La cérémonie de remise de prix de la 35e édition du Festival International du Film sur l’Art (FIFA) s’est déroulée ce samedi 1er avril, au Monument-National. Le film Belle de nuit – Grisélidis Réal, autoportraits de Marie-Ève De Grave (Belgique) est lauréat du grand Prix de la Compétition de cette 35e édition du FIFA. Outre le Grand Prix, quatre autres prix ont été décernés par le jury, récompensant ainsi des films qui privilégient l’audace et des propositions singulières, autant au niveau de la forme que du contenu.

« Nous avons sélectionné des œuvres fortes, bouleversantes, émouvantes et parfois dérangeantes. Le palmarès de cette 35e édition est tout à fait à l’image de la direction que nous souhaitons donner au FIFA » concluent Natalie Mc Neil, directrice générale, et Anita Hugi, directrice des programmations.

Le jury du 35e FIFA
Le jury du 35e FIFA, présidé par l’artiste de renommée international Marc Séguin a récompensé cinq films. Le jury était composé du réalisateur Étienne Desrosiers, de la productrice de documentaires Colette Loumède, de la cofondatrice et directrice de White Frame Chantal Molleur, ainsi que de la responsable de la programmation cinéma et de la collection de films sur l’art au Musée du Louvre, Pascale Raynaud. Au fil des discussions du jury, il leur est apparu essentiel de valoriser des œuvres où des prises de risques sensibles et intelligentes rendent compte de la pertinence sociale de l’art.

Marc Séguin souligne que « le jury a privilégié des œuvres d’audace. On a tenu compte de la forme, oui, mais on a aussi voulu souligner que l’art, dans sa pertinence sociale, peut également être une prise de risque sensible et intelligente, qui parfois, doit bousculer. »

Le palmarÈs du 35e FIFA
Le Grand Prix
Belle de nuit – Grisélidis Réal, autoportraits.
Réalisation : Marie-Ève De Grave (Belgique)

Commentaire du jury : « Ce film est bouleversant d’authenticité. Il nous fait découvrir une artiste sans compromis. Une femme dont la fureur de vivre a marqué sa vie, et qui traverse l’écran. Une réalisation discrète, sensible et poétique sur la nécessité de l’art comme arme de survie, essentielle. Un film coup de cœur et coup de poing. Assurément un des beaux films vus depuis longtemps. »

Le Prix du Jury
Dans les pas de Trisha Brown
Réalisation : Marie-Hélène Rebois (France)

Commentaire du jury : « Un film sur la transmission filiale, entre femmes séparées par des générations et des cultures, sur l’œuvre visionnaire d’une grande chorégraphe de danse contemporaine, Trisha Brown. Une réalisation sobre et dénuée d’effet, qui laisse la place à son sujet ; la mémoire des corps comme témoin. On y découvre le temps et ses ponts, avec une mise en abîme d’images d’archives insuffisantes pour que puisse survivre l’œuvre phare Glacial Decoy. »

Prix du meilleur portrait
Pavlensky – Man and might
Réalisation : Irène Langemann (Allemagne)

Commentaire du jury : « Un portrait saisissant d’un artiste hors norme. On découvre Petr Pavlensky pour qui la contestation sociale est indissociable de sa vie et de l’art. En repoussant les limites de l’art politique jusque dans son corps, Pavlenski incarne une puissante dénonciation du régime politique russe. La réalisation est chirurgicale, juste et directe, comme son sujet. Un film qui trace le portrait d’un homme à la fois par ses contours, et de l’intérieur. La réalisatrice nous donne accès à un artiste sans retour. »

Prix du meilleur essai
Koudelka, Shooting Holy land
Réalisation: Gilad Baram (République tchèque)

Commentaire du jury : « Gilad Baram, assistant du tchèque Josef Koudelka, a fait le pari de montrer le photographe sur ses propres traces lors d’un retour en terre sainte quelques décennies plus tard. Baram réussit à cadrer son sujet avec une caméra qui rappelle la rigueur, la recherche et la conscience de Koudelka. Une proposition dont l’effort de synchronicité fait écho avec le travail « on site » du célèbre photographe. »

Le Prix Spécial
Wim
Réalisation : Lut Vandekeybus (Belgique)

Commentaire du jury : « La réalisatrice a fait le portrait de son frère, le chorégraphe vedette Wim Vandekeybus. La force du film est dans la confusion des frontières entre la vie du créateur et sa vie quotidienne. Un travail de montage colossal où disparaissent les codes de narration ; dont la force est que l’on se demande si le film est un documentaire, une biographie, une vidéo? Entre amour et haine, on y mêle habilement – et c’est la force de cet objet –, et de manière troublante la fiction et la réalité, en nous révélant un personnage à la fois étonnant, détestable, aimant, ou narcissique. C’est au spectateur d’en décider. »

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