Lorsque l’on fait un retour dans les années soixante au Québec, on se rend compte que la majorité des femmes restaient à la maison pour s’occuper et pour élever les enfants. Elles tenaient également la logistique de la maisonnée, avec le ménage, le lavage, la préparation des repas, la tenue des finances etc…
De nos jours, les femmes ont la possibilité de faire le choix de rester à la maison ou de retourner sur le marché du travail. Nous voilà donc avec une question très légitime et intéressante à savoir si la femme doit rester à la maison pour élever son enfant ou si elle souhaite retourner sur le marché du travail ? Les femmes qui décident de rester à la maison de façon permanente ou temporaire peuvent-elles se faire envier et se faire dire qu’elles sont trop conventionnelles ?
Pour répondre à ces questions, nous avons rencontré deux femmes, qui ont choisies chacune d’elles un parcours différent.
Karine Cyr, jeune femme mi-trentaine habitant sur la rive-sud de Montréal ayant deux enfants, une fille de quinze ans et un garçon de huit ans.
L’initiative : Vous êtes maman à la maison, quelles sont vos motivations pour rester à la maison et ne pas retourner sur le marché du travail après l’accouchement de vos enfants ?
Karine Cyr : J’ai toujours voulu donner du temps de qualité à mes enfants et pouvoir être présente pour eux au besoin. En étant maman à la maison je peux m’impliquer dans leur vie et profiter de chaque moment passé avec eux. De plus c’est une décision de couple car avec le métier de camionneur de mon conjoint il est souvent absent, donc il ne peut pas participer à la vie familiale autant qu’il le souhaiterait.
Quels préjugés croyez-vous que les gens ressentent face à la décision de celles qui décident de rester à la maison ?
Je crois qu’il y a encore des préjugés face aux mamans à la maison…Ce n’est pas une tâche qui est valorisée. Plusieurs croient que la maman à la maison est paresseuse car elle ne veut pas aller travailler. Certains croient qu’elles ne font rien durant les journées. Mais selon moi, le préjugé le plus présent c’est que la maman à la maison est opportuniste car elle se fait entretenir.
Donnez-nous un exemple d’une journée type ?
Chaque jour est différent mais habituellement le cadran sonne à 5H00 le matin pour réveiller ma fille qui fait du covoiturage pour aller à l’école. Je me lève donc pour la voir un peu avant son départ et à 6H45, le cadran sonne de nouveau pour mon fils qui se réveille, il se prépare pour aller à l’école. Je prépare son déjeuner, son dîner, son sac à dos et je vais le porter à l’école. Je reviens ensuite à la maison pour faire les tâches ménagères et je prépare les lunchs du lendemain. Durant la journée je prends les rendez-vous, je fais les courses pour la famille, je m’occupe du budget, je paie les comptes. Vers 14H40, je vais chercher mon fils à l’école et au retour c’est l’heure des devoirs, du souper et de se préparer pour aller dormir.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’être maman à la maison ?
Être maman à la maison comporte plusieurs avantages : Je décide de mon horaire, je peux prendre soin des enfants quand ils sont malades et j’ai plus de temps pour moi aussi car je peux faire les tâches les jours de semaine. Je profite beaucoup du temps de qualité avec mes enfants. Au niveau des inconvénients : On doit avoir un budget serré et faire des choix de dépenses vu qu’on vit à quatre personnes sur un seul salaire et je ne suis pas indépendante de fortune. Aussi, je réalise que je n’ai pas la même vie sociale que les mamans qui travaillent. J’ai parfois l’impression de faire du travail invisible, car certains jours ça ne parait pas que je ne me sois pas assise de la journée.
Avez-vous un dernier mot à ajouter ?
J’adore être maman à la maison et être disponible pour eux chaque fois qu’ils en ont besoin. Je suis consciente que nous sommes chanceuses de pouvoir nous le permettre, mais c’est avant tout un choix de vie qui est propre à chaque famille car ce n’est pas pour tout le monde.
Propos recueillis par Carole Dumont
