Comment le Québec peut-il se sortir de la présente crise sanitaire et limiter le ressac sur l’économie ? En développant son autonomie économique grâce à ses forces actuelles et aux particularités qui lui sont propres. Un document de réflexion publié aujourd’hui par l’IRIS y va de trois propositions ambitieuses afin de rendre l’économie du Québec à la fois plus démocratique et plus respectueuse de l’environnement.
« L’économie capitaliste nous montre plus que jamais ses limites, affirme Audrey Laurin Lamothe, chercheuse à l’IRIS et professeure à l’Université York. Tout le monde souhaite minimiser les répercussions économiques de la crise actuelle. Or, une économie mieux organisée permettrait d’atteindre plus d’autonomie, un objectif qui plaît d’ailleurs au premier ministre Legault. Pour y arriver, on a besoin d’une planification économique démocratique et de sortir le profit de l’équation ». L’économiste et professeur à l’UQO Mathieu Dufour renchérit : « Plutôt que de tenter de sauver chaque entreprise, peu importe son utilité, il faut se donner les moyens de mieux répondre aux besoins de la population ». Les auteurs ont à cet effet identifié trois transformations institutionnelles majeures qui modifieraient la structure actuelle de l’économie du Québec pour la rendre plus viable et plus inclusive.
Résumé des propositions
1. Démocratiser les infrastructures financières pour décentraliser et rendre plus efficientes les décisions prises par les institutions financières. 2. Gérer collectivement les entreprises dans le but de réorienter les objectifs vers un développement économique socialement juste et durable plutôt que la maximisation des profits.
Établir une politique nationale du revenu afin d’assurer une couverture des besoins de base à tous et toutes et de distribuer de façon plus égalitaire les revenus.