Photographe et vidéaste expérimentale, Isabelle Hayeur est reconnue pour la rigueur et la cohérence de son œuvre conçue autour d’enjeux sociaux et politiques liés à l’environnement. Cet automne, elle présente (D)énoncer, une exposition tripartite présentée à Plein sud à Longueuil, à la salle Alfred-Pellan de la Maison des arts de Laval et à la galerie d’art Antoine-Sirois de l’Université de Sherbrooke.

L’exposition (D)énoncer retrace les déplacements et les investigations d’une photographe et vidéaste en action, sans cesse à l’affût des bouleversements de nos écosystèmes qu’elle transpose en image et en mots. Une grande place est accordée à sa production récente, dont des œuvres inédites. Celles-ci sont jumelées à ses premières prises de vue en sols excavés jusqu’à son implication auprès de rassemblements de citoyens et de groupes activistes. Son travail, qui traduit les maux dont souffre notre planète, entre en résonance de manière pour le moins saisissante avec la crise sanitaire actuelle.

Les lieux d’exposition
Au centre d’exposition Plein sud, à Longueuil, les photographies de la série Underworlds sont jumelées à la vidéo-choc Adrift, dressant un portrait des conséquences déplorables des activités de l’industrialisation massive sur nos océans. Captées, entre autres, sous les eaux glauques du cimetière de bateaux de Staten Island sur la côte est américaine, les œuvres d’une troublante beauté cachent mal les cicatrices causées par les navires de forage et pétroliers qui naviguent librement non loin des rives. Du 12 septembre au 7 novembre.

À la salle Alfred-Pellan de la Maison des arts de Laval, des vidéos et des séries de photographies sont regroupées autour de sites naturels déracinés, de zones urbaines perturbées et de milieux ruraux laissés à l’abandon par des phénomènes environnementaux dévastateurs. Des paysages aquatiques altérés complètent l’exposition et démontrent à leur tour le triste constat des profondes mutations que subissent nos territoires. Du 13 septembre au 8 novembre.
La galerie Antoine-Sirois de l’Université de Sherbrooke réunit les séries Le Camp de la Rivière, documentant une occupation citoyenne aux abords d’une compagnie pétrolière en Gaspésie; Dépayser, portant un regard critique sur les paysages façonnés par l’hydroélectricité au Québec; et Underworlds, sondant la dégradation des plans d’eau, plus particulièrement ceux du Nord (Québec et Oregon). Du 28 octobre au 19 décembre.
Une monographie de 360 pages sera publiée pour l’occasion, comprenant des textes de Mona Hakim, de Peggy Gale, d’Ann Thomas et d’Isabelle Hayeur.
«Des paysages, Isabelle Hayeur en photographie depuis plus de vingt ans. Urbains ou naturels, habités ou abandonnés, souterrains ou subaquatiques. Son regard semble s’être posé partout, avec acuité et doigté comme l’ont révélé de subtils photomontages vers l’an 2000. Mais elle n’a pas livré que des images captivantes. Depuis le début, ses yeux sont sa voix, ses photos (et vidéos), son mégaphone : la Terre se meurt, il faut s’en préoccuper, clame la résidente de Rawdon»
Jérôme Del Gado – Le Devoir

À propos de l’artiste
Isabelle Hayeur est connue pour ses photographies et ses vidéos expérimentales. Sa démarche s’inscrit dans la perspective d’une critique environnementale, urbanistique et sociale. Ses œuvres ont été largement présentées, notamment au Musée des beaux-arts du Canada, au Massachusetts Museum of Contemporary Arts, au Neuer Berliner Kunstverein, à la galerie Bruce Silverstein de New York et aux Rencontres internationales de la photographie à Arles. Elle a fait plusieurs résidences d’artistes, dont la Rauschenberg Residency et l’International Studio & Curatorial Program. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques et privées. En 2015, elle a été finaliste au Scotiabank Photography Award et en 2019, elle a remporté le Prix du duc et de la duchesse d’York en photographie.

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