Il y a six ans, le court métrage IMELDA de Martin Villeneuve avait fait un joli bruit, remportant un beau succès en festivals et sur les réseaux sociaux, en plus de remporter trois prix : meilleur court métrage québécois au Festival Images en vues 2014, mention spéciale du jury dans la catégorie du meilleur court métrage canadien au FICFA, et prix d’interprétation masculine pour la performance de Villeneuve remis par l’Union des Artistes au 12e gala Prends ça court ! L’automne dernier, l’acteur-réalisateur a ressorti ses robes et réuni son équipe. Mais cette fois-ci, Imelda n’est pas seule à l’écran, puisque nuls autres que Robert Lepage et Ginette Reno lui donnent la réplique.
Ce nouvel opus, mettant en scène l’attachante vieille dame au verbe assuré et au regard unique sur son petit monde, se déroule onze ans avant le premier, à l’automne 2001, dans le village de Gentilly où Martin Villeneuve et son frère Denis sont nés. Martin y reprend le rôle d’Imelda, sa grand-mère paternelle, alors âgée de 90 ans. Robert Lepage interprète le Notaire, fils d’Imelda, tandis que Ginette Reno incarne Simone, la grand-mère maternelle du cinéaste. Même s’il préfère pour l’instant garder le secret sur le propos du film, Martin Villeneuve révèle ceci : « Avant de partir, Imelda avait encore des choses à régler… et à dire ! Elle passe chez le notaire, son fils, et confronte son adversaire de toujours, Simone. »
Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour donner suite à son court métrage ? Villeneuve explique : « Mon objectif était de réaliser un long métrage. J’ai travaillé cinq ans sur le scénario, j’ai écrit neuf versions. Robert Lepage et Ginette Reno, qui avaient tous deux apprécié le court métrage et endossé le scénario du long, avaient dit oui pour les deux autres rôles titres. Comment espérer mieux ? Ce devait être une comédie dramatique à petit budget. Sauf que mon projet n’est pas parvenu à convaincre les institutions canadiennes, SODEC et Téléfilm Canada, dans un contexte où il est devenu pratiquement impossible de tourner un film d’auteur au Québec. En effet, malgré un court métrage primé, un scénario abouti et l’appui confirmé de pointures artistiques, je ne suis même pas arrivé à avoir une entrevue à la SODEC pour défendre mon projet. Mon frère aîné Denis, qui est resté neuf ans sans tourner entre son deuxième et son troisième long métrage faute de financement, m’a conseillé d’arrêter d’attendre, de rappeler l’équipe qui m’avait aidé à réaliser le premier IMELDA, et de simplement tourner un autre court avec les moyens du bord. C’est ce que j’ai fait. »
Pour produire cette suite – ou plutôt ce prequel – à IMELDA, Martin Villeneuve a pu compter sur l’appui de commanditaires, et sur la générosité de collaborateurs et collaboratrices fidèles qui ont encore une fois accepté de travailler gratuitement : Robert Lepage (le Notaire), Ginette Reno (Simone) et son fils Pascalin Raynault (pianiste), Benoît Beaulieu (directeur photo et producteur), Albert Melamed (producteur exécutif), Richard Hansen (costumes & coiffures), Mariane Carter (costumes), Larysa Chernienko (maquillages), Juliette Blondeau (assistante caméra), Louis Desparois (prise de son et producteur associé), Daniel-Jacques Létourneau, Louis Aka-Trudel et Benoît Plante (perchistes), François Tremblay (assistant son), Brian Cuccovia (1er assistant à la réalisation), Yanick Macdonald et Chris S. Mackenzie (photographes de plateau), Arthur Tarnowski (montage), Jonathan Piché-Delorme (superviseur des effets visuels), Benoît Charest et Ghislain Dubé (musique), Olivier Calvert (conception sonore) et Luc Boudrias (mixage). Les studios MELS, grâce à l’aimable collaboration de Paul Bellerose, s’occupent de la post-production, tandis que Danny Lennon de PCC/Ghost se charge de la distribution.
Ginette Reno, inoubliable dans le Léolo de Jean-Claude Lauzon, a refusé des rôles, par insécurité, comme dans le Fantastica de Gilles Carle, où Denise Filiatrault la remplaça. Cette dernière allait la diriger plus tard dans C’t’à ton tour, Laura Cadieux et sa suite. On l’a revue dans Mambo Italiano d’Émile Gaudreault, mais elle remisa d’autres rêves d’actrice. Pas tous. « Martin Villeneuve m’a proposé de jouer sa grand-mère Simone dans la suite de son court métrage IMELDA. J’ai dit oui. Je pense même que le sujet pourrait vivre au théâtre autant qu’au cinéma. » Robert Lepage ajoute : « En octobre dernier, j’ai pris plaisir à voir Martin personnifier et donner vie à Imelda, cette grand-mère incomparable qui évoque le courage et la durabilité, celle de la vie, mais avant tout celle de l’amour. Je crois fermement qu’il est important que cette histoire savoureuse et inspirante soit racontée afin de mettre un autre de nos artistes québécois de talent en lumière. »
Le 2e opus d’IMELDA sera achevé au printemps 2020, à temps pour être lancé dans le circuit des festivals.
Ginette Reno sera l’invitée de Marc Labrèche ce samedi 11 janvier à 20h00 à l’émission Cette année-là, à Télé-Québec.
Le retour d’Imelda – Extrait avec Ginette Reno from Martin Villeneuve on Vimeo.
Notons en terminant que Martin Villeneuve fera partie des conférenciers invités à l’événement C2 Montréal au printemps 2020, où il sera l’ambassadeur du Québec en matière de cinéma. Il sera accompagné sur scène par le dessinateur et scénographe belge François Schuiten. Rappelons que Villeneuve fut le premier et unique Québécois, tous domaines confondus, à prendre la parole à la prestigieuse Conférence TED mondiale en 2013.