Helena Deland, qui avait offert plus tôt en juillet une toute nouvelle pièce intitulée Lylz, dévoile aujourd’hui la chanson Someone New issue de l’album du même nom, à paraitre le 16 octobre 2020, sous l’étiquette Chivi Chivi.
Someone New est le premier album complet de la montréalaise Helena Deland. Il fait suite à la série de EPs de 2018 intitulée Altogether Unaccompanied. Durant cette période de deux ans, elle a fait de la tournée avec entre autres Weyes Blood et Connan Mockasin, ainsi que les premières parties d’Iggy Pop à Paris, en plus d’avoir collaboré avec JPEGMAFIA.
« Someone New traite d’un moment où je me suis sentie paradoxalement étrangère à moi-même et blasée de mes motifs récurrents. Je réalisais que je me rattachais de manière malsaine à ce que les autres (réels ou imaginaires) projetaient sur moi, et agissais en fonction pour éviter de décevoir leurs attentes anticipées. Le désir de plaire et de me conformer m’a détournée de ce que j’avais envie d’être, m’amenant à prioriser le fait de correspondre à un ensemble d’attentes normatives. J’ai reconnu ma relation troublée à mon corps qui donne aux autres de l’information qui échappe à mon contrôle; j’ai cherché du réconfort dans les relations amoureuses qui me validaient, et dans lesquelles j’étais momentanément libre de me réinventer pour le bien de l’autre; je me suis sentie coupable de mes privilèges avec lesquels mon mal-être ne semblait pas pouvoir légitimement coexister: j’avais envie de devenir quelqu’un de nouveau. J’ai eu besoin d’y réfléchir de manière critique pour pouvoir écrire des morceaux qui seraient honnêtes, en essayant de ne pas perpétuer ma tendance à essayer de plaire et l’anxiété qui en découlait. Le côté méta de cette histoire est que les processus d’écriture et d’enregistrement m’ont permis de mieux reconnaître ce qui me définit de l’extérieur comme de l’intérieur, pour devenir, finalement, nouvelle à mes propres yeux. »-Helena Deland
À propos de l’album « Someone New »
Une transformation unique s’opère lorsqu’un amant pose les yeux sur notre chambre à coucher pour la première fois : soudainement, involontairement, la chambre n’est plus la nôtre. Les objets et leur disposition revêtent de nouvelles significations sous le regard étranger et on essaie d’adopter ce filtre pour entrevoir ce qu’ils révèlent à notre sujet. Si, dans ces moments, c’est le regard de l’autre qui fait apparaître la chambre telle qu’on la voit, une question désespérée est formulée : qu’en reste-t-il sans l’autre ? Sans approbation ou reconnaissance extérieure, comment se manifeste le « moi » et quelles formes prend-t-il ?
Ces paranoïas profondes constituent le matériel du premier album d’Helena Deland : Someone New, au fil duquel elle explore les notions de genre, de pouvoir, de temps et de ce « moi ». On la sent complètement en contrôle de son style bien qu’elle l’utilise pour questionner la possibilité même du contrôle. Écrit et enregistré sur une période de deux ans, l’album regroupe des chansons dont la composition débuta avec la voix et la guitare et dont l’enregistrement fait se déployer un horizon sonore opulent qui mélange des éléments d’hypnagogic pop et de folk classique. La voix de Deland, parfois chuchotante, parfois propulsée par la distorsion, toujours pleine et claire, unifie le tout, invitant l’auditeur dans son monde.