Rencontre avec Geneviève Bessette à l’occasion de son premier One Woman Show « Je Suis parce que Nous Sommes » qu’elle présentait au Monument National à Montréal. La création artistique de l’initiatrice de la mouvance du cerceau aérien, transporte les spectateurs dans un univers de quiétude qui donne la parole aux femmes. Ce spectacle visuel qui a été pensé en collaboration avec le metteur en scène Marshall Garfield, maintien l’attention du public qui suit le déroulement de chacun des onze tableaux. Pour le metteur en scène, tout un travail devait être mis en place pour dessiner le concept de la représentation de Geneviève Bessette qui met en valeur les arts visuels. En effet, dès le début du spectacle, l’artiste capte l’attention du public par la sensualité de ses mouvements. Le geste précis, elle s’approprie l’univers théâtral qu’elle transfigure à l’aide de ses mouvements acrobatiques.
Il faut dire que Geneviève a une grande expérience de la scène puisqu’elle a longuement travaillé avec le Cirque du Soleil. Forte de plus de 3000 représentations, elle confie qu’elle a eu l’opportunité de faire partie de l’école du cirque dès le plus jeune âge, ce qui lui a permis de voyager à travers le monde, de parfaire sa formation académique et de transmettre son savoir avant de lancer son propre projet artistique. En effet, « Je Suis parce que Nous Sommes » tire son origine d’un dicton sud-africain qui veut dire : Je suis tout ce que je suis parce que tu es tout ce que tu es. C’est dans cet esprit que Geneviève souligne que les femmes sont partout : « Le lien commun de mes personnages, c’est ce bout de tissu qui nous permet de passer d’une femme à une autre…d’une époque à une autre ». Le lien de féminité demeure présent dans le spectacle « puisqu’on est parce que d’autres ont été…Toutes les formes de présence féminine qui sont dans nos vies, à partir de la fille jusqu’à la vielle femme qui a tout un vécu et qui va passer le relai ». Geneviève engage son corps et charme de sa gracieuse silhouette les regards lorsqu’elle exécute des figures aériennes sur son cerceau. Elle redescend sur terre et les mouvements de son corps font apparaître le reflet de l’arbre de la vie : « Avec l’arbre, c’est le moment où la femme dit, je prends, je décide, je suis, j’assume, je prends position ». Réda Benkoula (L’initiative)