Les musulmans fêtent cette année l’Aïd el-fitr appelé aussi l’Aïd es-seghir, le mercredi 10 avril 2024. C’est la célébration du pardon, qui vient couronner la fin du Ramadan. Elle a lieu le premier jour de Chawal, 10e mois du calendrier musulman, lunaire de cycle.

L’Aïd est la célébration du pardon et de la convivialité. L’Aïd est une occasion, pour partager la joie en collectivité, implorer le pardon et manifester les vœux de tout ce qui réconforte et suscite le bien-être.

 Lorsque la célébration est acte de foi

Pour le jeûneur, l’Aïd est le jour de récompense. La récompense prend ici un sens aussi bien humain, en s’affranchissant de la privation, que spirituel en appréciant le mérite et l’effet de l’immersion spirituelle.

C’est la fête du pardon, où chacun est tenu d’oublier sa rancœur et de renouer avec les autres. Il est rappelé en ce jour, plus que jamais, que la foi ne saurait faire bon ménage avec la rancœur et la haine et que le pardon demeure acte de foi et voie du salut.

C’est aussi la fête du partage et de la convivialité.

L’ambiance de l’Aïd

Quelques jours avant l’Aïd, les familles se préparent pour la fête par l’embellissement des maisons, préparation de toutes sortes de gâteaux et achat de nouveaux vêtements pour les enfants. Les rituels de préparation prennent un goût festif et unique.

Deux rituels religieux essentiels marquent la célébration de l’Aïd : zakat el-fitr ou la petite aumône, et salat el-Aïd ou la prière de l’Aïd. Le premier est dédié au partage et le deuxième à la foi et au pardon.

Zakat el-fitr est une aumône que tout croyant doit verser aux nécessiteux, durant les trois derniers jours et ne saurait tarder plus que l’heure qui précède la prière, le jour de l’Aïd même. C’est le chef de famille qui doit la verser pour chaque tête, en denrées alimentaires, pour une quantité de 3 kg par tête, ou son équivalent en argent, déterminé chaque année par l’autorité religieuse. Ce rituel consacré au partage, permet aux nécessiteux d’acquérir leurs besoins et ainsi de célébrer la fête dans la dignité.

Salat el-Aïd ou la prière de l’Aïd, consiste à une prière collective qui a lieu dans une aire de prière en plein air, ou même à l’intérieur des mosquées. Le célèbre prêche de l’Aïd est une occasion pour célébrer la foi, rappeler les vertus du partage et du pardon. La prière se termine par des embrassades et des échanges de vœux et des mots de pardon.

Sitôt la prière finie, tous regagnent leurs maisons respectives pour célébrer en famille la fête de l’Aïd. Tous, mettent leurs beaux habits, et se retrouvent autour d’une table garnie à la saveur festive de l’Aïd, garnie de gâteaux de toutes sortes et surtout aux amandes.

Après l’échange de vœux entre les membres de la famille et les prises de photos familiales, commence alors le rituel des visites en groupe, auprès des proches, des ainés et des personnes malades, pour échanger vœux et joie. Les enfants sont toujours attentifs à la somme d’argent que parents et amis leurs offrent, en ce jour de fête.

Pendant que les adultes s’échangent les vœux, les enfants déambulent d’un coin à l’autre du village ou du quartier, pour vivre en groupe, la joie de l’Aïd, faire la démonstration de leurs beaux habits et dépenser dans les magasins de jouets et de friandises, l’argent qu’ils reçoivent en cadeau durant l’Aïd.

La fête prend fin au coucher du soleil, et tous regagnent leurs maisons, dans la joie et la bonne humeur.

L’Aïd au Québec et au Canada

Les communautés musulmanes au Québec ne manquent pas d’imagination pour réinventer les conditions festives de l’Aïd et pour le vivre pleinement dans la joie et la convivialité. Il est coutume de louer, par quartier ou ville selon la grandeur, des espaces dans les grands hôtels et salles de réceptions pour célébrer collectivement la prière de l’Aïd et échanger vœux, joies et gâteaux. Ce n’est qu’à la fin de semaine suivant le jour de l’Aïd, qu’ils se réunissent de nouveau dans les grandes salles d’hôtels ou de réceptions, pour célébrer en familles durant toute la journée, la joie de l’Aïd. Dans ces lieux loués pour la journée, les enfants s’offrent une aire de jeu où sont disposés des jeux gonflables de toutes sortes et tous, profitent des services offerts par les différents kiosques alimentaires et de divertissement tel que le kiosque à henné, le clown, etc.

Les gens gardent en mémoire les souvenirs précieux de l’Aïd, jour de foi, de joie, de paix, de partage et de convivialité.

Mais, en ces moments de détresses causées par les guerres et les drames humanitaires, l’Aïd est aussi une occasion propice, pour penser, à ceux, qui en permanence vivent la privation et son calvaire, à cause des guerres, de l’exclusion, de la pauvreté, des famines, des exils, etc.

L’Aïd, offre une occasion précieuse, pour méditer et voir, non seulement comment surmonter les détresses causées par les guerres, les famines et les drames humanitaires, mais aussi, comment remédier à son mode de vie, cesser les actes préjudiciables causés aux autres et enfin manifester plus de solidarité envers les nécessiteux et les plus vulnérables, parmi les personnes souffrant de solitude, de privation et de perte d’autonomie.

Dr Brahim Benyoucef

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