De Saint-Constant au Québec, retentit en ce début de printemps une poésie féérique d’un chanteur hors du commun, car illuminé un soir de février dans tout son être par la réincarnation d’un père décédé alors qu’il n’avait que onze ans, mais revenu un soir comme par enchantement pour ne plus jamais le quitter un seul instant. L’enfant prodige avait perdu son père il y a de cela quinze années, ce jour-là, il le trouva inerte dans la baignoire, après avoir succombé à un malaise cardiaque. Et depuis cet instant-là, la vie de Dannick changea pour toujours !
À vingt-six ans, la nuit d’une mort subite, Dannick se remémore bien comment il avait côtoyé l’autre monde et ses anges, nous expliquant dans les détails comment en l’espace de 5 jours, il reçut les premiers enseignements de cette force inconnue ; « Fait cinq jours je ne dors pas, la lumière est trop forte ! Le soir je vais mieux, l’infection est partie mais je ne dors plus, j’entends des voix, je me fais chatouiller, je ris tout seul, je pleure come un cinglé. » Écrivait Dannick sur un calepin ce dont il se rappelait durant la « semaine d’illumination », qu’il nous décrit comme une vraie possession, une force venue se saisir de tout son être.
5 jours de lumière, de révélation et de possession !
Tout commença par une sortie entre amis fin février dernier pour assister à un concert. Accro à la cocaïne, Dannick en abusera cette nuit-là, et une overdose le fera quitter ce monde un certain temps. Jusque-là, rien d’extraordinaire, si ce n’est la suite des évènements. En effet, le destin décidera que Dannick continuerait à vivre ! Un récit qui relève certes de l’imaginaire et de l’incroyable, mais il suffit d’écouter ses chansons poétiques et de ressentir cette énergie qu’il dégage, pour accepter le fait qu’il soit réellement illuminé, comme un coup à la tête qui nous réveille d’un long sommeil.
Durant cinq jours passés sur son lit d’hôpital, Dannick explique comment il a reçu la visite de son défunt père. « Nous étions sortis entre amis pour aller assister au concert de Dadju, mais cette nuit-là, après une overdose, on m’a évacué à l’hôpital. C’est là que durant cinq nuits, j’ai senti la présence de mon père venu me transmettre un message. J’ai senti comme une illumination, et depuis ce jour-là, papa ne m’a jamais quitté. C’est lui qui m’a inspiré dans mes dernières chansons, comme si il était revenu terminer son œuvre. Je me sentais possédé, nous ne formions désormais qu’une personne lui et moi.» Nous révèle-t-il. Quelle histoire !
Dannick nous avoue même que du jour au lendemain, il se mettait à parler anglais, alors qu’avant cette « illumination », il n’en maîtrisait pas autant. « Je me débrouillait pas mal en anglais, mais maintenant, je parle couramment, comme si je connaissais l’anglais depuis toujours. » Ajoute l’enfant de Notre-Dame-Des -Prairies. Comme si Marcel et son fils venaient de renaître en même temps, ne faisant désormais qu’un ! « Merci à la vie de me laisser vivre enfin mon rêve, merci à Marcel Mercier. Maintenant, ils me dictent quoi faire (les anges), je ne suis qu’un porteur de mélodie. En son nom (son père), je répandrais la joie autour de moi. » Affirme-t-il, persuadé que cette expérience de mort subite n’est autre qu’une bénédiction de Marcel.
Et depuis ce jour d’illumination, les textes fusionnent dans son esprit, accompagnés d’une énergie musicale parfois douce, et parfois électrique ! Tout un art que Dannick se plait à transmettre sans intermédiaire, sans avoir recours à personne, lui seul est le maître de son œuvre, comme il nous le raconte ; « J’ai mon enregistreur toujours sur moi. Quand j’ai un air dans ma tête, je le fais avec ma bouche, et pour les paroles, je ferme mes yeux et je laisse aller mon imagination. Après je retranscris sur mon logiciel pour y donner de la magie, quelque chose de vraiment naturel…pas du blablabla écrit par quelqu’un d’autre, non ! Moi c’est ma magie, pas celle d’un autre, sinon ça gâche tout ! » Confie Dannick, auteur de dizaine de chansons écrites en l’espace de quelques jours, force étrange oblige, dont deux de ses meilleurs morceaux ; « Comme un soldat » (Like a soldier), et « Le Remède » (The Cure), à vous d’appréciez…
Quand l’amour paternel s’envole vers le ciel
« J’ai manqué d’amour plus jeune, le manque d’attention, les désillusions me faisaient tournoyer d’un tourbillon de vapeur, qui maintenant se sont transformé en fleurs »
Bannis à jamais de l’amour paternel durant quinze années, le jeune québécois ne s’en remettra pas vraiment de cette séparation forcée du destin. Maisons d’accueil, incarcération, addiction aux drogues dures, voilà ce à quoi ressemblait le quotidien du jeune adolescent pendant de longues années, livré à lui-même, mais sans savoir en réalité que cette disparition ferait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui.
Durant son adolescence, le deuil ne l’a jamais quitté, l’école buissonnière et ses rapports délicats avec sa maman en témoignent. « J’ai quitté l’école à 18 ans. J’ai souvent lâché l’école durant ma jeunesse car j’étais en crise de colère, turbulent, je cherchais de l’attention, mais personne ne me comprenait alors que j’avais perdu mon père. Le fait que je ne pourrais plus pratiquer la guitare avec papa m’a anéanti. Même ma mère n’arrivait pas à m’encadrer, car elle n’était pas capable de jouer le rôle du père, guitariste, talentueux et à l’écoute. Elle a essayé, mais en vain, elle aussi vivait un deuil après tant d’années de mariage. »
Très proche du père artiste et magicien, le garçon qui devait désormais affronter la vie sans l’être adoré proche de lui, avait tout perdu, il ne verrait plus cet éclat qui jaillissait des yeux de Marcel, cette personne qui avait quitté ce monde avant d’accomplir ce à quoi était destiné son enfant plus tard, la chanson ! Mon père me disait ; « Stresse pas, demain tes soucis seront que détail, les images tragiques…y’a juste toi qui te tracasse.» Se souvient-il, alors qu’il commençait à peine à goûter aux enseignements du paternel, ces leçons de vie que nul ne pourra imiter, même pas maman, même si cette dernière aura tenté de lui faire oublier l’amertume de la séparation, mais en vain ; « Ma mère me disait toujours aide-toi le ciel t’aidera. »
Mais la vie devait bel et bien continuer, c’était écrit ainsi ! L’enfant « abandonné » mènera sa barque contre vents et marrées, jusqu’à ce jour où s’ouvrit ce tunnel illuminé, le destin lui réservait quelque chose d’incompréhensible, d’extraordinaire !
«J’ai reçu une révélation, et depuis cette nuit-là, mon père ne me quitte plus »
Né avec une guitare à la main, Dannick est vite tombé amoureux de la musique alors qu’il commençait à peine à marcher. Une passion que lui a transmis Marcel. Depuis cette cruelle disparition, l’enfant continuera de crier haut et fort que son papa lui manque terriblement, et ne cessera de chanter en son hommage, comme pour qu’il ressuscite éternellement. Durant nos longues conversations, pas un moment ne passait sans apercevoir cette lumière jaillissante de ses yeux, et ce dernier nous explique que quand il chante, il se sent possédé par une force.
« Mon père est revenu à moi, et depuis cette nuit-là, il ne me quitte plus ! Il est en moi, c’est lui qui me guide dans mes chansons. Comme s’il était revenu pour continuer son œuvre, est-ce qu’il a entendu ma détresse ? Que m’arrive-t-il ? Les personnes sont étonnées quand je leur raconte mon histoire, mais je finirais bien un jour par emmener ma voix très loin, je ressens au plus profond de moi-même que grâce à cette lumière que m’a transmis mon père, je le rendrais fière de moi, je réussirais pour toi papa, promis ! » Nous révèle Dannick, non sans une certaine fierté envers celui qui l’a guidé dans ses premiers pas. « Mon père était magicien et faisait des tours dans les écoles, mon père est parti à onze ans pour revenir à mes 26 me redonner la vie. C’est incroyable, avant je ne croyais à rien, j’étais athée, et là, je crois comme jamais ! »
Dannick était enfant unique de ses parents, mais avait un demi-frère de sa mère, lequel lui-même n’avait jamais connu son père…quand l’amour paternel vient à manquer !
Cette poésie spirituelle venue du ciel, bienvenus dans le monde de DANCIK !
Dans des moments de solitude, de forte inspiration, la beauté du verbe s’aligne avec l’ombre du créateur, des délires enfantins mêlés à la puissance des mots révélateurs, des messages enfouis, mais qui grâce à la force de vouloir caresser la vérité et atteindre les étoiles, se transforme en un rêve enchanté. DANCIK est désormais son label, retenez ces cinq lettres !
Telle est l’histoire de Dannick, nous vous laissons savourer ces quelques vers venus d’ailleurs…
« En alignant ma vie, mon esprit est revenu à la vie. J’ai senti un regain d’énergie venant d’une source très forte et expressive. Je réfléchirais ma sainteté dans une fontaine de bonté et sérénité »
« Sur un chemin dansant, j’ai parcourus le monde à la recherche de cette flamme qui me ferais sortir de l’ombre »
« Je suis un enfant lumière qui ne savait pas comment s’y prendre, trop longtemps dans l’enfer, l’heure de gloire sera ma prière »
« J’ai fait une chanson de Dieu, je récolterais donc les cieux »
« Je viens de planter une graine dans le cœur du monde entier. Merci du fond du cœur, vous êtes ma plus belle lumière éternelle »
Propos recueillis par Hamid Si Ahmed