Les événements survenus dernièrement dans le cadre de l’émission Occupation Double (OD) nous prouve que la production de toute émission de téléréalité n’est pas à l’abri de ratés.
Aussi, l’intimidation s’y est invitée et il n’est pas exclu que cette situation se reproduise dans d’autres shows. L’avenir des téléréalités est-il en jeu ?
Retour sur les faits
Une maison de garçons, une maison de filles : OD suit la vie de célibataires ayant un point en commun: la recherche de l’amour et de l’aventure. Du moins, c’était le but lors du lancement de cette émission, en 2003.
Si les téléspectateurs se sont habitués à voir des têtes fortes, trois participants ont agi en véritables tyrans pour imposer leur propre loi et, surtout, pour harceler un autre participant sans pitié. Les autres membres du groupe ont emboîté le pas, dirigeant jusque dans la maison des filles, jusqu’à ce que l’une d’elles, ayant des atomes crochus avec la victime, se fasse éliminer, pour qu’il parte avec elle. Ce manège a continué, par la suite, avec un nouveau participant arrivé plus tard dans l’aventure, qui a subi le même sort.
À la suite de toute cette intimidation montrée à l’écran, plusieurs critiques à l’égard de l’émission et des choix de la production fusaient sur les réseaux sociaux et une dizaine de commanditaires se sont retirés, souhaitant ne pas être affiliés à une promotion de l’intimidation, avec raison.
Sur Facebook et Instagram, des spectateurs ont menacé de cesser de regarder l’émission pour montrer leur soutien envers les victimes et ont dénoncé l’intimidation télévisée soir après soir. Il s’agissait d’une première dans l’histoire de cette télé-réalité.
Un défi pour les producteurs
En raison de cette triste situation, un épisode fut dédié à une formation sur l’intimidation, en présence d’experts. On a pu y apprendre que des interventions avaient déjà été faites auprès des candidats toxiques, plus tôt dans la saison, Malgré tout, il a fallu attendre le désistement de la plupart des commanditaires pour que la production intervienne et retire les intimidateurs. Les moments malaisants ayant déjà été télédiffusés, ont fait en sorte de provoquer la grogne du public, alors que la production ayant été témoin de paroles malsaines a cru bon d’en faire la démonstration à l’écran. Trop peu, trop tard, puisque le retrait des trois candidats problématiques s’inscrit à la suite du mouvement de grogne populaire, les fans ne tolérant plus les comportements associés à l’exclusion ou au manque de respect.
D’ailleurs un chroniqueur de La Presse, a dressé un bilan de la situation en n’y allant pas de main morte, en déclarant que les membres de Productions J se sont montrés complices en filmant le trio d’intimidateurs à l’œuvre et en diffusant lesdites scènes.
L’avenir de la téléréalité en péril ?
Alors que ces tristes scènes semblent sur le point de tomber dans l’oubli, on se demande si l’émission survivra à cette bavure. Il s’agit peut-être, d’une première pour la productrice. Toutefois, des situations semblables se sont déjà produites dans des téléréalités américaines. La productrice québécoise a cependant, fait amende honorable et s’est ouverte sur les erreurs de la production en précisant que ça aura été une bonne leçon pour revoir certaines choses et ne pas refaire les mêmes gaffes dans l’avenir. Une formation sur l’intimidation serait désormais offerte d’emblée aux candidats et aux candidates dès leur entrée en jeu (s’il y a un retour d’OD l’an prochain).
Reste à voir si ces manœuvres seront suffisantes pour redorer le blason de cette émission en particulier et si, la survenance de tels événements aura une influence sur les productions de télé-réalités.
Martine Dallaire, B.A.A.