Le Bureau Politique de Talaie El Houriyet a tenu le 1 er juillet 2017, au siège du parti, sa réunion mensuelle ordinaire sous la présidence de M. Ali Benflis, Président du parti.
Dans ce cadre, le Bureau Politique a procédé à un examen du rapport du Secrétariat National portant sur la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays et plus particulièrement sur le plan d’action gouvernemental voté par l’Assemblée Populaire Nationale le 23 juin 2017.
A l’issue de sa réunion, le Bureau Politique a adopté la déclaration suivante :
L’Assemblée Populaire Nationale à laquelle le scrutin du 4 Mai 2017 a ôté de manière flagrante toute légitimité, toute représentativité et toute crédibilité a voté, sans surprise, le plan d’action du nouveau gouvernement sans que la majorité parlementaire fictive se soucie le moins du monde du fait qu’il n’était manifestement pas à la hauteur de la gravité exceptionnelle des crises politique, économique et sociale auxquelles le pays est confronté.
Le plan d’action gouvernemental ne fait pas figure d’exception dans la lignée de ceux qui l’ont précédé. Tout comme ses devanciers, il s’inscrit dans une logique de fuite en avant ; tout comme eux, il élude soigneusement les réalités qui dérangent ; et tout comme eux il effectue des diagnostics erronés qui ne peuvent avoir un autre sort que celui de déboucher sur des solutions illusoires. Ainsi, le plan d’action du nouveau gouvernement laisse la solide impression qu’il a été conçu plus pour s’acquitter de pure forme d’une obligation constitutionnelle que pour proposer au pays une voie de sortie de l’impasse politique actuelle, une riposte crédible à la menace d’effondrement économique et une protection sérieuse contre les périls de la déstabilisation sociale.
Un plan d’action gouvernemental bâti dans le contexte d’une impasse politique totale compromet automatiquement ses chances de mise en œuvre les plus optimistes si ses auteurs persistent à ignorer la réalité de cette impasse politique, à refuser de la regarder en face et à en nier jusqu’à l’existence. Cette impasse politique est au cœur de la crise systémique globale dont souffre le pays et rien de performant, de prometteur ou de durable ne sortira d’une démarche d’évitement ou de contournement de cette impasse politique qui est parvenue aux limites du délitement institutionnel généralisé de l’Etat. Le meilleur plan d’action au monde est condamné à l’ineffectivité et à l’inopérabilité dans le contexte d’un vide au sommet de l’Etat qui a déjà mis l’ensemble des institutions républicaines dans l’incapacité d’assumer pleinement leurs tâches constitutionnelles et qui a conduit à ce délitement institutionnel généralisé de l’Etat qui s’observe au quotidien.
Alors même que l’Assemblée Populaire Nationale votait le plan d’action du gouvernement, l’Algérie entrait quant à elle, dans la quatrième année de la crise économique d’une extrême sévérité qu’elle continue à subir du fait du retournement brutal de la conjoncture énergétique mondiale en juin 2014.
Durant toute cette longue période et à la différence de tous les autres pays confrontés à une situation similaire, le précédent gouvernement s’est vu signifier sa fin de mission sans qu’il soit parvenu à doter le pays d’une stratégie de sortie de crise digne de ce nom. Ce gouvernement a multiplié les tâtonnements, les improvisations et les approximations faisant perdre au pays un temps précieux et le laissant au moment de son départ, toujours dépourvu des moyens d’une riposte cohérente, praticable et crédible à la crise économique qui s’aggrave.
Alors qu’il accomplit ses premiers pas, le nouveau gouvernement ne semble pas se distinguer de son devancier qu’il s’agisse de la vision, de la méthode ou de la démarche. En effet, la vision dominante dans le plan d’action demeure dans une très large mesure purement comptable et réduit la crise économique actuelle à un étau financier qu’il s’agit de desserrer en ignorant tous les dysfonctionnements structurels où prend racine l’échec économique national patent et injustifié. La méthode quant à elle est celle de parer au plus pressant avec l’année 2019 pour seul horizon, le message politique induit étant que rien n’importe plus au régime politique en place que de tenir jusqu’à cette échéance même au prix du sacrifice des intérêts du pays à moyen et long termes. Enfin, la démarche est celle de continuer à tenir à l’écart les indispensables réformes structurelles qui exigent du courage et une volonté politique qui manquent à un régime pour lequel rien ne compte plus que d’entretenir le statu quo qu’il considère comme la condition nécessaire et suffisante pour sa pérennité et sa survie.
Dans le plan d’action du nouveau gouvernement, des généralités sont élevées au rang de stratégies ; des banalités font figure d’objectifs mouvants et insaisissables. Les engagements précis et quantifiés sont soigneusement évités. Les échéanciers mesurables sont tout aussi soigneusement éludés.
A l’évidence, le plan d’action du nouveau gouvernement n’a pas pour autre ambition que celle de faire du neuf avec du vieux. Il tente de recycler des recettes des temps anciens qui ne sont manifestement pas porteuses des solutions adaptées aux véritables problèmes économiques du pays. Ce plan d’action postule que le salut économique du pays passe par son isolement accru à l’égard du reste du monde alors même que l’enjeu pour toute économie moderne est d’assurer son insertion dans son environnement mondial au mieux de ses atouts et de ses intérêts.
Le plan d’action du nouveau gouvernement n’est d’évidence pas l’instrument de la modernisation politique, économique et sociale que le pays attend.
Par ailleurs, le Président du Parti a informé le Bureau Politique de son invitation du Comité Central à se réunir en session ordinaire les 25 et 26 Août 2017 et de l’installation de la commission préparatoire de ses travaux.
Enfin et après large débat sur les modalités de préparation de la position du Parti à l’égard des prochaines élections locales, le Bureau Politique a invité le Secrétariat National à réaliser une étude à l’attention du Comité Central sur les conditions politiques, juridiques et institutionnelles dans lesquelles cette échéance électorale est appelée à se tenir.
Dans le même cadre, le Bureau Politique a souligné l’importance qu’il y a lieu d’accorder à l’association des structures locales du Parti à la préparation de la position de Talaie El Hourriyet à l’égard de cette échéance électorale et s’est félicité des rencontres programmées entre le Président du Parti et les coordonateurs territoriaux programmées à cette fin.