La plupart des salariés d’âge mûr qui performent dans leur domaine s’entendent pour dire qu’à un certain point de leur vie professionnelle, ils sont assez autonomes pour se passer d’un patron. Ils maîtrisent leur art à la perfection, connaissent suffisamment les rouages de l’entreprise pour laquelle ils travaillent pour rencontrer ses objectifs et savent organiser leur temps. Aussi, se demandent-ils souvent, pourquoi ils ont besoin d’un patron. En faisant la rétrospective des postes qu’ils ont occupés (le travailleur d’aujourd’hui change d’emploi en moyenne quatre fois, durant sa vie professionnelle), ils se rendent comptent que si certaines relations avec leur supérieur étaient laborieuses, d’autres, en revanche, étaient plutôt basées sur la complicité. Le type de relations établies avec leurs anciens patrons influençaient leur bonheur au travail, mais aussi, leur niveau de productivité. C’est pourquoi, rendu à l’automne de leur vie professionnelle, ils considèrent qu’ils doivent parfois, gérer leur patron pour trouver leur propre équilibre.
Gérer son patron, c’est avant tout, travailler en équipe avec ce dernier, pour obtenir non seulement ses objectifs professionnels, mais surtout, pour atteindre son équilibre. On ne parle pas ici de tactiques de manipulation, mais plutôt des efforts requis pour établir une relation empreinte de complicité, collaboration et respect entre deux personnes ayant chacune leur personnalité et qui, voient possiblement, les choses sous un angle différent. Ceci est fort important, compte tenu du fait qu’ils devront cohabiter durant plusieurs années.
La dépendance entre son patron et soi est flagrante. D’abord, vous dépendez de votre patron, du fait qu’il vous donne des orientations claires, du soutien et de la rétroaction. Toutefois, ce dernier dépend aussi de votre travail, vos idées et votre engagement. Sans cette dépendance mutuelle, vous ne pourrez atteindre les objectifs de l’organisation. Pour arriver à gérer cette dépendance, il faut d’abord bien connaître son patron, ses forces et ses faiblesses. Il faut également être apte à pallier certaines de ses difficultés et de bien comprendre son style de gestion. Aime-t-il discuter d’abord d’un projet avant de présenter une ébauche ou préfère-t-il que vous lui présentiez d’abord votre projet? Préfère-t-il avoir une vue d’ensemble de vos objectifs ou tout connaître dans les moindres détails? À quel moment est-il le plus réceptif? Quelles sont les attitudes qui l’irritent? Ce sont autant de questions auxquelles vous devez répondre pour apprendre à gérer la relation patron-employé.
Bien sûr, il est aussi important de bien vous connaître vous-même. Connaissez-vous réellement vos forces et faiblesses, votre besoin d’encadrement et de latitude, vos réactions à l’autorité? Êtes-vous conciliant ou entêté? Autant d’interrogations qui méritent des réponses franches et qui vous permettront de vous ajuster à votre relation avec votre supérieur.
Vous comprendrez donc que gérer son patron, signifie gérer la relation qu’on entretient avec ce dernier. Chercher à comprendre ses émotions, manifester de l’empathie et de l’ouverture à son égard, tenter une forme d’entraide, sont des solutions qui conviennent généralement à la plupart des milieux de travail. Il ne faut surtout pas tenter de changer son patron, mais plutôt de changer la relation de manière à la rendre plus agréable. Ceci se traduira par une augmentation de productivité pour chacun et du bonheur au travail.