Il y a aujourd’hui 20 ans, le premier long métrage de Zacharias Kunuk était présenté dans la section Un certain regard du festival de Cannes ce qui lui valu de remporter la prestigieuse Caméra d’or récompensant, depuis 1978, le meilleur premier film de toutes les sections du festival. Ce trophée a marqué une étape importante dans la reconnaissance d’une production autochtone dont le développement s’est accru depuis lors. Les cinéastes Inuits et des Premières Nations du Canada et d’ailleurs ont bénéficier du rayonnement que Cannes a offert à cette œuvre totalement parlée en Inuktitut.
Produit par Isuma (située à Igloolik au Nunavut et toujours active aussi bien pour le cinéma que pour la télévision) Atanarjuat l’homme rapide est la seule au Canada ayant obtenu ce prix. La sortie canadienne du film, initialement prévue le 11 septembre 2001 fut reportée au 12 avril 2002.
Atanarjuat l’homme rapide met en vedette Natar Ungalaaq, Sylvia Ivalu, Peter Henry Arnatsiaq, Lucy Tulugarjuk, Pauloosie Qulitalik, et Madeline Ivalu dans les rôles principaux.
Le mal, qui a pris la forme d’un chaman inconnu, divise une petite communauté d’Inuits nomades et en bouleverse l’équilibre et l’âme. Vingt années passent. Deux frères s’imposent pour défier le règne du mal : Amaqjuaq, l’homme fort, et Atanarjuat, l’homme rapide. Atanarjuat gagne la main de la ravissante Atuat au détriment d’Oki, le fils vantard du chef du campement, qui jure de se venger. Oki tend une embuscade aux frères dans leur sommeil et tue Amagjuaq, tandis qu’Atanarjuat s’échappe miraculeusement en courant nu vers l’horizon qui surplombe la glace de mer printanière. Mais échappera-t-il au tourbillon de vengeance laissé derrière lui ?
Co-fondateur d’Isuma Paul Apak Angilirq est l’auteur du scénario et des dialogues. Hormis la réalisation, Zacharias Kunuk a assuré le montage avec Marie-Christine Sarda et Norman Cohn également directeur de la photographie. Chris Crilly est le compositeur de la musique du film tandis que James Ungalaaq est responsable des décors.
La carrière du film a été couronnée de prix et distinctions à l’étranger et au Canada :
Caméra d’or du Festival de Cannes (2001)
Edinburgh International Film Festival : New Director’s Award (2001)
Festival international du film de Flandres : Grand Prix (2001)
Fédération internationale de la presse cinématographique : Mention spéciale (2001)
Festival international du film d’Hawaii : Meilleur long métrage (2001)
Festival du film de Santa Fe : Meilleur film (2001)
Festival international du film de Toronto : Meilleur long métrage canadien (2001)
Toronto Film Critics Association : Meilleur film canadien (2002)
Toronto Film Critics Association : Meilleur premier film (2002)
Prix Génie : Meilleure réalisation (2002)
Prix Génie : Meilleur montage (2002)
Prix Génie : Meilleure musique originale (2002)
Prix Génie : Meilleur long métrage (2002)
Prix Génie : Meilleur scénario (2002)
Prix Claude-Jutra (2002)
Festival du film de Manille : Lino Brocka Award (2002)
Festival international du film de Newport : Meilleur film – prix du public (2002)
Festival international du film de San Diego : Meilleur long métrage (2002)
Central Ohio Film Critics Association : Meilleur film de langue étrangère (2003)
Phoenix Film Critics Society : Meilleur film étranger (2003)
Top 10 des films canadiens de tous les temps (4e édition) : Numéro 1 (2015)
Isuma célébrera cet anniversaire à l’automne. Distribué par Entertainment One film est disponible sur la plateforme iTunes.
À propos d’Isuma :
Isuma, qui signifie « penser », est un collectif d’entreprises inuites basées depuis 1990 à Igloolik, au Nunavut, avec un bureau à Montréal. En janvier 1990, quatre partenaires, Zacharias Kunuk, Paul Apak, Pauloosie Qulitalik et Norman Cohn, ont constitué Igloolik Isuma Productions Inc. pour produire et distribuer des films indépendants en langue inuite et des œuvres d’art médiatique d’un point de vue inuit, mettant en vedette des acteurs locaux recréant la vie des Inuits dans la région d’Igloolik dans les années 1930 et 1940. Au cours des dix années suivantes, Isuma a contribué à la création d’un centre d’arts médiatiques inuit, NITV, d’un groupe de médias et de cirque pour les jeunes, Artcirq, et d’un collectif vidéo de femmes, Arnait Video Productions.