Les élections générales prévues pour le 7 avril au Québec verront-elles les candidats d’origine maghrébine faire leur entrée en force à l’Assemblée nationale ? Pas si sûr, si l’on considère les circonscriptions convoitées par les postulants maghrébins. Cinq candidats ont choisi la bannière péquiste. Rachid Bandou, un militant autonomiste du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) tentera ses chances à Saint-Laurent. Déjà défait en 2012 dans le même comté connu pour être un fort château libéral, M. Bandou aura fort à faire pour arracher une victoire pour le compte du Parti québécois (PQ). En septembre 2012, le parti de Mme Marois était devancé par le Parti libéral du Québec (PLQ) par plus de 17 000 voix. Autant dire que la mission sera presque impossible pour Rachid Bandou. Même topo concernant le comté de Bourassa-Sauvé à Montréal-Nord. Consultante en génie informatique d’origine algérienne, Leila Mahiout qui s’occupe par ailleurs des relations publiques au Festival du monde arabe (FMA) pèsera de son poids dans cette première expérience en politique. Même si le pari semble difficile, Mme Mahiout aura moins de pression que son collègue Bandou. Certes le comté a de temps voté libéral, la candidate péquiste aura sans doute des arguments à faire valoir. Politologue d’origine algérienne, Mme Yasmina , tentera, en tant que candidat du PQ, de rafler la mise dans la circonscription d’Anjou-Louis-Riel. « Le Parti québécois est le seul parti engagé à poursuivre la laïcisation des institutions québécoises, en favorisant une intégration citoyenne et non communautariste », estime la militante féministe. Le pari de Chouakri semble à bien des égards difficile. Ce n’est pas le cas de l’auteure Djemila Benhabib, qui Bénéficie déjà d’une aura sur la place publique, notamment pour ses prises de position en faveur de la laïcité à l’occasion du débat controversé sur la charte des valeurs québécoises. Mme Benhabib qui a vécu une première expérience en tant que candidat péquiste dans Trois-Rivières en 2012, peut jouer les trouble-fêtes cette fois-ci. Elle tentera sa chance dans le comté de Mille-Îles à Laval, banlieue montréalaise. Toujours dans la Rive Nord de la métropole québécoise, c’est la Marocaine Meriem Glia qui défendra les couleurs du PLQ à Terrebonne, dans Lanaudière, un fief péquiste s’il en est. Pour sa part, la Québécoise d’origine marocaine, Evelyne Abitbol, viceprésidente aux stratégies et affaires publiques de la firme Saga, représentera les couleurs du parti souverainiste dans l’Acadie. Fatima Houda-Pepin, d’origine marocaine, exclue du parti libéral, se présentera dans La Pinière, Montérégie, sous l’étiquette indépendante. Elle est députée depuis 1994 dans la même circonscription. Enfin, Hasnaa Kadiri qui est d’origine marocaine défend les couleurs de Québec Solidaire. Yanis Amnay