La Mondiola commence sur un air de fête. Camille, aidée de sa fille Lolie, organise une soirée pour le 50e anniversaire de son chambreur Antonio. Au moment où la fête commence, une inconnue se présente sous prétexte d’avoir vu son adresse en rêve.
Ouvrant le sac de sa visiteuse, Camille découvre des objets évoquant la présence de son défunt mari, cinéaste aventurier et buveur, activiste de la démesure affublé d’un magnétisme ensorceleur. Les spectateurs sont alors plongés peu à peu dans une atmosphère surréelle. Ils sont à deux pas des personnages qui les entraînent dans cet univers insolite et les amènent à poser des gestes complices dont ils ne connaissent pas l’issue.
Nous avons mis des mois à improviser au 1955 rue Fullum avant de pouvoir faire parler un corridor d’entrée, rendre un salon double envoûtant, avant de pouvoir s’introduire corps et âme dans l’intimité magique d’une chambre à coucher.
Les répétitions évoluent à grands pas, nous sommes fébriles. En cette fin d’hiver où tout semble précaire, les acteurs brillent plus que lune et soleil et Sandra Wong nous accompagne en musique avec une vingtaine d’instruments. Notre compositeur attitré Michel Smith a conçu l’orchestration de la soirée. L’acteur Omar Alexis Ramos joue le poète et chambreur borgne, la jeune Stéphanie Dumont devient cette adolescente en furie, Ximena Ferrer s’appelle ici Anna Magnani et Liliane Boucher est l’hôtesse tragiquement irrésistible de cette déroutante comédie. Notre scénographe s’appelle pour vrai Livia Magnani. Elle insuffle à notre aventure à risques le savoir-faire d’une pratique argentine et s’inspire du surréalisme de Fellini.
« Il y a eu un éclair à côté de moi, une grosse branche d’arbre est tombée. Je me suis accroupie avec la boîte de cendres, il y a eu du tonnerre pis de la pluie, je savais pus si je voulais crier, uriner, faire l’amour avec lui, me faire aimer ou accoucher de lui. J’ai poussé des cris blancs, des cris silencieux tellement violents. Je voulais aller au boutte du boutte avec lui, j’ai continué, continué de forcer pour qu’il sorte de mon corps parce que je pouvais pas accoucher d’un homme aussi fort, aussi plein de rêves saccagés, je pouvais pas accoucher de lui facilement sans crier. J’étais toute mouillée, j’avais faim, j’avais soif, je voulais dormir tout oublier mais d’un coup la température a chuté de dix degrés. Il s’est mis à grêler, le vent s’est jeté sur moi, j’ai ouvert la boîte de cendres, je les ai lancées dans le vent de toutes mes forces pis Mario est disparu avec le dernier coup de tonnerre pis le pont Jacques-Cartier s’est tout illuminé. »
– Extrait de La Mondiola
La Mondiola, une production Singulier Pluriel
Idée originale Ximena Ferrer | Texte et mise en scène Julie Vincent
Interprètes Ximena Ferrer, Liliane Boucher, Stéphanie Dumont, Omar Alexis Ramos et Sandra Wong
Conseiller en dramaturgie Paul Lefebvre (CEAD) | Scénographie Livia Magnani | Conception musicale Michel Smith et Sandra Wong | Vidéos et Photos Rodolphe St-Arneault | Assistance et régie Marie-Hélène Grisé | Direction de production et surtitrage Philippe Chevalier | Communications Olga Claing
Présenté dans une maison, au 1955 rue Fullum, Montréal
Du 4 avril au 7 juin 2018
Mercredi, jeudi et samedi à 19 h
4-5-7 | 11-12-14 | 18-19-21 AVRIL
16-17-19 | 23-24-26 | 30-31 MAI
2-6-7 JUIN
20 places par soir seulement | Tarif : 28 $
Info : singulierplurielmontreal@gmail.com | 514 598-0145
singuliernordsudpluriel.com/nord-sud
La Mondiola est une production de Singulier Pluriel soutenue par le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des Arts de Montréal. Julie Vincent pour La Mondiola a bénéficié des ateliers du CEAD