Si Pierre MOTTRON est né en France, il a néanmoins passé la moitié de sa vie au Canada, ce qui lui a naturellement donné une oreille anglo-saxonne.
Complètement autodidacte, il débute la musique, à 17 ans, apprend tout, dans son coin, puis se fait la main en tant que producteur pour d’autres, histoire de se confronter aux murs du son.
Et puis après ? Après, plus rien pendant 12 ans. « Le luxe, c’est le temps », dit-on.
« Pendant 12 ans, j’ai travaillé enfermé chez moi explique la nouvelle signature de LE LABEL – PIAS, je voulais que les premières compositions que les gens entendraient soient précises ». Précis. Le mot revient souvent dans la bouche de MOTTRON. A la manière d’un peintre dessinant, gommant, refaisant les contours « J’ai un rapport très impressionniste avec la composition rajoute-t-il, ce qui m’intéresse c’est la lumière, les couleurs, l’ambiance ». Une musique picturale, pour résumer.
Pour définir sa musique l’on peut esquisser des lointaines ressemblances avec Sufjan Stevens (pour les voix perchées), Thom Yorke (pour la démarche de plus en plus radicale), l’Américain DM Stith (pour les orchestrations célestes) ou encore Scott Walker et David Sylvian, ses deux « peintres » de chevet.
La musique peu à peu est devenu son principal outil pour exprimer ses peurs, ses fascinations, ses techniques d’escalade. D’où le nom pour l’album, « Giants », parce que chaque titre a été une sorte de montagne à gravir comme un sommet parsemé d’embuches.
Quant au nom, MOTTRON, c’est le sien. Il évoque des machines anciennes, électroniques et cristallines. Pierre Mottron est accompagné sur « Giants »par des invités tel que Lionel Marchetti (musicien de musique concrète), Nastasia Paccagnini (du groupe Thé Vanille) ou encore Tujiko Noriko (chanteuse de la scène laptop tokyoïte).
Ses titres aparaissent dans la bande sonore de la série ELITE de Netflix.