Député fédéral de la circonscription de Rivière-des-Mille-Îles depuis l’été 2019, Luc Desilets est titulaire de plusieurs diplômes de l’Université de Montréal. En 1982, il décroche un baccalauréat en criminologie, avant d’obtenir une maîtrise en psychoéducation et d’études de 2e cycle en administration scolaire en 1993. Il est aussi détenteur d’un baccalauréat en enseignement en 1997.
Ancien directeur de plusieurs écoles de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles et enseignant au CEPEG en parallèle, dans les Basses-Laurentides, il s’implique dans la communauté depuis plus de vingt ans comme président du Groupe Action Jeunesse, vice-président du conseil d’administration de Jeunesse Atout, en plus de siéger aux conseils d’administration de l’Association québécoise des directions d’écoles et de la Fondation de la Polyvalente Deux-Montagnes. Monsieur Desilets est l’auteur de quatre romans publiés chez Guy Saint-Jean éditeur et d’un livre-souvenir marquant les 50 ans de l’Expo 67. Il a également écrit sur l’œuvre de son père, Antoine Desilets, pionnier de la photographie de presse au Québec. Ces derniers lui ont valu quelques nominations pour des prix littéraires.
Luc Desilets a été confirmé candidat du Bloc Québécois dans la circonscription de Rivière-des-Mille-Îles lors l’investiture qui s’est tenu le 20 juin 2019, en présence du chef, Yves-François Blanchet, et du député fédéral de Rivière-du-Nord, Rhéal Fortin. Le 8 novembre 2019, Yves-François Blanchet, lui confia les dossiers des Anciens combattants et du Revenu national dans son cabinet fantôme.
Acteur majeur de la vie locale en ces temps bouleversants de Covid-19 et au nom du Bloc Québécois, Luc Deslets se confie dans cet entretien sur ses premiers pas en politique, une passion qu’il a héritée de son défunt père et qu’il tient aussi de son engagement communautaire. Le député de Rivière des Mille-Îles nous fait part de ce qui le motive à apporter son soutien aux populations vulnérables, à la culture, aux artistes et professionnels de la scène, aux aînés, aux organismes bénévoles et aux entreprises. Sans langue de bois et à cœur ouvert, il nous explique qu’avant de décider, il faut au préalable s’informer et communiquer avec les citoyens.
L’initiative : Ancien directeur d’école, enseignant et auteur, comment avez-vous atterri en politique ?
Luc Desilet : De mon père. Mon père a eu une carrière assez extraordinaire comme photographe et il était très impliqué politiquement. Il a fait partie du Rassemblement pour l’Indépendance nationale (RIN), un mouvement politique nationaliste québécois créé en 1960. Pierre Bourgault était à la tête de ce mouvement jusqu’à la fin de 1968, où il y eut une fusion avec le Mouvement Souveraineté-Association (MSA), ce qui a donné par la suite le Parti Québécois (PQ).
Mon père était un ami personnel de Pierre Bourgault et proche de René Lévesque, Jacques Parizeau et Jean-Pierre Charbonneau, avec qui il a tracé une belle carrière dans la presse, de belles années avec le journal indépendantiste « Le Jour ». Autant de conditions extraordinaires pour poursuivre dans ce qui l’a toujours animé, à savoir la politique. À l’époque, lorsqu’il y avait une campagne électorale pour le Parti Québécois, chaque candidat se trouvait un photographe, on parle ici des années 60-70. J’ai vu passer à la maison près de 70 candidats du Parti Québécois !
Mon père s’est occupé de la campagne de Bernard Landry. Les images du candidat, c’était mon père. Il s’est occupé aussi de plusieurs candidats, députés et ministres qui se représentaient. J’ai un peu baigné là-dedans, vous voyez. Je ne me suis jamais impliqué politiquement officiellement comme candidat ou quoi que ce soit du genre, mais j’ai toujours été un bon militant souverainiste. J’ai donné un coup de pouce à plusieurs reprises à des amis qui se présentaient aux municipale dans Saint Eustache, entre autres.
Pourquoi avoir choisi le Bloc ?
Lorsque le Bloc Québécois est né en 1992, J’ai eu un appel de Lucien Bouchard. Vu que j’étais impliqué au niveau municipal et que j’étais pas mal connu dans Saint Eustache, il m’a demandé si j’accepterais de participer et de m’impliquer au profit du parti. Alors c’est ce que j’ai fait pendant deux ans, en temps partiel toujours, c’est une de mes implications importante.
Pourquoi je me suis présenté comme candidat ? C’est un petit peu un concours de circonstances. Il y a de cela un an et demi, Je cherchais un candidat pour Rivière des Mille-Îles pour le Bloc Québécois. On a ciblé deux, trois personnes, puis ça ne fonctionnait pas de leur part, il y eut diverses raisons. Puis on s’est retrouvé à un moment donné moi et trois rois personnes qui étaient intéressés à remobiliser un peu les gens autour du Bloc, mais il n’y avait plus personne. C’est là que mes copains m’on dit : « Luc, pourquoi ça ne serait pas toit ? »
Vous êtes impliqué dans la communauté depuis une vingtaine d’années, qu’est-ce qui vous a tant inspiré pour cela ?
Avant d’être sous la bannière du Bloc Québécois, j’étais très engagé. J’ai du participer à une douzaine de conseils d’administration différents comme administrateur dans ma vie, dans la région. Avant d’embarquer dans la politique, j’ai tout le temps été impliqué dans des organismes communautaires de la région. J’aime ce que je fais. Je suis vraiment privilégié de la vie, me retrouver député, c’est un cadeau de la vie ! Ça me permet de redonner. Ça peut paraître simpliste, mais je suis passionné par la relation d’aide. Comme directeur d’école, c’est ce que j’ai faits toute ma vie. Aider les enseignements, aider les enfants, les aider à grandir et à sortir de la misère et avec les organismes communautaires, c’était ça aussi.
Et c’est donc votre fonction de député qui vous a encouragé à fournir encore plus d’efforts et de sacrifices au profit de la circonscription, n’est-ce pas ?
Je poursuis un peu le même cheminement en politique, je donne différemment. On n’a, certes, pas de gros budgets, mais tout ce que je peux donner aux organismes qui en ont besoin, pour aider, financer, je le donne au maximum et j’essaie de donner du temps. Je me suis déplacé dans la mesure du possible durant les deux confinements, j’aime apprendre sur des sujets passionnants. J’ai toujours été bien reçu, je suis chanceux ! C’est facile et ça se passe bien. L’avantage d’être député entre autres, c’est qu’on a des leviers, à part le petit budget qu’on peut répandre à gauche et à droite, qui peut aider un petit peu. Lorsque je me présente dans une entreprise, je sonde et je suis à l’écoute, on me fait part des différentes difficultés. J’ai pu rencontrer depuis le début de mon mandat entre 30 et 40 entreprises. Que ce soit en matière de demande de financement au Fédéral ou bien de la lourdeur administrative, je tente de faire les démarches nécessaires pour que le processus puisse s’accélérer.
Vous soutenez les artistes et professionnels de la scène, notamment après l’annulation des concerts et la fermeture des salles de spectacle en raison de la deuxième vague de Coviod-19. Que représente pour vous le monde de la culture et de l’art ?
J’y suis beaucoup attaché, c’est un monde qui me rejoint. Pour moi l’art et la culture c’est essentiel et ça fait partie des chromosomes d’un peuple. Le Québec a probablement la culture la plus grande, la plus diversifiée et la plus belle du Canada. On est chanceux, par contre en parallèle, c’est un monde qui souffre. Il y a eu des annonces pour les salles de spectacles, faites par la ministre de la culture la semaine dernière. Il y’a des éléments sur lesquels on travaille, dans notre plan de sortie de crise, des prestations qu’on souhaiterait mettre en place au Bloc et que le gouvernement puisse mettre en place, le soutien à la relance culturelle et le support aux artistes pour qu’ils puissent continuer à vivre de façon décente.
La culture souffre, c’est épouvantable. Ce matin, j’étais en chambre avec Denis Trudel. Denis est député du bloc, un artiste, un comédien, un improvisateur, c’est un gars extraordinaire, il a travaillé dans toutes les productions de Falardeau et compagnie. On parlait de tout ça, et puis il m’a confié qu’il était tellement chanceux d’avoir un boulot de député, alors que ses chums en souffrent, en arrachent. Ce ne sont pas des milieux où on a la possibilité d’avoir des fonds de pension, des revenus, ce n’est vraiment pas évident pour eux.
Autant le gouvernement québécois je trouve fait des efforts pendant la pandémie, j’ai beaucoup de respect pour la CAQ effectivement. Je ne suis pas Caquiste, je ne voterais pas pour un parti comme ça, mais ils font des efforts, j’ai beaucoup de respect encore une fois. Ils auraient à faire un peu plus je crois. C’est un mouvement qui se dit nationaliste, mais le nationalisme, c’est un mot qui représente quelque part un peu une nation. C’est quoi qui la différencie, qui la distingue, ce sont ses arts sa culture sa littérature, sa télévision…etc. Mais ça c’est principalement des dossiers de nature provinciale. Le gouvernement provincial devrait faire un petit peu plus, d’autant plus, je regarde au Fédéral l’argent sort par les fenêtres, c’est vraiment gênant. On aura à payer ça à un moment donné, nos enfants auront à payer ça.
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed
