Le deuxième tome de « Charlotte impératrice[1] » qui vient d’être édité chez Dargaud, est un chef-d’œuvre graphique qui permet aux lecteurs de remonter le temps et de voyager entre la vieille Europe et le Mexique du 19e siècle. Comme on peut le lire au début de l’ouvrage, le livre est inspiré de faits réels, même si cette histoire n’en demeure pas moins une fiction, où se côtoient en plus des personnages historiques des êtres composites et entièrement imaginaires.

Cet arrimage qui juxtapose des personnages réels avec des faits historiques dans ce récit de fiction, illustre sans aucun doute la maîtrise respective de Fabien Nury et Matthieu Bonhomme des codes graphiques et narratifs puisqu’ils prennent soin de conter un récit empli d’intrigues.

En effet, dans ce seconde volume qui s’intitule « L’Empire » Nury et Bonhomme soulèvent les enjeux de la présence du roi Maximilien d’Autriche au Mexique et son couronnement en tant qu’empereur du Mexique avec son épouse Charlotte de Belgique en tant que régente.

Entre les fastes de sa condition d’impératrice et la vie dans ce Mexique lointain, Charlotte découvre la misère que vivent les indigènes mexicains. Son devoir en tant que régente, lui dicte des certaines façons d’agir tandis que son cœur l’amène à être confrontée à la réalité sociale et politique qui se trame sur le terrain. Le mariage de Charlotte avec Maximilien traverse une période qui mettra à l’épreuve le couple royal. Les réformes à venir s’annoncent cruciales pour l’avenir du Mexique…

Cette collaboration entre Fabien Nury au scénario et Matthieu Bonhomme au dessin s’avère être très productive, car elle puise dans les expériences de chacun des deux auteurs.

Fabien Nury qui est un passionné d’histoire, livre encore une fois une intrigue passionnante avec son lot de références historiques, un exercice dans lequel il excelle comme on a pu le découvrir notamment dans le diptyque de « La mort de Staline » en 2010 qui fut adapté au cinéma en 2017, ou encore plus récemment dans « L’homme qui tua Chris Kyle » en 2020.

Matthieu Bonhomme non démord pas moins, car lui aussi a l’habitude des histoires qui nous font remonter le temps avec notamment « L’homme qui tua Lucky Luke », « Esteban » ou encore « Le Marquis d’Anaon ». Dans Charlotte impératrice, on reconnaît le style de l’artiste dans les traits des personnages et à travers les accessoires et les décors d’antan (armes, épées et objets divers, bateaux, ornements, cathédrales, châteaux, etc.)

En attendant de lire le troisième tome, ce second volet de « Charlotte impératrice » est une invitation à vivre une épopée qui est illustrée en plusieurs actes.

Réda Benkoula

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