La Fondation Azrieli est une organisation philanthropique canadienne qui apporte son soutien à de nombreux programmes et initiatives dans le domaine de l’éducation, de l’architecture, du design, de la communauté, de la commémoration et l’éducation sur l’Holocauste, de la recherche médicale et scientifique, ainsi que dans le domaine des arts. De cette fondation sont nés les Priz Azrieli de musique, des concours qui visent à favoriser la découverte, la création, l’interprétation et la célébration de la nouvelle musique de concert. Des épreuves présentées sous forme de trois concours, le Prix Azrieli pour la musique juive, la Commande Azrieli de musique juive et la Commande Azrieli de musique canadienne. Les lauréats de ces trois prix seront invités à assister aux répétitions, représentations et enregistrements de leur œuvre récompensée. Ils recevront leur prix lors du concert gala des Prix Azrieli de musique organisé tous les deux ans à Montréal.

Votre riche parcours est exceptionnel, tant sur le plan artistique que dans le monde des affaires. Êtes-vous toujours aussi passionnée et déterminée qu’à vos débuts ?

Je suis même plus passionnée et plus déterminée et plus motivée qu’auparavant. Le temps passe si vite et j’ai beaucoup à faire, et si quelqu’un me demande de chanter, je suis tellement pleine de gratitude, alors il faut que je le fasse. Merci de me demander de chanter, qu’est-ce que vous voulez que je vous chante ? (rires). Je suis toujours en train de travailler, je suis sur 3 albums.

Photo 2 : Suor Angelica de Puccini, en 2018 avec le Metropolitan Opera (début de Sharon) sous la direction du chef Bertrand de Billy. Elle est photographiée avec Kristine Opolais. Photographie personnelle.

Les artistes vivent des moments difficiles en ce moment, vous confirmez ?

C’est tellement difficile maintenant avec le Covid, comment les chanteurs peuvent-ils vivre ? Il faut que les chanteurs soient payés pour leur travail. Un guitariste peut mettre un masque et jouer. Mais un chanteur, que peut-il faire ? C’est terrible, on ne peut même pas enseigner. C’est un temps affreux pour les artistes, c’est pénible, c’est terrible, on ne peut pas savoir ce qu’il va nous arriver. Grâce à mes entreprises, à mes bonnes décisions, grâce à mes parents, j’ai de la chance de redonner aux gens et aux artistes, je suis dans une situation exceptionnelle et je suis reconnaissante de ma situation qui est exceptionnelle.

Que représente pour vous l’opéra ? 

C’est un des arts les plus grands et les plus complets, qui comprend tous les autres arts. L’histoire, la religion, l’émotion, la poésie, l’amour, le destin, la guerre des fois, tout y est. Tous les arts se trouvent dans l’opéra, le ballet, les costumes, le théâtre, le chant, l’orchestre, c’est l’art le plus complet.

Il n’y a pas juste un chant, il y a le chœur, le Baryton, le Soprano, le Soprano moyen, il y a tout ! Si tu vas voir Aïda de Verdi, il y aura un opéra, un ballet, un cirque, les meilleurs costumes du monde, les scènes les plus fantastiques du monde. Si tu vas voir Turandot, tu vas passer à une autre étape de l’histoire. Quand j’ai chanté Turandot, chaque nuit je passais à un autre siècle, à un autre monde.

Qu’avez-vous ressenti lorsqu’on vous a appris que vous alliez être décorée de l’Ordre National du Québec ? 

Pour moi c’était très émouvant, c’est très difficile à décrire. Un accomplissement de la vie. Mon père a reçu le même honneur 20 ans plus tôt et j’étais très fière de recevoir le même honneur que mon père. Une décoration m’a été décernée et on est passé devant l’Assemblée Nationale du Québec, ce fut un honneur ! C’était en 2019, une année avant le Covid, j’ai chanté devant tout le monde, la salle est tellement grande !

De toutes vos représentations sur scène, laquelle ou lesquelles vous ont le plus marqués ?

Tout d’abord, mon début au Metropolitan Opera. Ce qui était étonnant, c’était l’été 2019, la dernière saison complète avant le Covid. Pour moi-même si c’était un petit rôle, je suis une petite femme juive, j’ai joué le rôle d’une sœur dans sœur Angelica de Puccini et c’était drôle, je jouais la sœur comique, c’était une grande joie, parce que chanter devant 5000 personnes, c’était vraiment fantastique. Après ça, mes rôles préférés sont Marcellina dans le Nozze de Figaro au National Arts Center à Ottawa avec Alexander Shelley Conductor, Aida de Verdi, Léonora dans Il Trovatore de Verdi, et après ça Nedda de Pagliacci, ô j’adorais ça ! 

Photo 1 : Aida de Verdi dans le rôle d’Aida, en 2013 avec le Mid-Atlantic Opera sous la direction d’Anthony Tramm.

Vous êtes à la tête de la Fondation Azrieli et organisez chaque année le Prix de musique Azrieli. Vous sentez-vous plus une femme d’affaires ou plus une chanteuse ?

Une question très difficile. Entre mes rendez-vous personnels et mes obligations avec la fondation, j’avoue que je manque de temps, notamment pour l’album que je suis en train de faire. Il y’a des jours où je me demande si je suis femme d’affaires ou bien une chanteuse. Des fois quand je chantais des rôles très difficiles, La Gioconda par exemple, mon professeur était très fâché contre moi, il m’a reproché de ne pas avoir assez travaillé ma musique.

Il fallait que je fasse aussi d’autres choses en parallèle ! Si je n’étais qu’une chanteuse, j’aurais pu me consacrer uniquement à la musique. Le Prix Azrielli, il fallait bien que j’y consacre mon temps ! Je viens de lancer le quatrième prix, c’est le final, mais c’est très important, ça veut dire que maintenant nous avons deux prix pour la musique juive, le troisième pour la musique canadienne, et le quatrième pour la musique internationale.

Et c’est très important que vous écriviez sur cela. S’il y a un compositeur algérien qui veut écrire de la musique algérienne, maintenant ce quatrième prix est ouvert pour lui, ça va être ouvert en 2022. Le prix va être lancé en 2022 et le concert va se tenir en 2024 pour le dixième anniversaire du décès de mon père. Vous êtes le premier journaliste à écrire sur ça !

C’est un honneur pour notre Journal chère Docteure Azrieli…

Merci ! Je viens d’avoir la permission du directorat de la fondation il y a deux jours de ça !

Vous collaborez avec le FestivalOpéra de Saint-Eustache des Grandes Laurentides et l’Agence LM Opéra, et êtes représentée par la Soprano Leïla-Marie Chalfoun. Parlez-nous de cette collaboration…

Tout ce que je peux dire sur Leïla, c’est qu’elle est magnifique et que je l’adore.

Sharon Azrieli : « Grace à mes entreprises, à mes bonnes décisions, grâce à mes parents, j’ai de la chance de redonner aux gens et aux artistes » « Je suis toujours en train de travailler, je suis actuellement sur 3 albums » « Nous vivons un temps affreux pour les artistes » « L’opéra est l’art le plus complet » « Il y’a des jours ou je me demande si je suis femme d’affaires ou bien une chanteuse »  « Le 4e Prix Azrieli international sera ouvert en 2022, les compositeurs algériens peuvent y participer » « J’aimerais bien venir faire des concerts en Algérie, en Tunisie et au Sénégal, dans tous les pays francophones »

Votre dernier album s’intitule «Frankly Sharon». Comment s’est déroulée votre promo et êtes-vous satisfaite de votre produit ?

S’il vous plait, allez sur Itunes, Spotify, Apple et autres. J’ai reçu un incroyable retour, beaucoup de bonnes nouvelles. C’est moi qui ai traduit les chansons en Français, en Italien et en Hébreu. J’adore Franck et sa musique, sa musique m’a tellement bouleversé tellement c’est beau. Le compositeur m’a laissé faire de légères modifications. Il m’a déjà envoyé la musique pour le prochain album, il va être en Français et en Espagnol.

Donc là, vous vous préparez à l’international, c’est ça ?

Pour la version française, j’aimerais bien venir et faire des concerts en Algérie, en Tunisie et au Sénégal, dans tous les pays francophones.

Quels sont vos prochains rôles à l’opéra et vos futurs projets professionnels ?

Il y a l’oratorio de Paul McCartney qui s’appelle Liverpool Oratorio, Barbier de Séville, l’album avec Frank Wildhorn, un nouvel album des chansons de Michel Legrand, avec un pianiste très doué qui s’appelle Tamir Hendelman. Cet album s’appellera « If there were no dreams ». Il y aura aussi des chansons de Broadway canadien et un autre album avec un pianiste canadien fabuleux qui s’appelle Matt Herskowitz. Ce sera du Jazz et ce dernier album s’appellera « Sharon chante le jazz ».

Un dernier message pour vos admirateurs ?

Écoutez sur Spotify, écrivez-moi si vous voulez sur Facebook . C’est tellement difficile pour nous dans ces temps-là. Nous ne pouvons plus rencontrer notre public, cela me fera du bien qu’on me suive sur le web. Ecoutez mon nouvel album «Frankly Sharon» et partagez ma musique !

Propos recueillis par Hamid Si Ahmed

Liens utiles :

http://sharonazrieli.com/

https://www.lmopera.com/sharon-azrieli-soprano-falcon

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