Le Bureau Politique de Talaie El Hourriyet a tenu sa réunion mensuelle ordinaire le 8 octobre 2016 au siège du Parti sous la présidence de M. Ali Benflis, Président du Parti.
A l’ordre du jour de cette réunion figuraient, notamment, les points suivants :
1- Un échange de vues sur les développements de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays ;
2- Une communication sur la journée d’études organisées par le Secrétariat National du Parti sur l’impact de la crise énergétique mondiale sur l’économie nationale ;
3- Un rapport sur l’état d’avancement de l’opération de structuration locale du Parti ;
4- Une communication sur la réunion de l’Instance de Consultation et de Suivi de l’opposition tenue au siège du Parti le 3 octobre courant.
Dans le cadre de l’échange de vues auquel il a procédé au sujet des développements que connait la situation politique, économique et sociale du pays, le Bureau Politique a concentré toute son attention sur le projet de loi de Finances pour l’année 2017 après son adoption par le Conseil des Ministres réuni le 4 octobre 2016.
Le Bureau Politique a procédé a une évaluation préliminaire du contenu du projet de Loi de Finances sur la base des données fournies à son sujet par le communiqué du Conseil des Ministres.
Sur la base de ces données le Bureau Politique a relevé ce qui suit :
Premièrement, le projet de Loi de Finances pour l’année 2017 est présenté comme « le premier segment de la trajectoire budgétaire 2017-2019 qui accompagne le nouveau modèle de croissance ». Du fait de l’opacité dont il a fait une culture et une forme de gestion qui lui est propre, la trajectoire budgétaire 2017-2019 et surtout le nouveau modèle de croissance demeurent une énigme totale pour l’opinion publique nationale. Et c’est ainsi que plus de deux années depuis l’enclenchement de la crise énergétique mondiale avec ce qu’elle a induit de chocs pour l’économie nationale, le régime peine toujours à convaincre de sa capacité de produire une stratégie de riposte adaptée et performante.
Deuxièmement, par définition la loi de Finances est l’instrument d’exécution d’une politique économique conçue en termes d’objectifs, de moyens et d’échéanciers précis. Face à l’effondrement du niveau des ressources tirées de l’exportation des hydrocarbures dont dépend tout le fonctionnement de l’économie nationale, la loi de Finances pour 2017, comme ses devancières pour les années 2015 et 2016 se réduit à une opération désespérée de calfeutrage des béances budgétaires.
Troisièmement, le régime politique en place n’offre à l’économie nationale en guise d’assainissement et de redressement que les perspectives d’une escalade fiscale dont il a fait une fin en soi sans l’adosser à un traitement courageux et résolu des nombreux dysfonctionnements structurels qui constituent autant d’obstacles majeurs à l’édification d’une économie nationale diversifiée, performante et compétitive.
Quatrièmement, le communiqué du Conseil des Ministres fait référence de manière appuyée aux exigences de justice sociale et de solidarité nationale. La justice sociale et la solidarité nationale ne se mesurent pas seulement au niveau du montant des transferts et des subventions. Face à la grande acuité de la crise économique les principes de justice sociale et la solidarité nationale exigent aussi que les couches sociales les plus démunies et les plus vulnérables cessent d’être la cible exclusive de l’escalade fiscale menée actuellement et que les sacrifiées demandés soient partagés de manière plus juste et plus équitable par toute la collectivité nationale..
Cinquièmement, le communiqué du Conseil des Ministres rappelle l’importance de « l’information régulière des citoyens sur les difficultés et les enjeux ainsi que sur la démarche économique mise en œuvre afin de rallier leur adhésion en cette période cruciale que traverse le pays ». Ce rappel élude les vrais raisons de la désaffection citoyenne que le régime politique en place interprète non pas comme une mise en cause de sa responsabilité propre dans la situation critique vers laquelle il a mené le pays mais comme le résultat de simples lacunes dans l’information et la communication gouvernementales en direction des citoyens. Le rassemblement du peuple algérien autour du projet de redressement du pays n’est pas affaire banale d’information et de communication. Il est, par-dessous tout une affaire de représentativité, de crédibilité et de confiance que ne peut conférer qu’une légitimité irrécusable des institutions et de ceux qui les dirigent.
Le Bureau Politique a, par ailleurs, entendu une communication sur la réunion de l’Instance de Consultation et de Suivi de l’Opposition réunie au siège de Talaie El Hourriyet le 3 octobre 2016.
Avant d’entamer le débat autour de cette communication, le Bureau Politique a tenu à dénoncer avec une extrême vigueur le boycott total et systématique que les activités de l’opposition nationale continuent à subir de la part des médias publics dont la mission de service public, continue à être dévoyée pour ne servir, exclusivement, que les intérêts privatifs du régime politique en place. Le Bureau Politique a estimé, s’agissant des médias audio – visuels publics, et de leurs manquements à l’éthique publique, au respect des règles du pluralisme politique et aux principes d’indépendance, d’impartialité et de neutralité dans les débats publics, il y a en la matière une épreuve de vérité pour l’autorité de régulation de l’Audio- Visuel qui est interpellé pour mettre fin à pareilles dérives anti- démocratiques et anti- constitutionnelles.
Le Bureau Politique a salué l’adoption par l’Instance de Consultation et de Suivi de l’Opposition du Mémorandum portant sur les restrictions affectant le champ des droits et des libertés ainsi que sur les atteintes au pluralisme et la codification de la tricherie politique et la fraude électorale à travers les lois organiques sur le régime électoral et sur la prétendue haute instance indépendante de surveillance des élections.
Le Bureau Politique a relevé avec une grande satisfaction que plus de deux années après la création de l’ICSO et du rassemblement en son sein de forces politiques acquises à la cause d’un changement démocratique ordonné, graduel et apaisé, l’opposition nationale a su maintenir la cohésion de ses rangs et l’unité de son action dépit de toutes les formes d’adversités auxquelles elle a été confrontée.
Le Bureau Politique a également salué la sagesse et la lucidité avec lesquelles l’ICSO a ramené les prochaines échéances électorales à leurs justes proportions, celles d’une opération destinée à être démunie de sa raison d’être par la tricherie politique et la fraude électorale et à être sans poids et sans effet sur l’impasse politique qui perdure, sur la crise économique qui s’aggrave et sur les tensions sociales qui s’exacerbent.
Le Bureau Politique a, enfin, salué les mêmes sagesse et lucidité avec lesquels l’ICSO a su placer son unité autour de l’alternative démocratique au-dessus des contingences électorales secondaires et dérisoires au regard des vrais problèmes que le pays a à traiter, des défis qu’il doit relever et des paris d’avenir qu’il se doit de gagner.
Le Bureau Politique a conclu que l’ICSO a, ainsi, su comment apporter un démenti cinglant a tous les pronostics sur la capacité des prochaines échéances électorales à affecter la cohésion de ses rangs et l’unité de son action en faisant la démonstration que la force de son attachement à la cause du renouveau démocratique du pays prévaut sur ses différences de lecture et de perception quant à des échéances électorales sans intérêt pour le peuple algérien et sans enjeux pour le pays.
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