Pour sa 23e saison, Danse Danse annonce la présentation de 9 spectacles, dont Nelken, le chef d’œuvre intemporel de Pina Bausch, et Giselle d’Akram Khan, dansé par le prestigieux English National Ballet, accompagné par l’Orchestre Métropolitain et présenté uniquement à Montréal.
Entre œuvres historiques, collaborations inédites et créations, les habitués auront autant de raisons de s’émerveiller que les nouveaux spectateurs.

« La saison 2020/2021 est ponctuée d’événements d’envergure, de voix multiples et de vocabulaires riches qui transcendent la scène. De l’emblématique Nelken de Pina Bausch et ses milliers d’œillets à la São Paulo Companhia de Dança, la saison a été conçue pour vous émouvoir, vous questionner, vous faire voyager. »
Pierre Des Marais, Directeur général et codirecteur artistique Caroline Ohrt, Codirectrice artistique et directrice du développement

OCTOBRE 2020
C’est Nelken de Pina Bausch, une des œuvres les plus marquantes de l’histoire de la scène du 20e siècle, qui ouvrira la 23e saison de Danse Danse. Peu de créations dans l’histoire de la danse portent la marque du génie. Nelken, dévoilé en 1982, en est une. Dans un immense champ de 8 000 œillets, on rejoue les saisons, on passe de chaise en chaise, on fait assaut de virtuosité non sans s’amuser du langage classique. La vision du monde s’y révèle à la fois tragique, cruelle autant que tendre et débordante d’une humanité qui a su toucher les spectateurs du monde entier. Certains passages sont devenus emblématiques comme la Nelken Line. La beauté fleurit ici à chaque instant. Après Vollmond en 2014, le public de Danse Danse est à nouveau invité à apprécier l’œuvre de Pina Bausch dans cette célébration du mouvement.

NOVEMBRE 2020
D’abord révélée comme chorégraphe au sein de la Batsheva Dance Company, Sharon Eyal est devenue l’une des créatrices les plus recherchées de la scène internationale. En 2013, elle fonde L-E-V avec Gai Behar, artiste multidisciplinaire et figure bien connue de la vie nocturne de Tel-Aviv. Dans Chapter 3: The Brutal Journey of the Heart, œuvre haletante propulsée par l’environnement sonore mixé en direct par Ori Lichtik, neuf danseurs se lancent dans un voyage enivrant à travers les états extrêmes du cœur. Une danse pulsée, riche de tourbillons de corps explosifs, de mouvements de voguing, et de citations de ballet. Évoquant des tatouages corporels d’un raffinement exquis, les costumes peints par Maria Grazia Chiuri de chez Dior décuplent la sensualité de cette danse à l’énergie fiévreuse jusqu’au climax.

Vient ensuite Sylvain Émard, qui excelle dans l’art de faire bouger les foules. Depuis plus de 10 ans, la vague irrésistible du Grand Continental l’a entraîné aux quatre coins de la planète où il a dirigé des hordes de danseurs. Ce chorégraphe rigoureux aux multiples facettes est aussi habile à transfigurer la danse en un art exubérant qu’à explorer les tourments de l’âme humaine. Pour lui, la danse est une célébration. Sous l’œil du public installé tout autour de la scène, Rhapsodie amplifie l’énergie de la masse, les corps mus par une force viscérale. Observateur sensible et attentif de ses contemporains, Émard capture la pulsion de vie des êtres qui ne se regardent pas danser, l’abandon subversif des corps sur la piste de danse. Une décharge humaine qui frappe de plein fouet.

DÉCEMBRE 2020
Pour conclure cette première partie de saison, après avoir marqué le public du Festival des Arts de Saint-Sauveur en 2017, la Compagnie Hervé Koubi revient au Québec avec sa toute dernière création, Odyssey, qui réunit deux musiciens, une chanteuse et 14 interprètes aux racines méditerranéennes riches et variées. Ces derniers incarnent tour à tour la figure d’Ulysse, embarqués dans une traversée poétique et onirique. Cette grande vague chorégraphique, puissante et sensuelle, ne se pare plus des combats héroïques comme chez Homère, mais révèle les liens culturels, les migrations, et les tumultes d’une mer qui relie et charrie les vies. Odyssey, portée par la voix envoûtante de Natacha Atlas et la musique en direct de Samy Bishaï, est une des œuvres les plus ambitieuses du chorégraphe. L’énergie du hip-hop dialogue avec l’écriture de la danse contemporaine pour former un récit d’une puissante modernité.

JANVIER 2021
La nouvelle année commence avec le chef de file d’une nouvelle génération d’artistes scandinaves, le norvégien Alan Lucien Øyen, qui œuvre aussi bien en théâtre et en opéra qu’en danse. Avec sa compagnie winter guests, il a développé une signature unique alliant divers styles et techniques pour les fondre dans des mouvements nets traversés de spirales, de torsions et d’équilibres en suspension. Dans Story, story, die., Øyen explore l’interdépendance entre l’amour et le mensonge. Mais est-ce vraiment mentir que de se présenter sous son meilleur jour ? Une voix ne cesse de poser des questions alors que, dans un décor sobre délimité par une porte et des chaises, sept danseurs exceptionnels passent d’un univers à un autre. Les scènes s’enchaînent jusqu’à former peu à peu un récit. Saisissant.

FÉVRIER 2021
Février sera multidisciplinaire ! Amalgame savamment dosé de danse, théâtre, arts martiaux, vidéo et son en direct, Epilogos est une fable édifiante sur les techniques de manipulation des foules. Comment les systèmes de pouvoir et les médias réussissent-ils à déformer la réalité ? Comment émouvoir et convoquer les passions de l’auditoire? Ces questions fournissent la trame d’Epilogos, centrée sur le personnage catalyseur de « l’orateur » autour duquel la danse s’éclate tous azimuts. Un ingénieux dispositif de senseurs biomécaniques permet d’affecter en direct l’environnement scénique et le moindre mouvement des danseurs. Avec cette cinquième création à la dynamique survoltée pour sa compagnie au nom éloquent, Radical System Art, Shay Kuebler frappe dans le mille.

MARS 2021
Danse Danse s’associe à l’Orchestre Métropolitain pour présenter le prestigieux English National Ballet pour la première fois au Canada. Pour cet événement historique, c’est Giselle, l’œuvre phare de la danse romantique dans la version contemporaine d’Akram Khan, qui sera offerte à Montréal. L’Orchestre Métropolitain sera dirigé par Gavin Sutherland, directeur musical du English National Ballet Philharmonic. Après avoir revisité les danses traditionnelles indiennes, dialogué sur scène avec Sidi Larbi Cherkaoui et Juliette Binoche, et signé quelques-uns des plus beaux solos actuels, le chorégraphe Akram Khan aborde avec Giselle la quintessence du ballet romantique. Il en offre une relecture contemporaine bouleversante dans laquelle Giselle prend le visage d’une héroïne moderne. Les personnages — migrants, travailleurs, riche propriétaire —, incarnés par les danseurs virtuoses du English National Ballet, évoluent dans un univers intemporel. Khan imagine pour eux une gestuelle ample comme dans cette ronde infinie ou ces pas de deux éloquents. Dans une scénographie imposante, les interprètes, accompagnés par l’Orchestre Métropolitain, enchantent, éblouissent, fascinent.

AVRIL 2021
Figure montante de la danse, auréolé du Grand Prix de la Critique à Paris en 2018, Andrew Skeels est de retour à Danse Danse après Rose de Jéricho, présentée en 2017. Ce danseur au parcours atypique, Montréalais d’adoption, développe aujourd’hui un langage chorégraphique subtil et sophistiqué, nourri d’une insatiable curiosité et d’un amour éclaté de la danse – krump, danse contemporaine et improvisation contact. Il s’aventure cette fois du côté de la danse-théâtre avec Past Rooms, fruit d’une collaboration avec le dramaturge torontois David di Giovanni, sur la musique de la violoncelliste islandaise Hildur Guðnadóttir (à qui l’on doit la trame de Tchernobyl et de Joker). À la veille d’enterrer sa femme, un homme en proie à ses démons intimes revisite sa vie, hanté par les vestiges d’un passé occulté. Dense et troublant.

Enfin, Danse Danse conclut sa saison de danse par un programme triple enlevant. En quelques années, la São Paulo Companhia de Dança s’est imposée comme une compagnie phare de l’Amérique latine et nous offre le plaisir d’une deuxième visite à Danse Danse avec un programme triple. Sollicité par les plus prestigieuses compagnies de danse du monde, Edouard Lock poursuit sa brillante déconstruction du vocabulaire classique. Trick Cell Play met en valeur la polyvalence et la dextérité des danseurs, dans un clair-obscur des corps quasi cinématographique, emblématique du style du chorégraphe. Du pur Lock, superbement dansé. La jeune chorégraphe brésilienne Cassi Abranches, ancienne danseuse de Grupo Corpo, explore avec Agora le concept du temps dans la culture latino-américaine. Enfin, le réputé chorégraphe allemand Marco Goecke revisite le pas de deux final de L’Oiseau de feu de Stravinski, la rencontre éphémère et émouvante entre un oiseau qui danse et un humain qui vole. Une captivante soirée en trois temps !

By admin

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