Selon Statistique Canada, les ménages Canadiens ont épargné 212 milliards de dollars, en 2020, contre 18 milliards l’année précédente. Cette situation a permis à plusieurs ménages de rembourser quelques dettes, et à certains, d’investir dans des placements à court et long terme.
Dix fois plus que l’année précédente.
Le montant économisé représente, pour chaque Canadien, une économie moyenne de 5574 $ pour l’année 2020, soit un montant de dix fois supérieur à celui économisé durant l’année précédente, alors que la moyenne canadienne était de 479 $. Il s’agit de l’un des effets directs des mesures sanitaires imposées par les deux paliers de gouvernement.
La consommation mise sur pause
L’accès aux commerces de détail a engendré une réduction de la consommation, ce qui a permis aux ménages de mettre de l’argent de côté et par conséquent, plus d’épargne. Près de 15 % des revenus gagnés furent économisés au lieu de 1,3 % en 2019. Le printemps 2020 fut la période au cours de laquelle, l’épargne a atteint une apogée de 27 %, en moyenne.
Toutefois, l’écart varie passablement d’un ménage à l’autre. Ceux qui ont conservé leur emploi et qui sont demeurés en santé ont vu leur situation financière s’améliorer pendant la pandémie.
Des dettes éliminées et des investissements
Les économies réalisées ont fait en sorte que les soldes de cartes de crédit ont diminué, que moins de ménages affichaient des retards de paiements et que les cotes de crédit ont augmenté. De plus, leurs dépenses liées aux loisirs ont pratiquement disparu pendant la même période, ce qui a permis aux épargnants de dégager davantage de fonds pour le paiement de mauvaises dettes.
Le revers de la médaille
En dépit de ces bonnes nouvelles, la hausse des économies des Canadiens serait en partie responsable de la hausse des prix des résidences principales et secondaires. Cette hausse risque de provoquer, à moyen ou à long terme, un revirement de situation, alors que les ménages moins nantis pourraient devoir se serrer la ceinture, en raison du ratio d’endettement qui risque d’augmenter entre autres, si une flambée des taux d’intérêt survenait.
De même, le retour attendu de la consommation, avec l’assouplissement des restrictions sanitaires, fait en sorte que plusieurs Canadiens ont de l’argent à dépenser, ce qui pourraient donner un coup de pouce à l’économie, mais aussi, inciter les ménages à dépenser au-delà de leurs capacités et à avoir de nouveau de recours au crédit à la consommation ou à devoir s’imposer de nouvelles limites financières.
Martine Dallaire, B.A.A.