Déclaration du Bureau Politique de Talaie El Hourriyet au sujet des élections législatives tenues le 04 Mai 2017. Alger le 13 Mai 2017

Le Bureau politique de Talaie El Hourriyet s’est réuni le 13 Mai 2017 sous la présidence de M. Ali Benflis, Président du Parti. Il a consacré sa réunion aux élections législatives dont le Conseil

Constitutionnel a proclamé les résultats le 9 Mai 2017.

A l’issue de ses travaux, le Bureau Politique a adopté la déclaration suivante :
Le rideau est tombé sur des élections législatives présentées comme n’ayant rien à envier à celles que connaissent les démocraties avancées et destinées à administrer la preuve d’une prétendue stabilité politique et institutionnelle du pays à la faveur de la dernière révision constitutionnelle. Mais la réalité est têtue et elle a fini par avoir raison de cette fiction.
Tout a été dit et écrit à propos de cette échéance législative. La loi organique sur le régime électoral qui a pavé la voie à la tricherie politique et à la fraude électorale. Une prétendue haute instance indépendante de surveillance des élections dépassée par les évènements et les enjeux et ne faisant manifestement pas le poids face à un appareil politico-administratif résolu à garder la haute main sur un scrutin dont-il est resté le seul à déterminer le sort. Et l’argent douteux dont l’irruption à large échelle restera pour longtemps une marque tristement distinctive du scrutin qui vient de s’achever.
Le régime politique en place a choisi la fuite en avant, il a récolté le fruit de son autisme et de son déni des réalités. Il a opté aussi pour la diversion au regard de l’impasse politique actuelle mais ses calculs à courte vue y maintiennent le pays et rendent plus ardues pour lui les conditions d’en sortir. Le régime politique n’avait pour seule ambition que celle de sauver les apparences, mais par un effet boomerang, son choix a alourdit son passif d’un surcroit de désaveu et de discrédit.
L’échéance législative a pris fin et l’heure est au bilan. Beaucoup d’enseignements méritent d’en être tirés. Les rares traces d’une vie démocratique continuent à être effacées les unes après les autres. Le pluralisme politique a perdu sa vocation et sa raison d’être. La compétition politique est ramenée à des diktats et à des faits accomplis. Le simulacre d’élection n’est conçu par et pour un régime politique que dans un seul objectif qui prime sur tous les autres, celui de sa pérennité et sa survie.
Ce scrutin a fait franchir des paliers inédits à la désertification du champ politique, à la désaffection citoyenne à l’égard des faits et des acteurs politiques et au rejet d’un système politique qui se complait dans un immobilisme autarcique par rapport au monde et à sa propre société.
Les résultats de ce scrutin sont aussi des messages sans équivoque adressés directement au régime politique en place lui signifiant de la manière la plus nette qu’il n’est pas à la hauteur des défis qui se posent au pays , qu’il est devenu lui-même une part importante de ces défis au lieu d’être l’artisan de leur prise en charge effective et qu’il est lui-même source de cette instabilité qu’il agite à tout va sur le ton de la menace ou de l’intimidation mais qui ne leurre plus personne.
Mais dans ses calculs à courte vue, dans sa fuite en avant comme dans ses élans tacticiens visant à faire diversion et à sauver les apparences, le régime politique en place a compté sans le peuple algérien qui sait tout, qui voit tout et qui n’est dupe de rien.
De ce point de vue, l’échéance législative qui vient de s’achever restera dans l’Histoire politique nationale comme l’un des grands moments d’un ressaisissement patriotique et d’un sursaut citoyen qui sont appelés à faire date dans l’aspiration nationale collective au renouveau et au changement.
En effet, de la manière la plus explicite, la plus franche et la plus catégorique, le peuple algérien a signifié son attente d’autre chose que la pérennité d’un régime politique dont les échecs ne se comptent plus, que le maintien d’un statu-quo bénéfique pour ce régime mais fatal pour le pays et que l’archaïsme politique qui perdure et qui atteint les limites de l’inacceptable et de l’intolérable.
Les élections législatives étaient déjà intrinsèquement futiles et dérisoires. Le désaveu citoyen dont elles portent désormais le sceau rédhibitoire fragilise davantage l’édifice institutionnel républicain.
L’Histoire nationale retiendra que le 4 Mai dernier, la citoyenneté a fait parler d’elle, que le peuple algérien s’est réapproprié la maitrise de son destin, que la confiscation de la souveraineté populaire n’a pas l’éternité pour elle et que le régime politique en place a subi le plus clair des désaveux tout comme il a été la cible de la défiance et du discrédit les plus explicites, les plus francs et les plus massifs.
Cela n’est pas de bon augure pour l’impasse politique qui persiste, pour la crise économique qui s’aggrave et pour la déstabilisation sociale qui s’installe dans le pays.
Avec les élections législatives, le régime politique en place croit avoir gagné un répit mais ce n’est qu’une illusion. L’Algérie, quant à elle, perd un temps précieux face aux défis politiques, économiques et sociaux majeurs qui l’assaillent de toutes parts. Il est manifeste que les élections n’ont rien changé et que le régime politique en place a fait fausse route. Le règlement de l’impasse politique actuelle qu’entretient une crise de régime dans tous les sens du terme, n’est pas de ceux qui peuvent se concevoir sans l’adhésion du peuple algérien et à fortiori contre sa volonté.
Jamais l’impératif de la modernisation politique ne s’est posé avec l’acuité qui est la sienne en ces instants déterminants pour notre pays.
C’est dans la citoyenneté réhabilitée et dans la souveraineté populaire respectée que réside le cœur battant de la modernité politique qui est synonyme d’ordre démocratique et d’Etat de droit.

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