Lorsque l’on fait un retour dans les années soixante au Québec, on se rend compte que la majorité des femmes restaient à la maison pour s’occuper et pour élever les enfants. Elles tenaient également la logistique de la maisonnée, avec le ménage, le lavage, la préparation des repas, la tenue des finances etc…
De nos jours, les femmes ont la possibilité de faire le choix de rester à la maison ou de retourner sur le marché du travail. Nous voilà donc avec une question très légitime et intéressante à savoir si la femme doit rester à la maison pour élever son enfant ou si elle souhaite retourner sur le marché du travail ? Les femmes qui décident de rester à la maison de façon permanente ou temporaire peuvent-elles se faire envier et se faire dire qu’elles sont trop conventionnelles ?
Pour répondre à ces questions, nous avons rencontré deux femmes, qui ont choisies chacune d’elles un parcours différent.
Hadjira Belkacem, épouse, mère de trois enfants et Gérante de garderie en milieu familial.
L’initiative : Quelles ont été vos motivations pour prendre la décision de retourner sur le marché du travail après l’accouchement de vos enfants?
Hadjira Belkacem : Étant immigrante et arrivée sur une nouvelle terre, j’ai découvert avec ma famille de nouvelles cultures et mode de vie complètement différent.
Je dirais que pour une mère de trois jeunes enfants c’est toute une aventure. Le fait de penser à trouver un travail était tout un défi, surtout que personnellement je ne voulais pas travailler à l’extérieur tant que mes enfants étaient jeunes.
J’ai tout de suite remarqué qu’ici on est dans une société où les femmes doivent travailler en raison du coût élevé de la vie. Donc, j’ai décidé avec mon mari de trouver la meilleure option pour élever nos enfants dans le calme et la sérénité et en même temps faire un travail que j’aimerais tout en ayant du plaisir à le faire.
J’ai identifié ce qui me correspondait le plus et j’ai découvert qu’être éducatrice était ma vocation. Ce n’était pas facile d’avoir des informations sur le domaine de la petite enfance, même s’il y avait tous les détails sur Internet.
J’ai suivi une formation, j’ai eu mon diplôme et j’ai trouvé un travail comme assistante. Ensuite j’ai eu la chance d’avoir mon milieu de garde subventionné par l’État. C’était un chemin long et pénible, mais maintenant je suis Éducatrice Diplômée avec une grande expérience.
Quels préjugés croyez-vous que les gens ressentent face à la décision de celles qui décident de retourner sur le marché du travail ?
Je trouve qu’ici au Québec il y a beaucoup de préjugés contre les femmes qui ne travaillent pas à l’extérieur, mais pour moi, c’est un choix personnel qui n’a rien à voir avec ce que les autres pensent.
Donnez-nous un exemple d’une journée type?
Mes journées sont très remplies entre la garderie et la maison. Avec des journées de 17 heures par jour elles commencent à partir de 7h00 du matin où je dois accueillir mes petits bambins et je prépare mes enfants pour l’école. Sans l’aide de mon mari je n’y arriverai jamais seule. Les journées sont longues, avec beaucoup de tâches, je fais mon travail d’éducatrice et les activités à préparer sans oublier le travail avec les parents.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’être maman sur le marché du travail?
Les gens ne sont pas conscients du travail énorme que font les parents. Mais les mamans sont plus collées à leurs enfants et les responsabilités liées à cela. Je pense qu’avoir un autre travail en parallèle n’est pas juste, mais on ne peut rien faire…c’est la réalité d’aujourd’hui. Je suis pour le travail des femmes mais on ne doit pas oublier que travailler à la maison avec ses enfants est un travail aussi à plein temps.
Avez-vous un dernier mot à ajouter?
Maintenant que mes enfants sont grands, ils me disent qu’ils ont besoin de moi en tout temps. Pour eux, je suis la sécurité, la chaleur et le monde entier…et cela me suffit amplement.
Je pense que nous avons fait les bons choix avec mon mari, pour que notre famille soit à l’aise financièrement et moralement. Les femmes dans le monde portent un gros fardeau sur leurs épaules. Je souhaite une bonne fête des mères à toutes les mamans du monde.
Propos recueillis par Carole Dumont