Notre quotidien a été envahi par des sacs en plastique à partir des années soixante. Depuis, ils sont devenus indispensables dans les pharmacies, les dépanneurs, les boutiques de vêtements, l’épicerie…

« En général, nous les utilisons une ou deux fois pour ensuite les jeter : la première fois quand nous achetons un produit et nous cherchons à le transporter dans un sac, et parfois le même sac se transforme en sac poubelle ou bien en sac pour transporter un repas…donc son utilité est très courte » signale Madame Coralie Deny la directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal.

Abandonnés dans la nature, ils défiguraient le paysage. Ensuite ils sont une source importante de pollution qui entre dans la chaine alimentaire et cause la mort de plus de 100 000 mammifères et oiseaux chaque année surtout dans les océans. En 2002,  une autopsie faite à un rorqual par le Groupe d’étude des cétacés du Cotentin (GECC) a montré que son estomac contenait une vingtaine de sacs plastiques, soit une surface de 3,95 m2 une fois étalée au sol. De plus, une étude issue de l’université de Colombie Britannique, en 2012, affirme que 93 % des oiseaux marins Fulmars Boreaux avaient les intestins remplis de plastique. Enfin, une fois les sacs en plastiques sont enfouis dans le sable ils pourraient avoir une durée de vie de plusieurs centaines d’années. A cet égard, il semble intéressant de rappeler qu’entre « 1,4 » et « 2,7 » milliards de sacs auraient circulé en 2006 sur le territoire du Québec soit l’équivalent d’environ 350 sacs pour chaque Québécois, selon Recyc-Québec ([1]).

Les défenseurs de l’environnement proposent l’utilisation des alternatives comme les sacs biodégradables qui sont composés d’un plastique végétal qui contient jusqu’à 50% de produits naturels : amidon, un matériel composé de maïs, de pomme de terre et de blé, ainsi que d’un polyester d’origine fossile. Ce sac se dégrade totalement en quelques mois.

Finalement, nous pouvons-nous en passer?

Le Québec a commencé à facturer 5 cents pour chaque sac en 2007. Cette initiative avait un effet positif selon Recyc-Québec qui indique une chute de 25% sur l’utilisation des sacs en plastique entre 2007 et 2010. Évidemment cette initiative a été accompagnée par un grand travail de sensibilisation des Organisations Non Gouvernementales (ONG). Quant aux sommes perçues par la vente des sacs à 5 ¢, elles sont remises par les grandes chaînes à des organismes de protection de l’environnement.

À nos jours, la ville de Montréal propose l’idée de bannir l’utilisation des sacs de plastique. Le Maire Denis Coderre s’est prononcé publiquement en faveur de l’environnement sur le sujet en disant lors du comité exécutif : « Personnellement, je pense que l’on devrait les bannir, mais on va faire les choses correctement ». Pour faire les « choses correctement », il propose une consultation publique prévue à la fin du mois de mai. Une Commission municipale sur l’environnement sera chargée de cette consultation et elle devra évaluer l’impact pour les commerçants et les fabricants de sacs de plastique.

 

Finalement, Montréal n’est pas la seule ville qui a voulu interdire ces sacs. Plusieurs villes en Californie les ont bannis comme à Los Angeles et à San Francisco. La loi en Californie a exigé le retrait des sacs de plastique des dépanneurs et des pharmacies dès 2016. La France a décidé de remplacer les sacs plastiques à usage unique par des sacs réutilisables ou biodégradables dès 2016. Au Canada, la ville de Toronto a proposé un projet pour interdire les sacs de plastique en 2012, mais finalement, un tel interdit a été abandonné en 2013. En réalité le vote du conseil municipal les avait interdit en ville, mais devant la controverse suscitée, la mesure n’a jamais été appliquée: « le conseil municipal de la Ville à Toronto est revenu sur sa décision de bannir les sacs jetables. Avant le vote, les conseillers s’étaient réunis à huis clos pour solliciter les conseils de l’avocate en chef de la Ville au sujet des deux poursuites de l’industrie du plastique et de dépanneurs auxquelles la Municipalité s’exposait, advenant l’entrée en vigueur de l’interdiction en 2013. Certains élus ont alors jugé qu’il n’était pas fortuit d’aller de l’avant, même si le projet avait des mérites en terme de protection de l’environnement ». explique Madame Coralie Deny.

Est-ce que Montréal pourrait donner l’exemple aux autres villes canadiennes en interdisant les sacs en plastiques? Réponse dans les semaines à venir…

[1] http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/Upload/Publications/MICI/Avis-SacsEmplettes-RQ-2007.pdf page 1, consulté février 2015

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