L’artiste transgenre montréalais•e, Kama La Mackerel, qui vient de l’île Maurice, remporte le prix Joseph-S.-Stauffer en arts visuels du Conseil des arts du Canada. Le prix, à valeur de 5,000 $, est remis à des artistes canadien•nes émergent•es et à mi-carrière en arts visuels, en littérature et en musique. La poète Canisia Lubrin remporte le prix en littérature et l’artiste de hip-hop Haviah Mighty remporte le prix en musique.
Kama La Mackerel est aussi finaliste pour le prix Dayne Ogilvie du Writers’ Trust of Canada pour son recueil de poèmes ZOM-FAM. Le prix d’une valeur de 10,000 $, ainsi que des récompenses de 1,000 $ aux finalistes, est décerné tous les ans à un•e écrivain•e canadien•ne de la communauté LGBTQ2S+ qui démontre un grand potentiel en début de carrière à travers un corpus littéraire exceptionnel. En compagnie de Kama, les finalistes de cette année sont les poètes primé•es Jillian Christmas (lauréate) et jaye simpson.
« Ça m’emplit d’humilité et de fierté que mon œuvre soit reconnue de cette manière. Je viens d’une longue lignée d’artistes Noir•es, transgenres, immigré•es dont les voix n’ont jamais été célébrées. J’espère leur rendre justice. Je suis excité•e de continuer à créer et à partager mon travail, dans l’espoir que mon art pourra impacter et inspirer les futures générations d’artistes marginalisé•es. » – Kama La Mackerel
ZOM-FAM, publié par Metonymy Press en septembre 2020, à été nommé un CBC « Best Poetry Book », un Globe and Mail « Best Debut » et était finaliste pour le prix « Concordia University First Book Award » de la Québec Writers’ Federation. Le Montreal Review of Books a décrit ZOM-FAM comme étant « kaléidoscopique » et la revue World Literature Today l’a décrit comme « un milestone de la littérature mauricienne ». Composé de longs poèmes lyriques, ZOM-FAM (qui signifie « homme-femme » ou « transgenre » en créole mauricien) narre la traversée personnelle et mythique d’un•e enfant zom-fam qui grandit sur l’île plantationnaire dans les années 1980 et 1990. À la recherche de vocabulaires pour aimer et honorer sa lignée, le•a narrateur•ice du recueil doit aussi faire face au silence colonial.
En sus d’être un recueil de poésie, ZOM-FAM est aussi une performance interdisciplinaire de 90 minutes qui entrenoue danse, spoken word et rituels dans un récit poétique véhiculé à travers le corps et la voix de l’artiste. Le spectacle est coproduit par le MAI (Montréal, Arts Interculturels) en 2020, mais n’a pas pu être présenté publiquement à cause de la pandémie.
En réponse à cela, Kama La Mackerel développe une nouvelle série de vidéo-poèmes inspirés de la performance. Le projet est soutenu par la bourse Connexion création du Conseil des arts du Canada dont le but est de soutenir des artistes à réimaginer leurs projets en créations numériques.
ZOM-FAM [trailer] multimedia project by Kama La Mackerel from Kama La Mackerel on Vimeo.
D’AUTRES PROJETS À VENIR EN 2021
Kama La Mackerel exposera Queering the Is/land Body, une nouvelle installation multimédia à La Galerie de l’UQAM dans le cadre de la 17e édition de MOMENTA, la Biennale de l’image du 8 septembre au 24 octobre 2021. Iel dévoilera ce nouveau corpus artistique en photographie, vidéo, textiles, poésies et réalité augmentée dans le cadre de la Biennale, qui accueillera cette année 52 artistes de 24 pays. Kama y présentera également sa nouvelle performance rituelle my body is home // mon corps est l’océan le 11 septembre 2021.
En outre, Kama La Mackerel a traduit de l’anglais le roman primé de Kai Cheng Thom, Fierce Femmes and Notorious Liars (Fèms magnifiques et dangereuses) qui paraîtra aux Éditions XYZ en octobre 2021.
À PROPOS DE KAMA LA MACKEREL
Kama La Mackerel est un•e artiste pluridisciplinaire, éducateur•ice, médiateur•ice culturel•le, écrivain•e et traducteur•rice littéraire qui vient de l’île Maurice et est établi•e à Tiohtià:ke (Montréal), au Canada. Son travail est ancré dans l’exploration de la justice, de l’amour, de la guérison, de la décolonialité et de l’empowerment individuel et collectif. La pratique artistique de Kama comprend la création textile, visuelle, digitale, poétique ainsi que la performance : sa pratique est à la fois narratologique et théorique, à la fois personnelle et politique. Persuadé•e que les pratiques artistiques ont le pouvoir d’agencer la résilience, de guérir et d’agir comme une résistance au statu quo, son art met en œuvre une praxis anticoloniale à travers la production culturelle.
Un•e éducateur•ice, médiateur•ice et commissaire, Kama La Mackerel était fondateur•ice et directeur•ice artistique de plusieurs projets en arts communautaires, dont GENDER B(L)ENDER: queer open stage (2013-18), Le Self-Love Cabaret: l’amour se conjugue à la première personne (2012-16), Contemporary Poetics of Trans Women of Colour (2016-18), SPEAK B(L)ACK: a Black History Month Spoken Word Show (2016-19). Iel a ainsi soutenu et présenté plus de 500 artistes, dont la plupart venaient de communautés marginalisées. Iel a aussi cofondé le festival annuel Qouleur (2012-16) et a fondé et dirigé Nos corps, nos histoires: programme de mentorat en création pour QTBIPOC (2017-19). Iel est actuellement directeur•ice artistique associée au AMY (Artists Mentoring Youth Project) où iel dirige Trans Gemmes, un programme national de mentorat en arts pour des femmes trans racisées. En 2016, Kama La Mackerel a été reconnu•e par CBC/Radio Canada comme étant l’un•e de 9 artistes dont le travail fait une différence au Canada.
Kama La Mackerel a enseigné, performé et exposé ses œuvres à l’international dont au Cooper Union Gallery (New York), Hackney Attick (London), The School for New Dance Performance (Amsterdam), Schwules Museum (Berlin), Galerie Confluences (Paris) et Point of Order Gallery (Johannesburg).