Le futur, ce long passé qui revient toujours : C’est ce qui ressort de la soirée du 2 avril 2016 lors de la 24e édition du Festival de Musique du Maghreb qui était organisée par les Productions Nuits d’Afrique. En effet Karim Saada et Berbanya ont rendu les lettres de noblesse à la chanson Chaâbi, un style musical de l’Algérie profonde qui est cher aux Algériens et aux mélomanes.
Avec « Mon Frère », le titre phare de l’album de Karim Saada, l’artiste rend hommage à son frère décédé qui faisait aussi partie de son groupe. Il donne ainsi le coup d’envoi d’une soirée pleine d’émotions puisqu’il réussit à nous transmettre cette douleur profonde de la perte d’un être cher. Karim Saada chante aussi la joie, l’amour et la vie simplement comme cela apparait dans la chanson « Je suis venu ». Ce chanteur de talent alterne merveilleusement les instruments en jouant du mandole, du banjo et de la guitare avec une aisance et une dextérité sans égals.
Au fil de la soirée Fares Mekideche alias Uncle fofi anime le spectacle pendant quelques minutes pour nous transporter dans l’univers de l’humour provocateur et corrosif sur des sujets qui abordent les différences culturelles, l’éducation en passant par les défis de la mondialisation sous l’œil complice et amusé des spectateurs. Le fondateur du Couscous Comedy Show sera d’ailleurs en spectacle le 8 avril 2016 dans le cadre du Couscous PAPA Comedy Show.
En plus du Chaâbi, on pouvait écouter du Gnawi lors de la soirée avec la prestation de Rachid Salamate qui a rendu un hommage à cette musique du cœur de l’Afrique en interprétant sur son Gambri la chanson « Moulay Ahmed ».
L’artiste d’origine Tunisienne Mohamed Masmoudi a offert de son côté une prestation magistrale sur le Luth (aoud) avec des airs de musiques qui inspiraient la thérapie des âmes en quête d’exotisme et de transe. Mohamed Masmoudi a aussi tenu à interpréter en compagne de Karim Saada la chanson « Ya Zitouna » qui constitue un classique du patrimoine Tunisien.
Le groupe Berbanya était aussi présent sur scène pour interpréter des balades berbères ainsi que le chanson d’Idir « Tammacahut Net tsekurth » qui raconte l’histoire de la perdrix.
La soirée tirait à sa fin et Karim Saada souhaitait clôturer le show en invitant tout le public sur scène pour danser en compagnie de Geneviève M qui a agrémenté la soirée avec la danse du ventre sur le tube planétaire « Ya Rayah » de feu Dahmane El Harrachi.