Depuis 2004, Adam Devreux (Adam) et Michel Ledent (Midam) ont pris l’habitude de nous offrir à chaque rentrée sociale, de nouvelles histoires de Game Over[1], une bande dessinée à l’humour fulgurant et qui prend un malin plaisir de mettre à mort un petit barbare malchanceux et une princesse stupide. L’humour décapant de la série qui atteint sa cible depuis près de 14 ans déjà, est attrayant à travers le graphisme de cette BD puisque sa force réside dans sa capacité à livrer un message sans avoir à user de texte pour les personnages qui sont pour ainsi dire muets.
Les yeux expressifs de la princesse, au regard surpris du petit barbare qui affronte la bouche grande ouverte d’un Blork en dit souvent assez pour comprendre la peur des uns et la cruauté des autres. Les deux tourtereaux qui rappelons-le tentent d’échapper aux griffes des Blorks, connaissent en général des morts aussi bien violentes que surréalistes.
Tout est dans la chute de l’histoire, et à ce jeu, la fin de chaque épisode entraîne un Game Over, qui signifie la fin de la partie en anglais, un peu comme dans les jeux vidéo. Et pour cause, les personnages meurent de manière brutale, puisqu’ils sont parfois assommés à coup de massue, noyés dans une eau volcanique ou écrasés par un système de piège mécanique.
L’imagination fertile de Midam et Adam leur permet d’être toujours présents auprès des lecteurs, comme pour célébrer un joyeux rituel des morts surprenantes que l’on a hâte de découvrir. Les bédéistes à qui l’on doit la célèbre série Kid Paddle n’hésitent pas à solliciter leurs fans à travers les réseaux sociaux et leur site web pour dénicher des scénarios qu’ils promettent de publier s’ils sont sélectionnés.
Le dernier tome de la BD qui est publiée aux éditions Dupuis, s’intitule Beauty Trap. L’ouvrage est facile à feuilleter et il se caractérise par une couverture lisse et granulée qui nous embarque dans l’univers de Game Over.
Réda Benkoula
[1] Game over – tome 19. Beauty trap | Par Midam, Patelin et Adam| Dupuis | 2020 | 48 pages