Alors que le Québec s’est fixé l’ambition de réduire son empreinte écologique dans l’espoir d’éviter l’aggravation du réchauffement climatique, il s’avère que le système de santé a également un rôle à jouer dans la maîtrise de l’impact environnemental. Dans cette optique, le gouvernement se doit d’établir une feuille de route comportant les grands objectifs et les initiatives pouvant être prises dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur de la santé, tout en conservant une bonne qualité des soins.
De nombreuses sources d’empreintes écologiques à contrôler
Il ne fait aucun doute que le système de santé contribue au réchauffement climatique et ce, de plusieurs façons. D’une part, les bâtiments et la maîtrise de l’énergie destinée à leur chauffage et la climatisation, contribue à laisser une forte empreinte écologique, tout comme les déchets biomédicaux. Outre ce fait, les initiatives visant à favoriser les soins écoresponsables, de même que les achats et la mobilité durables en matière d’équipements et de technologies s’avèrent peu nombreuses. Et à tous ces obstacles, il convient d’ajouter l’impact environnemental du numérique, ainsi que la formation et la recherche en transformation écologique.
Afin de favoriser la transformation écologique du secteur, il convient de fixer des objectifs cibles jumelés à des indicateurs de performance comme par exemple, la rénovation écologique et la transformation écoénergétique des établissements de soins de santé, dans un premier temps. À cela, s’ajoute l’accompagnement vers des pratiques de soins écoresponsables jointes à la formation des professionnels de la santé à l’urgence écologique et aux enjeux santé – environnement.
Un pas à la fois
Quelques propositions aisément réalisables, à court et moyen terme, pourraient constituer un premier pas dans la bonne direction. Par exemple, réduire au maximum l’utilisation de produits transformés dans la préparation des repas aux patients et aux membres du personnel. En plus d’avoir un impact écologique positif, cela permettrait sans aucun doute, de servir des repas sains et frais.
Outre, l’effet direct sur les patients et les membres du personnel, il serait recommandé de développer des pratiques de réduction des déchets sanitaires, lesquels sont estimés à environ 700 000 tonnes par année au Canada. En adoptant une meilleure revalorisation des déchets issus des dispositifs médicaux et par la mise en place d’une filière de valorisation de matériaux précieux, on réduirait ainsi, l’empreinte écologique, mais ceci permettrait des économies appréciables dans certains secteurs. L’Université de Sherbrooke a adopté une telle pratique, il y a quelques années, consécutivement à la pandémie, en récupérant les masques de procédure. Plusieurs milliers de masques de procédure ont été amassés par l’établissement. Les matières recueillies, acheminées dans un centre d’innovation minière situé à proximité, ont été valorisées chez un partenaire local.
De même, le remploi et le rehaussement de certains équipements médicaux, plutôt que l’achat de nouvelles technologies, pourraient contribuer à une réduction de l’impact environnemental. Par exemple, en acheminant certains équipements vers des régions disposant de moins de technologies, plutôt que d’acheminer les équipements des grands centres vers les sites d’enfouissement, dès qu’une nouvelle technologie devient disponible.
Il convient donc, que les décideurs se penchent sur ces questions et les ajoutent aux nombreuses autres priorités à gérer dans le réseau et ce, un pas à la fois.
Martine Dallaire, B.A.A.