Poutine : n. f. Mets d’origine québécoise traditionnellement constitué de frites et de fromage en grains que l’on recouvre d’une sauce brune. Quelle qu’en soit la version, de base ou améliorée, elle fait certes partie des traditions de la Belle Province.
L’origine controversée de la poutine…
Mais qui a donc inventé ce que l’on considère comme notre plat national ? Plusieurs endroits se disputent la paternité de la poutine. Ce dont on est certain toutefois, c’est qu’elle est née au Québec rural durant les années 1950. Toutefois, son origine exacte demeure nébuleuse. Mais à qui donc revient précisément l’origine de ce mets populaire ?
Le restaurant Lutin qui rit à Warwick
La légende populaire la plus répandue au sujet de l’origine de la poutine veut qu’elle soit originaire de la région des Bois-Francs, plus précisément d’un restaurant autrefois appelé Le Lutin qui rit à Warwick. Ce serait un dénommé Eddy Lainesse, un client du restaurant qui, en 1957, aurait demandé à son propriétaire Fernand Lachance d’ajouter le contenu de son casseau de fromage à celui de son casseau de frites. C’est à ce moment que la poutine a commencé à prendre naissance, dans sa forme la plus basique.
Le resto Roy Jucep de Drummond
Un autre restaurant de Drummondville, Le Roy Jucep, revendique également l’origine de la poutine. Son propriétaire, Jean-Paul Roy, a même enregistré une marque de commerce énonçant qu’il en était l’inventeur. Il serait le premier à avoir servi la poutine telle qu’on la connaît dans sa forme de base actuelle, c’est-à-dire « patates frites, fromage et sauce ». C’était en 1964.
Les villes de Nicolet et Saint-Hyacinthe se disputent son origine également
Une rumeur indique que notre mets national pourrait également provenir du Centre-du-Québec, plus précisément de la ville de Nicolet ou de Saint-Hyacinthe en Montérégie. Cette rumeur provient du fait qu’un grand nombre de fromageries produisant du fromage cheddar en grains sont établies dans ces régions, rendant ainsi plausible cette hypothèse.
La P’tite Vache de Princeville en lice pour la paternité de la poutine
Il est aussi possible que la poutine soit originaire du restaurant La P’tite Vache de Princeville. Fondé en 1966, le petit restaurant, situé à proximité de la fromagerie « Princesse », qui produisait du fromage en grains, avait conclu une entente avec celle-ci puisque cette dernière n’avait pas d’endroit pour vendre ses produits. C’est ainsi que La P’tite Vache commença à vendre ce fromage en grains à son comptoir. On dit qu’un habitué du resto achetait un sac de fromage en grains qu’il mélangeait ensuite, à ses frites, une fois à sa table.
Un mets dorénavant raffiné et exportable
Si, durant plusieurs décennies, la poutine n’a reçu que des mots de dégoût hors Québec, il en est autrement aujourd’hui. D’abord, la poutine est désormais rehaussée de plusieurs manières. On y ajoute des ingrédients supplémentaires et il n’est pas rare de la retrouver au menu de restaurants haut de gamme sous forme de poutine au foie gras, ou au faux-filet. On la trouve également sous forme de poutine déjeuner, avec une variante au niveau des frites qui sont remplacées par des patates rissolées. On peut aussi déguster de la poutine végane et les combinaisons sont quasi illimitées si l’on considère tous les types de pommes de terre, de sauces et d’ingrédients. La poutine a non seulement droit à son festival annuel à Drummondville, mais elle a aussi traversé les frontières et on la retrouve, certes, dans les autres provinces canadiennes, mais elle a également pignon sur rue à New York, Paris, en Suisse, au Costa Rica, en Thaïlande et dans plusieurs centres de villégiatures accueillant des Québécois. Qui aurait pu deviner que ce simple mets de chez nous rayonnerait autant un jour ?
Martine Dallaire