Le Festival Art Souterrain Labor Improbus entame la deuxième semaine d’exposition de sa 10e édition et convie les festivalier.e.s à découvrir en solo, en famille ou entre ami.e.s, deux grands parcours artistiques accessibles gratuitement dans sept édifices du réseau piétonnier et dans neuf lieux satellites de Montréal.
En prime, une panoplie d’activités offertes quotidiennement.
EN ROUTE… POUR DÉCOUVRIR QUELQUES ŒUVRES DU PARCOURS SOUTERRAIN
Julien Prévieux (France) | Lettres de non motivation | Édifice Jacques-Parizeau et Palais des Congrès de Montréal
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Commissaire d’exposition : Pascale Beaudet
De 2000 à 2007, le Français Julien Prévieux a envoyé plus de mille lettres en réponse à des annonces d’emploi, en prenant soin de refuser chacune d’elles : du technicien en pharmacie au coupeur de verre, du chef de projet à l’administrateur de données. L’artiste varie ses stratégies avec brio : parmi celles-ci, il critique l’annonce, il explique pourquoi il serait incompétent, supplie qu’on ne l’engage pas, ou encore inverse les rôles et endosse la personnalité de l’employeur. Pratiquant alternativement l’absurde, le sérieux et l’humour comme tactiques d’écriture, il désamorce et met au jour la rigidité des codes et la normativité du travail dans notre société néolibérale.
Lecture performée de lettres : Mercredi 14 mars 2018, à midi, au Palais des Congrès de Montréal, dans le cadre de l’activité VIVANT MIDI. Gratuit
Karine Giboulo (Montréal) | HYPERland | Complexe Guy-Favreau
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Commissaire d’exposition : Pascale Beaudet
L’artiste montréalaise Karine Giboulo crée des concentrés de planète Terre, où elle expose les vices de l’humanité : la division Nord-Sud, la scission entre riches et pauvres, l’hyperconsommation, la surexploitation des ressources naturelles, celle des travailleurs, la pollution omniprésente… Dans son installation à plusieurs niveaux, HYPERland, elle nous donne à voir des sociétés miniaturisées mettant en scène de petits personnages multicolores sculptés. En haut, le paradis presque déjà perdu du règne des animaux. Tout en bas, le règne de la mort : celui des animaux et des humains. Entre les deux, la cause.
Pourtant, même le pire de ses paysages apocalyptiques garde un air ludique : la miniaturisation des personnages et des bêtes, leur apparence attendrissante de poupées suscite malgré tout un espoir. Celui que l’être humain prenne conscience que la situation doit changer.
Paolo Patrizi (Italie) | A Disquieting Intimacy | Palais des Congrès de Montréal
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Commissaire d’exposition : Emeline Rosendo
La série photographique A Disquieting Intimacy de l’Italien Paolo Patrizi nous fait entrer dans l’atmosphère à la fois sordide et esthétisante d’un campement de prostituées nigérianes de fortune dans le Sud de l’Italie. Au milieu des années 1980, de nombreux nigérians ont immigré en Italie, attirés par le besoin croissant de main-d’œuvre peu qualifiée, afin de fuir le conflit, la persécution et la dégradation environnementale. Depuis une vingtaine d’années, des femmes quittent tous les ans le Nigéria afin de tenter leur chance en Italie en venant travailler dans le commerce du sexe. Cette pratique est progressivement devenue nécessaire pour de nombreuses filles. Ces photographies témoignent avec force et brutalité, mais non sans un certain esthétisme, des conséquences de la crise économique et sociale qui touche de nombreux pays africains.
Alejandro Cartagena (Mexique) | Car Poolers | Palais des Congrès de Montréal
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Commissaire d’exposition : Emeline Rosendo
Le Mexicain Alejandro Cartagena vivant et travaillant à Monterrey, s’intéresse à la périphérie des villes pour mieux appréhender le centre, point névralgique de la société. Avec sa série de photographies Car Poolers (covoitureurs), l’artiste livre une réflexion sur les conditions de travail de milliers d’ouvriers mexicains qui, tous les jours, grimpent à l’arrière de pick-up pour se rendre de leur domicile – dans la banlieue nord de Monterrey – à leur lieu de travail – à San Pedro, au sud. Cette série rend visible ces étonnants voyageurs quotidiens, ces nombreux travailleurs « de l’ombre », qui construisent routes et maisons, avec des salaires qui reflètent peu souvent la dureté de leurs tâches. En les photographiant depuis un pont autoroutier avec un point de vue en plongée identique d’une photo à l’autre, l’artiste esthétise ce moment de transit et nous raconte le quotidien de ces travailleurs immigrés qui font fonctionner l’économie américaine.
Philippe Vaz Coatelant (France) | Lazy Cloud | Place de la Cité internationale-OACI
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Commissaire d’exposition : Frédéric Loury
Avec son oeuvre Lazy Cloud, l’artiste français pluridisciplinaire Philippe Vaz Coatelant se penche sur la notion de travail et de paresse et invite les spectateurs pressés à lever la tête et à contempler les hamacs colorés qui sont accrochés au plafond. Tels des nuages de la paresse, ils nous interpellent, mais se révèlent hors d’atteinte malgré les cordes et les échelles qui semblent nous montrer le chemin à suivre pour s’y reposer. Seraient-ils réservés aux élites de la fainéantise, où seuls quelques privilégiés pourraient se vautrer dans la paresse insouciante et nous observer en train de travailler ? Une chose est sûre, si l’on désire pouvoir profiter de cette farniente encore faut-il lever les yeux et attraper les échelles qui nous guideront vers ce monde de repos ; un effort ultime vers la paresse. Serait-ce l’inaccessible repos ?
Marc-Antoine Côté (Québec | Il/elle n’a pas de nom | Centre de Commerce Mondial de Montréal
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Commissaire d’exposition : Frédéric Loury
La sculpture monumentale du Québécois Marc-Antoine Côté suscite l’étonnement, le questionnement puis, la contemplation, véritable sens de ce labeur impitoyable. L’artiste a réalisé seul cette œuvre composée de 1150 livres de métal et de kilomètres de soudure, issue d’un travail titanesque. Elle est l’accomplissement d’heures de travail acharné durant lesquelles le corps de l’artiste s’est mesuré à la notion même de travail. Elle s’apparente à une montagne de travail. Les visiteurs sont confrontés à cette masse étonnante installée dans l’espace public et se retrouvent obligés de la contourner. Quel sens peuvent-ils donner à cette œuvre, a priori inepte, inutile et non-productive?
FESTIVAL ART SOUTERRAIN LABOR IMPROBUS
L’accès aux deux parcours d’exposition et aux activités du Festival est gratuit, sauf pour Arsenal art contemporain Montréal, la Fonderie Darling et pour les visites guidées et les visites Focus (7$).
En parallèle à sa grande exposition, une série de rendez-vous anime quotidiennement les parcours souterrain et satellite, en échos à la thématique de la 10e édition du Festival Art Souterrain.
En semaine : Midi Express, séances express, de 11h30 à 14h30, pour en savoir plus sur une œuvre; Vivant midi, performances d’artistes offertes à midi ; FOCUS, visites commentées données à 18h par commissaires d’exposition.
En fin de semaine : Activités de médiation, moments propices à la rencontre entre l’œuvre et le public ; À la recherche de l’œuvre perdue, parcours ludique sous forme de chasse aux trésors, avec indices disséminés de part et d’autres, destiné aux parents et à leurs enfants de 6 à 12 ans.
Le Festival Art Souterrain reçoit le soutien de l’arrondissement Ville-Marie, de la Ville de Montréal, du Conseil des Arts de Montréal, de Tourisme Montréal, du Conseil des Arts et des Lettres du Québec, du Fonds d’Initiative et de Rayonnement de la Métropole – Ministère des Affaires municipales du Québec, du Conseil des Arts du Canada, de Patrimoine Canadien et du Consulat général de France à Québec. La SDC Destination Centre-Ville et Nuit Blanche à Montréal apportent leur soutien à l’événement.