La crise sanitaire qu’on traverse nous fait vivre des moments effroyables. Le Québec est devenu l’épicentre de la crise au Canada. Le milieu culturel est toujours dans la plus grande incertitude devant l’annulation des spectacles, des tournages et des événements. Le milieu du tourisme vit un revers que personne ne pouvait imaginer dans ses pires cauchemars. Les petits commerces, les micro-producteurs et les artisans se retrouvent en compétition avec Amazon et de grandes marques pour notre attention sur le web. La situation dans les CHSLD a été accablante. Le taux de dépression et de burn-out a été en hausse tous les jours où le confinement continuait surtout pour les personnes dans des situations domiciliaires difficiles, les personnes marginalisées, les jeunes parents et les personnes seules. Et tous les jours, on continue de se dire que ça va bien aller en cherchant désespérément une manière pour que les choses se passent mieux.
Heureusement, on est jamais seul-e-s.
Malgré cette situation catastrophique, on est témoin d’une solidarité d’une ampleur incroyable. On voit des mouvements d’entraide s’élever de partout, que ce soit des collectes de fonds pour des quartiers défavorisés, de nouvelles plateformes de spectacle en ligne, des actes de soutien pour nos anges gardien.ne.s, un nombre record d’achats chez nos petits commerçants locaux, etc.. On agit. Face à cette horreur, on revient à ce pour quoi on est depuis longtemps reconnu : notre bienveillance et notre sens de l’équité.
Même au quotidien, on pense aux moins privilégiés. On sort avec notre masque même s’il fait chaud et que c’est désagréable et on prend notre petite bouteille de gel hydroalcoolique pour les moments où on ne peut utiliser de savon. Et on s’éloigne de tout le monde. On a envie d’être aux côtés de nos proches, mais dans ces circonstances, on sait que c’est que comme ça qu’on peut les aider.
On s’aime et on se soutient à distance. On agit en étant là pour le monde plutôt qu’avec le monde. Et c’est quand on est là pour les uns et les autres que ça ne va pas si mal que ça.
Un nouveau normal qui distingue l’essentiel
Grâce à nos amis et nos proches qui nous soutiennent, on arrive tranquillement à apprivoiser cette situation improbable. Dans cette réalité renouvelée au rythme chamboulé, on retrouve de vieilles façons d’apprécier notre monde.
Ainsi, lors d’une promenade sur le fleuve en pleine canicule de fin mai, on découvre les vestiges de l’Expo 67 et on s’estomaque devant l’histoire impressionnante de notre peuple. On remarque le chant des oiseaux et l’odeur du printemps et on se rend compte de la beauté d’un écosystème environnemental en santé. Tranquillement, ce besoin de vivre dans un monde naturellement vert resurgit. On admire l’affaissement des barrières de langue ou de nationalité lorsqu’on voit nos anges gardien.ne.s se faire honorer par un Premier ministre au bord des larmes pour leur dévouement et leur travail. Et on sent le grand vide d’une métropole sans festivals et espaces publics animés par des centaines d’événements.
Comme toute épreuve difficile, ce confinement nous fait prendre conscience de ce qui est essentiel. Ça nous fait réfléchir à ce retour à la normale. On se demande si c’est vraiment ce qu’on attend, si on ne rêve pas plutôt d’aller vers quelque chose de mieux. Des milliers d’organisations dans le monde et nous croyons que oui.
Nous voulons une relance qui donne priorité à la créativité, à la culture, à la transition écologique et à l’inclusivité sociale. Face à cet embranchement historique, nous ressentons cette responsabilité de faire tout notre possible pour relancer l’économie sur de meilleures bases.
Et MR-63 dans tout ça ?
De notre côté, on travaille ardemment sur les plans, les devis et le financement de MR-63. Avec notre bâtiment permanent qui sera situé sur la place William Dow dans Griffintown, on veut saisir l’opportunité de bonifier un site central octroyé par une administration municipale sensible aux changements sociaux. Situé géographiquement et philosophiquement à l’intersection de populations qui n’ont pas la chance de se côtoyer avec la ferme intention de les rapprocher, on veut devenir un cœur de quartier, catalyseur d’inclusion. Déjà bien implanté dans le Sud-Ouest de par le positionnement de nos bureaux, nos nombreuses relations et nos activités estivales, on doit maintenant s’enraciner et se doter d’un bâtiment permanent afin d’assurer la pérennité de notre travail.
En ces temps de confinement, dépossédé-e-s de nos espaces de rencontre, le monde réalise l’importance et le pouvoir des places communes dans la détermination de nos relations humaines. Nous voyons maintenant à quel point ces emplacements influencent nos vies et les gens de qui nous nous rapprochons. Cette crise démontre l’urgence de bâtir davantage sur ces « terrains d’entente » (au sens propre comme figuré) qui jetteront les fondations d’une vision pour un futur inclusif et résilient. Pour nous, alors que nous devons rester à l’écart de tout lieu public, il n’y a pas de meilleur moment pour commencer à les planifier afin qu’ils prennent mieux en compte les nouveaux besoins de demain.
En raison de l’unicité de son monument iconique conçu à partir de wagons de métro patrimoniaux, MR-63 a déjà rayonné mondialement. On ne se gêne plus pour saisir ce porte-voix afin d’affirmer qu’il est aujourd’hui impensable de faire du développement économique sans faire du développement inclusif, social, culturel et durable. Avec un tel arsenal de changement social, on ressent, plus que jamais, le devoir de l’user pour l’avancement d’une société plus bienveillante et équitable.
Le mot de la fin vous revient
Que ça soit d’apprendre à vivre confiné, de surmonter la pression d’une société qui vit dans une perpétuelle incertitude ou de créer des espaces pour des villes qui traversent le test du temps, nous devons être fier de s’être tenu ensemble. Ça a été deux mois et demi très difficile et ce n’est pas fini. Rien n’est facile en ce moment et c’est essentiel de se rappeler que toutes les victoires sont importantes.
Alors, de tout cœur, prenez un moment pour vous féliciter d’avoir été là pour le monde autour de vous. Ils vous en seront toujours reconnaissants. Sincèrement, bravo à vous !