Après Le démon de midi (1996), Le démon d’après midi…(2005), Le démon du soir (2013), l’autrice de bande dessinée, Florence Cestac vient de publier Le Démon de mamie ou la sénescence enchantée[1].
Dans cette série, l’illustratrice et éditrice française raconte les histoires de Noémie, son double de papier, qui lui permet de dénoncer à sa façon les sujets qui lui tiennent à cœur en veillant à ne pas blesser les gens. Le personnage qu’elle a créé il y a presque 30 ans, est le témoin de son temps, au point d’avoir été adapté au grand écran en 2005, avec pour rôle principal l’actrice Michèle Bernier dans « Le Démon de midi ».
À soixante-dix ans, Noémie en a vu bien d’autres, en tant que jeune fille, en tant que mère et en tant que grand-mère. Grace à son personnage, Florence Cestac raconte le bon vieux temps, tout temps soulignant le caractère bien trempé de Noémie, qui est à l’avant-garde du féminisme.
À travers l’humour, la bédéiste aborde des ponts important de sa vie, avant d’évoquer sur un ton humoristique la vieillesse. À travers Noémie, elle souligne que son rôle de mamie ne l’empêche pas de rechercher l’amour ou de faire des sorties entre copines. Elle nous prouve d’ailleurs que la vie ne s’arrête pas tant qu’elle n’a pas rendu son dernier souffle, avec le crayon à la main « s’il vous plait !».
Elle aborde avec bienveillance plusieurs sujets tels que le deuil, l’Ehpad, le cerveau qui se barre en sucette, la fin de vie, même si ce n’est pas tout à fait la fin. Ceci étant, ce quatrième volet du personnage Noémie marque selon l’autrice « la fin d’un cycle d’histoires ».
À travers ses dessins qu’elle qualifie de patatoïdes, Florence Cestac a su imposer son style dans le monde de la bande dessinée, en nous permettant de découvrir la personnalité rafraichissante de Noémie.
Le démon de mamie ou La sénescence enchantée est un album profondément vrai.
Réda Benkoula
[1] Le Démon de mamie ou la sénescence enchantée | Florence Cestac (Scénario, Dessin) | 2025 | Dargaud | 64 pages
