Le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) dénonce l’absence de mandat de la partie patronale à la table de négociation pour parvenir à un accord sur les conditions monétaires des 4 600 professionnels de Revenu Québec.
Dans ces circonstances, les membres du comité de négociation ont jugé opportun d’utiliser le mandat de grève voté par les membres le 6 mai 2016. Le personnel professionnel sera donc en grève le 11 août dès 00 h 01 et 12 août jusqu’à 23 h 59.
« Après 3 ans de négociation, l’équipe de négociation de Revenu Québec n’a toujours pas les mandats nécessaires pour s’entendre avec les 4 600 professionnels de Revenu Québec et membres du SPGQ. Il s’agit pourtant de négocier la première convention collective de Revenu Québec depuis sa transformation en agence en 2011 », explique Richard Perron, président du SPGQ.
En 2010, les élus adoptaient la Loi sur l’Agence du revenu du Québec. La direction de Revenu Québec invitait alors le personnel professionnel à quitter la fonction publique pour rallier la nouvelle agence. À cette époque, les propos dithyrambiques des dirigeants de l’agence se formulaient ainsi :
« … je suis convaincue que le statut d’agence nous permettra de mieux accomplir notre mission, tout en assurant aux employés un milieu de travail stimulant et de qualité », indiquait Francine Martel-Vaillancourt, sous-ministre au ministère du Revenu, le 8 décembre 2010.
« (…) au niveau fédéral, l’agence du revenu, deux ans après la formation, le taux de satisfaction et de motivation des employés était passé de 58 % à 70 % … », précisait Raymond Bachand en commission parlementaire lors de l’étude du projet de loi créant l’Agence du revenu du Québec, alors qu’il était ministre du Revenu de 2010 à 2012. En outre, le ministre disait souhaiter le même phénomène pour le personnel professionnel de Revenu Québec.
« L’amélioration du taux de satisfaction des employés de Revenu Québec ne s’est pas produite à la suite de sa transformation en agence. Une enquête récente du SPGQ révèle plutôt un inquiétant taux d’insatisfaction », soutient M. Perron.
En effet, 62,1% des personnes ayant participé à l’enquête du SPGQ (réalisée en décembre 2017 auprès de plus de 3 500 de ses membres) se déclarent très insatisfaites, plutôt insatisfaites ou moyennement satisfaites au travail au cours de la dernière année.
De plus, le gouvernement affirmait en 2011 que la création de l’agence offrirait davantage de flexibilité lors de la négociation des conditions de travail des professionnelles et professionnels de Revenu Québec.
« Les belles paroles de 2011 ne se concrétisent pas. En offrant des augmentations de salaire encore jugées insuffisantes par nos délégués, le gouvernement ne peut penser régler cette négociation. C’est pour cela que nos instances à Revenu Québec décident d’entamer des moyens de pression », constate M. Perron.
Pendant que le personnel professionnel reçoit des salaires stagnants depuis plusieurs années, les cadres de Revenu Québec ont vu leur salaire moyen bondir, entre 2012 et 2015 seulement, de 15,3 %. « Les promesses de meilleures conditions ne peuvent s’appliquer qu’aux cadres. Revenu Québec doit s’assurer de la pérennité de son expertise en offrant à ses membres professionnels des conditions salariales plus avantageuses. C’est ce que réclament nos représentants », conclut Richard Perron.