L’Association Maritime du Québec (AMQ) se réjouit de l’annonce faite par le gouvernement Fédéral le 11 octobre dernier prévoyant une remise des surtaxes imposées depuis le 1er juillet 2018 sur les embarcations en aluminium importées des États-Unis. Pour autant, l’Association et ses homologues des autres provinces réclament dans une lettre adressée à la Chambre des communes le retrait des contre-mesures tarifaires qui affectent déjà l’économie nautique canadienne.
Depuis le début de l’été, la saga des tarifs douaniers n’en finit plus de secouer l’industrie nautique canadienne. Au Québec, c’est l’Association Maritime du Québec (AMQ), un organisme à but non lucratif, qui a pris ouvertement position contre la décision d’Ottawa d’imposer des tarifs de 10% sur les bateaux en acier ou en aluminium fabriqués aux États-Unis. Depuis le 1er juillet 2018, les contremesures imposées par le gouvernement Trudeau ont fait craindre une hausse non négligeable sur l’économie nautique québécoise avec des répercussions évidentes sur le prix des embarcations pour le plaisancier.
Dernier épisode de cette guerre commerciale : le 30 septembre dernier, la confirmation de l’entente entre le Canada et les États-Unis sur l’ALÉNA semble avoir détendu les relations entre les deux pays. Le 11 octobre, un décret annonçait même la remise des surtaxes imposées depuis l’été. Concrètement cela signifie que les importateurs d’embarcations peuvent désormais se prévaloir d’un remboursement de cette surtaxe imposée pour leurs commandes passées. Seul problème, l’application de ce récent décret ne concerne que les commandes et les ventes de bateaux effectués avant le 31 mai dernier.
Si la mesure fut saluée par l’ensemble de l’industrie au pays, certaines organisations comme l’AMQ dénonce son manque de pragmatisme. D’abord parce qu’elle néglige la réalité des détaillants et concessionnaires nautiques qui ont passé commande, après cette date, auprès de leurs fournisseurs américains pour réapprovisionner leurs stocks. En d’autres termes, cela pourrait porter préjudice aux plus petites compagnies du secteur qui n’auraient pas la capacité financière de supporter une telle hausse sur leur carnet de commandes. Ensuite, parce que l’effet de ces contre-mesures est contre-productif pour l’économie canadienne. À ce jour 75 000 emplois au pays dépendent de cette industrie. Une main d’œuvre qui pourrait être victime de cette soudaine montée des prix des embarcations et d’une diminution anticipée des ventes. Enfin parce que l’imposition des contremesures par le Canada n’a pas eu l’effet escompté sur les fournisseurs américains dont le carnet de commande est demeuré bien rempli.
Comme le rappelle M. Alain Roy, directeur général de l’AMQ : « Sur les 200 000 bateaux importés l’an passé au Canada, 65% de ces embarcations provenaient des États-Unis pour une valeur totale de 667.8 M$ américains. Nous accueillons favorablement la décision du gouvernement fédéral de rembourser les taxes perçues pour les commandes et les ventes passées avant le 31 mai. Néanmoins, nous souhaiterions que le gouvernement envoie un signal plus rassurant pour les détaillants et les consommateurs en abrogeant le décret imposant la surtaxe. Il en va de la survie de notre secteur. » a déclaré M. Roy.
Au moment d’écrire ces lignes le directeur général de l’Association, qui prépare actuellement le Salon du bateau et des sports nautiques 2019, confiait que le nombre d’exposants était légèrement en retrait par rapport aux années passées.