Patrimoine mondial vivant, le conte nous relie et fait ressortir notre humanité commune, encore davantage en ces temps de pandémie. Du 15 au 23 avril 2020, le Festival interculturel du conte de Montréal a choisi de diffuser en ligne un conte par jour d’un conteur ou d’une conteuse en confinement.

Des contes créés ou adaptés par de grands artistes en provenance de trois continents, qui s’adressent à tous, grands et petits. Les parents confinés avec leurs enfants pourront ainsi partager une activité commune en se réunissant devant l’ordinateur pour se faire raconter une histoire qui fait du bien. Quant aux personnes seules, elles auront l’impression que le conte est là pour elle, rien que pour elle, comme un baume.

En ligne chaque jour à partir de midi sur festival-conte.qc.ca.

15 avril : Olivier de Robert (Pyrénées, France) – Le Trésor : Tous les jours un homme prend une sieste au pied de son pommier, à côté de sa maison délabrée. Et chaque fois, il rêve d’un trésor. Intrigué, il décide un jour de partir à la recherche de ce trésor… Autrefois guide pour les randonneurs, Olivier de Robert est devenu conteur il y a une vingtaine d’années, inspiré par sa rencontre avec le grand Henri Gougaud. Sa passion ? Les récits historiques et les contes traditionnels.

16 avril : Oro Anahory-Librowicz (Montréal) offrira deux contes. Ceci aussi passera, un conte du roi Salomon qui veut donner une leçon de sagesse à Benaiah, son capitaine de garde qui se vante de pouvoir combler tous les désirs du roi ; et Le conte des sables est l’histoire d’un ruisseau qui doit traverser le désert et qui a peur de disparaître, de se perdre; c’est le désert lui-même qui l’aidera à surmonter cette épreuve en lui apprenant à ne pas avoir peur. La double passion d’Oro Anahory pour le théâtre et la tradition orale l’a menée tout naturellement au conte, puis à se produire aux quatre coins de la planète. Cette artiste conte aussi bien en français et en anglais qu’en judéo-espagnol et en espagnol, sa langue maternelle.

17 avril : Colette Migné (France) – Entre voisins, un petit service est un conte légèrement coquin au sujet d’un jeune couple fraîchement marié et d’un voisin secourable. La conteuse a choisi cette histoire parce qu’elle est un excellent remède pour tous et toutes les confiné.es du monde entier. De clown, Colette Migné est passée il y a vingt ans à conteuse, partageant avec son public de beaux éclats de rire.

18 avril : Jan Blake (Manchester, Grande-Bretagne) – Big Rock Little Rock. Après être allé à la chasse ensemble, Big Rock incite Little Rock à lui donner ses oiseaux, mais refuse de partager les siens. Cela déclenche une chaîne d’évènements, pour laquelle il y a des conséquences. Jan Blake s’est rappelée de cette histoire il y a quelques jours lors d’une conversation avec un ami cher sur la justice réparatrice. Une des grandes conteuses d’Europe, Jan Blake a reçu de nombreuses récompenses au cours de sa longue carrière. D’origine jamaïcaine, née à Manchester, Jan a une prédilection pour les contes africains, arabes et caraïbéens.

19 avril : Taxi-Conteur (Côte-d’Ivoire) – Le Buffle légendaire. Taxi Conteur a choisi un conte sur notre ennemi : l’orgueil qui conduit à tout ce que nous vivons aujourd’hui. Le Buffle légendaire s’est toujours pris pour le plus beau, le plus grand, le plus fort. Il en était convaincu jusqu’au jour où le malheur s’abat sur sa tête aux cornes séculaires. Adepoju Adama, alias « Taxi-Conteur », est né au cœur de la capitale de la Côte d’Ivoire, Abidjan. Nourri de culture urbaine et de la sagesse de ceux qui savent écouter, il allie avec maestria la parole d’eau à la parole de feu, la parole de miel à la parole d’éclair et de foudre. Conteur et véritable improvisateur, il manie tant le verbe parlé que chanté ou scandé avec une fougue décoiffante et raconte depuis longtemps aux petits et aux grands du monde entier.

20 avril : Renée Robitaille (Trois-Pistoles, Québec) Le Dessert, conte qu’a choisi Renée pour les internautes nous invite à plonger en nous-même pour se connecter à nos vrais désirs. Un ogre affamé dévale chaque jour la montagne pour aller dévorer les hommes d’un village. Une femme trouvera alors un moyen très singulier pour calmer sa faim. Renée Robitaille s’intéresse aux Arts de la parole. Sur scène, elle incarne tous les personnages dont elle a recueilli les histoires, offrant ainsi un regard profond et touchant sur l’Humanité. Depuis 20 ans, elle tourne régulièrement en Europe francophone et ailleurs sur la planète, pour présenter ses créations dans les festivals internationaux de contes et de théâtre.

21 avril : Dan Yashinsky (Toronto, Canada) a choisi un conte que sa défunte mère, survivante de l’holocauste, et lui avaient l’intention de raconter ensemble un jour, mais elle est décédée avant qu’ils puissent le faire. L’histoire s’intitule Stan Bolovan, dans laquelle un fermier roumain courageux et rusé, avec son chien intelligent Mishigas, doit déjouer deux dragons pour obtenir suffisamment d’or pour nourrir ses cent enfants affamés. Dan Yashinsky est un conteur et écrivain. Ses livres incluent Swimming with Chaucer – A Storyteller’s Logbook et Suddenly They Heard Footsteps.

22 avril : Manfei Obin (Côte-d’Ivoire). Le grain de maïs raconte l’histoire d’un roi qui n’avait pas de descendance et qui en était fort tourmenté. Qui, à sa mort, lui succéderait ? Il parcourut alors son royaume et adopta trois enfants qu’il éduqua comme des princes. Un jour, il donna à chacun un grain de maïs : « Celui qui me rapportera la meilleure récolte sera digne de me succéder sur le trône ». Un conte en quelque sorte prémonitoire qui nous inviter à ne pas confier l’héritage du patrimoine à n’importe qui. Né en Côte-d’Ivoire, Manfei Obi, est conteur et musicien. Depuis son plus jeune âge, conformément aux rites, il est capable de restituer le « savoir des vieux ».

23 avril : Stéphanie Bénéteau (Montréal) a adapté en conte un texte littéraire chinois du XVIIe siècle, intitulé Le manuel d’amour. Ici, une tendre histoire d’amour coquine entre une femme, dont l’éducation ultra-stricte l’empêche de goûter aux plaisirs conjugaux, et son mari qui l’éduque grâce à un manuel très particulier… Stéphanie Bénéteau est conteuse bilingue, formatrice et directrice du Festival interculturel du conte de Montréal depuis 2015. Avec sa parole poétique, sa gestuelle gracieuse et sa voix mélodieuse, elle raconte et adapte depuis plus de vingt ans les grands récits de la tradition mondiale, allant des Mille et Une Nuits, légendes médiévales et mythologie grecque jusqu’aux contes coquins.

Les contes resteront en ligne jusqu’à la fin de la période de confinement.

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