Présenté par le MAI (Montréal, arts interculturels) au Monument-National du 30 octobre au 2 novembre 2019, ce solo magnétique de Justin Shoulder présente la figure de Carrion, sorte de spectre post-humain capable de se métamorphoser en une multitude de formes et de parler une multitude de langues.
Dans cette œuvre de science-fiction qui élabore une figure de la multiplicité, le corps de Justin Shoulder et sa collaboration avec le costume, la lumière, le son et l’espace sont utilisés pour animer une série de créatures ancestrales nées d’antécédents de diasporas queer et de généalogies imaginaires.
Affrontant les affres de l’accélération évolutionniste forcée, il vagabonde au milieu d’un site archéologique et se transforme en fantôme venu de l’Ouest, en virus, en trickster, en oiseau préhistorique. Mêlant spectacle de club à la dramaturgie de Victoria Hunt sur l’exploration corporelle brute, Carrion est le point culminant de l’histoire de la performance de Justin Shoulder.
Site archéologique parsemé d’indices d’un avenir spéculatif, l’espace lui-même devient une figure dans l’œuvre alors que Justin Shoulder passe au crible les détritus pour devenir différentes créatures habitant leur royaume natal. Un certain nombre de royaumes sont traversés : la Romance occidentale, le Squelette du Bouddha, la Simulation de la nature, le Glacier éructeur, l’Oiseau préhistorique, et plus encore, y compris les étapes liminales qui se transforment d’une créature à une autre.
Les figures performatives qui font office de texte de l’œuvre s’inspirent d’une mer d’idées et de sentiments. Quelques réflexions et recherches actuelles incluent : l’anthropocène et le capitocène, l’espoir, les possibilités de faire l’avenir, la chute / fragilité de l’Occident, et le monde du ciel mythique philippin et ses créatures mythiques comme un parallèle aux corps et potentialités queer / hybrides.
« Les créatures sont et ne sont pas, en même temps, reconnaissables. Ils possèdent de multiples qualités qui scintillent dans et hors de la vue, selon la façon dont ils se déplacent. L’effet fait office de mirage. Une nymphe géante, d’aspect inoffensif, a une fente sensuelle en son centre, qui s’ouvre et se replie pour révéler un dos humain lisse. » – Cleo Mees, RealTime magazine
S’inspirant des mythologies ancestrales queer et biculturelles, Carrion nous transporte dans un lieu où le passé lointain entre en collision avec le futur lointain, nous alertant sur les changements qui se trouvent déjà en nous.
CARRION Trailer from Justin Shoulder on Vimeo.
BIOGRAPHIE : JUSTIN SHOULDER
Justin Shoulder est un artiste qui travaille dans la performance, la sculpture, la vidéo et la production d’événements communautaires et de vie nocturne. Son œuvre principale, Phasmahammer, est une écologie d’alter personas basée sur un mythe ancestral queer. Ces créatures sont incarnées par des costumes et des prothèses fabriqués à la main et animés par leurs propres langages gestuels. Justin Shoulder utilise son corps et son métier pour forger des liens entre les expériences queer, migrantes, spirituelles et interculturelles. Il est membre fondateur du collectif d’artistes queer The Glitter Militia et du Club Ate, un groupe qui fait honneur aux voix contemporaines de la communauté queer de l’Asie-Pacifique.
Il s’est produit et a exposé à l’échelle internationale, récemment en tant qu’artiste de performance en résidence avec le programme La Manutention au Palais de Tokyo (Paris 2019), avec Carrion au Fusebox Festival (Austin, É-U / 2018), le corpus vidéo de l’œuvre Ex Nilalang pour AsiaTOPA du Club Ate (Melbourne, Australie / 2017), First Sight au Museum Macan (Jakarta, Indonésie / 2017) et la première du long métrage théâtral de Carrion pour Liveworks, Performance Space (Sydney, Australie / 2017).
EN BREF
Quoi ?
CARRION
de JUSTIN SHOULDER
Quand ?
– 30 OCT : 20h **PREMIÈRE**
– 31 OCT : 20h
– 01 NOV : 20h
– 02 NOV : 20h
Durée ?
60 minutes
Où ?
Presenté par le MAI (Montréal, arts interculturels) au Monument-National
1182, boul. Saint-Laurent, Montréal H2X 2S5
