Le coronavirus progresse d’une manière effrénée, entrainant un bilan qui ne cesse de s’alourdir. Le nombre de personnes infectées en Chine a atteint, désormais, 68 000 cas déclarés, selon les autorités chinoises. Dans le reste du monde, cette épidémie de pneumonie virale a contaminé plus de 600 personnes dans une trentaine de pays, dont 8 cas déclarés au Canada. Alors que le coronavirus ait fait déjà ses premiers morts en dehors de la Chine à (5 décès enregistrés aux Philippines, Hong Kong, Japon et Taiwan), le dernier bilan de Pékin fait état de plus de 17 000 morts en Chine continentale. Bien que le rythme de contamination décélère, le coronavirus risque, d’après les experts, de devenir une pandémie (une épidémie est qualifiée de pandémie quand elle affecte au moins deux continent d’une façon soutenue) et d’affecter considérablement l’économie mondiale !

Le coronavirus risque de contaminer l’économie mondiale !

Panique générale, villes en quarantaine, usines en arrêt, consommation en baisse…autant de faits qui laissent croire que l’épidémie de coronavirus, appelé aussi Covid-19, affectera non seulement l’économie de la Chine, mais aussi l’activité économique du reste du monde.

Pour Kristalina Georgieva, la directrice du Fonds Monétaire International (FMI), le coronavirus pourrait affecter la croissance économique mondiale et l’ampleur de cet éventuel effet dépendra de la capacité des autorités chinoises à contenir la propagation de cette épidémie. La directrice du FMI, citée par l’AFP, affirme qu’il est encore trop tôt pour estimer avec précision les conséquences de cette épidémie sur l’économie mondiale. Néanmoins, le FMI pourrait revoir sa prévision de croissance mondiale pour 2020 à la baisse (prévision de 3,3%), si ce virus se répandait davantage dans le monde. En faisant un parallèle avec l’épidémie de Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), qui a frappé le monde en 2002-2003, le FMI prévoit un scénario selon lequel l’activité économique en Chine connaitrait une forte baisse, suivie d’une prompte reprise, avec en corollaire un impact relativement limité sur l’économie mondiale. Ce scénario est à nuancer sachant que le poids de la Chine dans l’économie mondiale représente à présent 19%, alors qu’il était de 8% lors de l’épidémie de Sras.

Dans son rapport semestriel de politique monétaire, la Réserve fédérale américaine (FED) a indiqué que le coronavirus pourra provoquer des ruptures dans l’économie chinoise, avec des répercussions sur l’ensemble de l’économie mondiale. La Commission européenne a estimé aussi que l’épidémie de coronavirus est, désormais, susceptible de peser sur l’activité de la zone euro.

En effet, les effets négatifs de coronavirus sur l’économie n’ont pas tardé à se faire sentir, et ce sont les secteurs du tourisme et du transport qui en subissent en premier ces effets. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a évalué l’impact du coronavirus sur le transport aérien mondial à une perte potentielle de 4 à 5 milliards de dollars pour le premier trimestre 2020, suite aux réductions et suppressions des vols en partance et en provenance de la Chine. Les marchés, qui jusqu’alors sous-estimaient cette épidémie, commencent à réagir, notamment ce qui concerne l’industrie touristique. En effet, les actions de quatre compagnies aériennes nord-américaines et des trois plus grandes croisières américaines ont chuté en Bourse, en janvier dernier.

En somme, il est difficile de spéculer sur l’impact potentiel de cette épidémie sur l’économie mondiale, et cela dépendra de l’ampleur et du rythme de sa propagation qui, au final, contraindra les individus à réduire leurs activités en contact avec les autres.

Sofiane Idir

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