La saison 2024-2025 est la première d’Édith Patenaude à la barre du Théâtre ESPACE GO. La nouvelle directrice a rêvé cette première saison comme un grand appel d’air. Elle est donc partie en quête de propositions théâtrales qui vivifient pour affronter, avec l’esprit oxygéné, les tensions du monde et l’atomisation sociale.

« Je chéris ce nouveau rôle, celui de garder vivant l’esprit émancipateur d’ESPACE GO, qui souffle depuis bien avant moi et que j’ai le privilège de nourrir à mon tour de renversements de perspectives, de recherches inédites, d’écritures à contre-courant des imaginaires dominants. J’ai cherché ce frisson qui nous prend face à une idée dont on sent qu’elle pourrait peut-être nous changer. J’ai espéré des formes qui n’avaient pas de nom. Je vous offre cette programmation dans l’espoir qu’elle exauce des souhaits enfouis et vous donne l’appétit du changement. L’époque exige de nous imagination et courage. Nous en ferons, cette saison, le plein. » – Édith Patenaude, Directrice artistique et codirectrice générale d’ESPACE GO

Moi, Jeanne
Du 24 septembre au 20 octobre 2024
La saison 2024-2025 d’ESPACE GO s’ouvre de manière fulgurante et joyeuse avec Moi, Jeanne, une interprétation très actuelle du personnage de Jeanne d’Arc, jeune paysanne de 17 ans qui affirmait avoir été mandatée par Dieu pour diriger l’armée française de Charles VII contre les Anglais lors de la guerre de Cent Ans. En mettant en scène une Jeanne d’Arc non binaire, l’auteurice Charlie Josephine aborde de front les questions de genre avec un humour féroce et crée une fiction enlevante, épique, encensée par la critique britannique pour son souffle et son énergie folle.
Son cri de guerre en est un d’émancipation, un appel à déconstruire les normes sociales, à militer pour ce à quoi on croit. Les hommes ont raconté son histoire des milliers de fois, de mille façons différentes. Aujourd’hui, Jeanne se raconte. Voici son histoire. Voici sa vérité.
Les cofondateurices de Pleurer Dans’ Douche, Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau, réunissent douze interprètes qui formeront une armée affranchie, résolument queer, donnant littéralement corps à ce grand texte qui en appelle autant à la danse qu’au théâtre et à l’art de la drag. Traduite par Sarah Berthiaume, la pièce est interprétée par Lé Aubin, Alexandre Bergeron, Maryline Chery, Nathalie Claude, Laura Côté-Bilodeau, Lyraël Dauphin, Gabriel Favreau, Geneviève Labelle, Anna Moulounda, Tova Roy, Gabriel Szabo et Phara Thibault.
Une coproduction Pleurer Dans’ Douche et ESPACE GO

Faire la mort
Du 12 novembre au 8 décembre 2024
L’équipe d’ESPACE GO est fière de présenter Faire la mort, une autofiction documentée qui est le fruit d’une question étonnante : « comment faire le deuil d’une personne encore vivante ? ». Un jour, Michèle demande à sa fille si elle souhaite être informée de la mort de son père, absent de sa vie. Krystel réalise qu’elle est obsédée par cette éventualité depuis qu’elle est toute jeune. Cette question la propulse dans une profonde quête de sens qui outrepasse le lien filial et lui enseigne comment approcher la mort plutôt que de la fuir.
Au terme de plusieurs années d’exploration de l’accompagnement en fin de vie, Krystel Descary distille ses savoirs et ses expériences atypiques dans une œuvre qui nous amène au-delà du tabou de la mort. Pour y parvenir, elle introduit un personnage dont le discours franc permet de se familiariser avec les différentes étapes de la fin de vie : la thanadoula, la sage-femme de la mort. En portant ce texte à la scène, la metteuse en scène Marie-Ève Milot souhaite interroger l’espace que l’on s’accorde pour deuiller. Socialement et intimement. Elle offre un espace où la mort peut être traitée comme la naissance, avec douceur et attention. Ce projet de création promet de grands bouleversements et nous convie à un rituel porté par la musique de Mykalle Bielinski. La pièce réunit également les interprètes Krystel Descary, Laetitia Isambert-Denis, Joanie Martel, Pier Paquette et Isabelle Vincent.
Une production d’ESPACE GO

Une vie de femme
Du 28 janvier au 8 février 2025
Après son admirable L’ÉCOUTE D’UNE ÉMOTION au printemps 2023, l’autrice-metteuse en scène Marie-Laurence Rancourt propose Une vie de femme, une nouvelle pièce placée sous le sceau de l’ambiguïté et de l’étrangeté. Dans celle-ci, Marie a disparu. Au moment de sa disparition, Marie savait que sa vie se trouvait à un tournant, c’est-à-dire à ce moment de l’existence où quelque chose peut encore se jouer.
Elle savait qu’il ne fallait pas prendre ses désirs pour la réalité, que la vie ne nous donnait que très rarement ce qu’on attendait d’elle. C’est pour cela que Marie aimait le théâtre. Elle aimait que le théâtre raconte des histoires fausses pour dire des choses vraies. Mais qu’est-ce qui peut bien avoir donné à Marie le désir de s’évader et de réapparaître? La réponse se trouve dans une mosaïque de tableaux qui explorent la complexité du rapport que nous entretenons à notre propre vie (famille, amour, rupture, temps, désir, travail, mémoire, argent, etc.). Ces tableaux présentent une série de Marie qui ont toutes une envie furieuse d’exister, de changer de vie, de ne plus être invisibles aux autres ou seulement de passage dans leur propre vie.
Avec un humour décalé et beaucoup de tendresse, Marie-Laurence Rancourt place ses personnages dans des situations en apparence absurdes, qui réveillent ce doute qui s’immisce en chaque cœur, cette conscience vertigineuse que d’autres vies s’offrent à qui veut bien les saisir. La pièce est interprétée par Annick Bergeron, Larissa Corriveau, Martine Francke, Maxim Gaudette, Roger La Rue. Avec la voix de Olena Khomyakova.
Une production de Magnéto, avec la collaboration d’ESPACE GO

Créatures
Du 5 au 22 mars 2025
En mars, ESPACE GO accueille avec plaisir l’univers fantastique de la compagnie L’eau du bain.
Dans Créatures, l’eau a envahi la ville. Elle s’infiltre partout, jusqu’à la scène du théâtre où flotte une structure précaire sur laquelle onze filles et femmes, âgées de 5 à 70 ans, choisissent de se réfugier.
Secousses, pannes d’électricité, petits et grands effondrements filent la trame d’une cohabitation cernée par la catastrophe. Pourtant, entre sororité et dissidence, le jeu s’invite. L’eau monte et avec elle s’élargit le champ des possibles comme autant de grimaces à la menace qui gronde.

Anne-Marie Ouellet se spécialise dans la mise en scène de non-acteurs au sein de créations contemporaines avant-gardistes. Avec ses complices de L’eau du bain, elle a développé une maîtrise déconcertante et unique des codes de la représentation, entre théâtralité et performance. Pour Créatures, elle s’inspire de l’univers de Tove Jansson, autrice et illustratrice finlandaise qui déploie des mondes dans lesquels l’imaginaire est roi. Dans son œuvre, il n’y a pas de frontière claire entre l’enfance et l’âge adulte, et c’est ce qui fascine Anne-Marie Ouellet et L’eau du bain qui souhaitent creuser et prolonger cette perspective sur le plateau. Le spectacle réunit Rasili Botz, Marie-Ève Fontaine, Nadia Gagné, Jasmine Guilbault, LiCan-Marie Leduc, Jane Mappin, Sophie McPhail-Guay, Charlotte Richer, Camille Schryburt-Cellard, Inès Sinou et Jeanne Sinou.
Une production de L’eau du bain, avec la collaboration d’ESPACE GO et le soutien du Fonds national de création du Centre national des Arts

L’amour ou rien
Du 15 avril au 10 mai 2025
La saison se termine par une grande célébration de l’amour qui a pour titre l’amour ou rien. Dans son révolutionnaire all about love: new visions, l’autrice afro-américaine bell hooks définit l’amour comme une action et non comme une émotion et démonte tous les obstacles que la société oppose à des relations amoureuses saines.
Recourant à la philosophie et à la psychologie, l’écrivaine nous invite à réfléchir aux façons dont nous aimons, dont nous sommes aimé•es, et sur les transformations positives que l’amour peut apporter dans nos vies. Parce qu’on nous apprend des définitions erronées de l’amour dès notre jeunesse, il nous est plus difficile d’en faire preuve en grandissant. Et contrairement à ce que véhiculent la littérature, le cinéma et la télévision, le désir n’est qu’un ingrédient de l’amour. Tout comme l’affection et le romantisme. Si notre société s’accordait sur une manière commune de comprendre le sens de l’amour, l’acte d’aimer ne serait pas si déroutant.

Pour cette plongée au cœur du concept d’une éthique de l’amour, l’artiste multidisciplinaire Mélanie Demers (qui signe ici la mise en scène et la chorégraphie) réunit sur scène huit interprètes du théâtre, de la danse et de la musique pour créer une formidable fête de l’amour et de ses multiples incarnations. Trait d’union entre la pensée de l’autrice et les sensations des spectateurs et spectatrices, les interprètes Vlad Alexis, Rachel Amozigh, Ariel Charest, Frannie Holder, Mimo Magri, Carla Mezquita Honhon, Fabien Piché, Laurie Torres puiseront dans les mots de bell hooks pour traduire sur scène les aspirations, les inspirations et le désir de connexion que nous avons. Il en résultera un objet théâtral atypique et vertigineux. La traduction et l’adaptation ont été confiées à Lorrie Jean-Louis et la dramaturgie à Angélique Willkie, fidèle collaboratrice de MAYDAY.
Une coproduction MAYDAY, ESPACE GO et Théâtre du Trident, avec le soutien de EY et de la Fondation ColeCeci est un nouveau bloc de texte prêt à accueillir votre contenu.

LES INTERSTICES
La résidence d’artiste évolue vers une formule souple, qui se moule aux projets hors normes de créatrices coup de cœur. ESPACE GO profitera des Interstices entre les productions pour faire découvrir au public des langages qui se déploient sur toute une saison et ouvrent, dans la pratique, des chemins de traverse.

La saison 2024-2025 sera habitée par Lisa Ndejuru, chercheuse en psychologie et artiste d’origine rwandaise, qui s’intéresse à la réanimation de récits anciens et à la pratique du play-back. Sa démarche oppose au théâtre contemporain une vision centrée sur l’art de la rencontre et le partage de la parole. Lisa se liera aux équipes des spectacles Faire la mort et l’amour ou rien pour créer avec elles et le public des caisses de résonnance et des espaces de guérison, en plus d’utiliser les équipements de GO pour entamer son projet sur les récits oubliés.

By admin

Read previous post:
Concert en vidéo : Voyagez dans le temps avec Constantinople 🎵

Entre deux tournées en Europe et aux États-Unis, l’ensemble Constantinople, dirigé par le virtuose du sétar Kiya Tabassian, fait escale...

Close