Créé par le scénariste Nicolas Juncker et le dessinateur Simon Spruyt, la bande dessinée Les mémoires du Dragon Dragon[1] s’adresse à un lectorat averti. Le temps volontairement moqueur de l’œuvre détourne les faits historiques en posant le personnage principal au cœur des évènements.
Délibérément provocateur, le ton du deuxième tome de la série qui est publié aux Éditions Le Lombard, n’a rien à envier au tout premier album qui dépoussiérait la véritable histoire à travers le regard plein d’esprits du Dragon Dragon.
« Une grande audace peut jaillir d’un tout petit courage » (Anne Barratin)
À la limite de la caricature et du grotesque, Dragon Dragon est le témoin privilégié de son époque. Il est de tous les mauvais coups en temps de guerre.
Nous sommes le 6 novembre 1792 à Jemappes en Belgique. L’armée révolutionnaire française commandée par Charles François Dumouriez remporte la victoire contre l’armée autrichienne.
Au cœur de la bataille, le Dragon Dragon réussit à survivre. Homme de peu de foi et de moindre vertu, son nom est associé aux affaires sabreuses. Ayant le mérite de côtoyer les plus hauts gradés de l’armée française, il échappe aux menaces d’exécution qui pèsent sur lui. Ce couard profite ainsi de l’instabilité de la Belgique en temps de guerre, pour prendre part au pillage des œuvres d’art du pays.
Réda Benkoula
[1] Les mémoires du Dragon Dragon, Belgique, c’est chic, Tome 2 | Juncker Nicolas (Scénario), Spruyt Simon (Dessin) | Le Lombard | 2023 | 64 pages