Parcourant les routes d’une civilisation mutante, un cavalier au regard inquiétant enchaine des missions qui consistent à mener à destination ce que chacun a de plus précieux. On l’appelle Le Convoyeur[1] et rien ne l’arrête. Il est impassible devant les dangers qu’il rencontre. Sa réputation fait frémir ceux qu’il croise sur son chemin.
Il se rend au refuge du Clan des Cendres. Ceux qui ont survécu sont faits prisonniers par le chef du Clan des Scorpions. La tension est palpable entre le chef des Scorpions et le Convoyeur lorsqu’un renifleur lui demande de le ramener au Temple d’Arcasso. Le convoyeur répond : je ne refuse jamais une mission (p. 9). La situation ne fait pas l’affaire du Scorpion qui lui dit : une minute ! Je t’ai déjà vu à l’œuvre, Convoyeur. Je ne me battrai pas contre toi, mais personne ne prend ce qui m’appartient ! (p. 9). Très vite, tous les gens du village demandent de l’aide du Convoyeur. Sans surprise, les choses dérapent et le convoyeur élimine le Scorpion. Les villageois recouvrent leur liberté et le Convoyeur accepte d’amener le renifleur à destination en échange de quoi, il doit avaler un œuf mystérieux. Sur le chemin d’Arcasso, une mystérieuse chasseresse s’attaque au Convoyeur…
Dans ce monde où la rouille a consumé toute trace de technologie, l’humanité a subi elle aussi des bouleversements en raison de facteurs mutagènes. Désormais le monde est peuplé de créatures mutantes telles que le Convoyeur et chacun essaie de trouver sa place dans ce monde impitoyable.
On l’aura compris, Tristan Roulot au scénario et Dimitri Armand au dessin en rajoutent une couche avec le tome 2 du Convoyeur, une bande dessinée qui s’adresse aux plus de 14 ans et à travers laquelle, on découvre un univers apocalyptique où tout s’achète et tout se vend. Pour nous imprégner de cette œuvre, les auteurs ne font pas dans la dentelle et ils n’hésitent pas à nous faire découvrir des personnages tout aussi sombres qu’ambivalents.
Au niveau graphique, les dessins de ce second volume sont aussi percutants que le premier avec un Dimitri Armand qui s’en donne à cœur joie dans sa façon de présenter des scènes de combat et des personnages qui sont en mouvement continu. Dans cette œuvre qui s’intitule La cité des mille flèches, le bédéiste nous fait découvrir des personnages difformes qui côtoient des êtres sexy dans un monde médiéval où la violence devient la norme. Dimitri Armand qui a notamment travaillé sur les séries de Bob Morane et Angor signe donc les dessins du Convoyeur aux côtés de Tristan Roulot, un Montréalais d’adoption, qui se charge quant à lui du scénario. L’auteur qui est déjà connu pour avoir été aux commandes des séries de Hedge Fund et Goblin’s nous fait découvrir une vision du monde où les bouleversements climatiques et scientifiques nous amènent à nous poser de nombreuses questions éthiques.
Publié chez Le Lombard Le Convoyeur est disponible chez les libraires en France et au Québec.
Réda Benkoula
[1] Le convoyeur T.2 : La cité des mille flèches | Tristan Roulot, Dimitri Armand | Lombard | 2021 | 56 pages
