire : Les propulseurs mandibulaires (ou orthèses d’avancée mandibulaire) poussent la mâchoire inférieure en avant et empêchent la langue de se replier et de bloquer la voie aérienne. Ces appareils, constitués de deux gouttières, augmentent l’espace compris entre la base de la langue et le pharynx.

Pour assurer son bon maintien, l’orthèse doit être réalisée sur mesure et ajustée ou thermoformée adaptée directement sur les arcades dentaires. Elle doit être portée toutes les nuits. La denture doit être en bon état. Ces appareils conviennent surtout pour les apnées du sommeil de moyenne gravité, en l’absence de maladie cardiovasculaire. Ils peuvent aussi être utilisés en cas d’apnée du sommeil sévère, après échec ou intolérance d’un traitement par pression positive continue.

Le traitement par pression positive continue : Ce traitement des apnées du sommeil consiste en l’utilisation d’un appareil qui, pendant la nuit, envoie l’air dans les voies respiratoires avec une légère surpression. On parle de PPC (pression positive continue) ou de CPAP (Continuous Positive Airway Pressure).

L’application d’une PPC dans les voies aériennes supérieures évite le blocage de l’inspiration et prévient la survenue de l’apnée. Le débit d’air est fourni par une machine, reliée à un masque nasal par un tuyau souple. Le masque est appliqué sur le visage par un système de harnais.

Il existe divers appareils, masques (masques narinaires ou masques couvrant soit le nez, soit le nez et la bouche) et accessoires PPC.

Le traitement chirurgical : Ce traitement n’est indiqué qu’en cas d’échec des autres traitements de l’apnée du sommeil et il est surtout réservé à des cas particuliers, liés à des anomalies anatomiques de la sphère ORL ou maxillo-faciale. Son but est de lever un obstacle ORL qui gêne le passage de l’air.

L’intervention peut porter sur le voile du palais et les amygdales, le maxillaire inférieur (chirurgie d’avancée maxillo-mandibulaire) ou le nez.

 Mohand Lyazid Chibout (Iris)

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