Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) sont fières de dévoiler la programmation de leur 25e édition qui se tiendra du 17 au 27 novembre 2022. Une sélection de 134 films en provenance de 49 pays qui se veut un reflet de l’état du monde actuel, tout en démontrant l’ampleur de la créativité et de la diversité en cinéma documentaire. De nombreuses discussions et activités gratuites sont également au programme, permettant d’importants échanges autour du documentaire et mettant en avant-plan l’aspect « Rencontres » du festival.
Pour cette édition anniversaire, les RIDM poursuivent leur mission de rassembler les films de cinéastes établi·e·s et les nouveaux talents à découvrir alors que 58 cinéastes émergent·e·s y présenteront leur première ou deuxième œuvre. Le festival est également heureux d’accueillir 27 cinéastes de l’international et de valoriser le travail des réalisatrices en présentant encore cette année une majorité de films signés par des femmes.
Les RIDM sont heureuses d’ouvrir le festival avec Rewind & Play, présenté avec le soutien du Consulat général de France à Québec. À partir d’archives d’une émission de télévision française recevant le musicien jazz Thelonious Monk, cette œuvre du cinéaste français Alain Gomis démontre la puissance du montage et déconstruit la fabrication d’un discours colonial. La projection du film d’ouverture sera précédée du court métrage Des racines nées réalisé par Alunaya dans le cadre de la résidence Regard sur Montréal 2022 du Conseil des arts de Montréal.
La clôture sera également marquée par la projection de Wochiigii lo: End of the Peace de la cinéaste haïda Heather Hatch, présente pour l’occasion. Le film s’intéresse aux terres ancestrales de Nations Autochtones, censées être protégées par un traité, mais détruites par des projets de barrages hydroélectriques. Avant la projection du film aura lieu la cérémonie de remise de prix, où 12 prix seront décernés aux films gagnants de la sélection 2022.
COMPÉTITION OFFICIELLE
Compétition internationale longs métrages
Les 11 films de la compétition internationale longs métrages mettent de l’avant des œuvres émergentes explorant les possibilités multiples du documentaire. Dans Anhell69, Theo Montoya dépeint ce qui l’entoure : une jeunesse queer colombienne incapable de concevoir l’avenir et marquée par un nihilisme décomplexé. Lindiwe Matshikiza opte aussi pour le récit biographique dans One Take Grace, racontant la vie éprouvante d’une sud-africaine portant plusieurs chapeaux : mère, actrice talentueuse et travailleuse domestique. Les défis du quotidien sont mis en lumière par Rob Rice dans Way Out Ahead of Us, où deux parents gardent secret l’état de santé du père pour ne pas compromettre l’avenir de leur fille, mais aussi dans 5 Dreamers and a Horse de Vahagn Khachatryan et Aren Malakyan, récit lyrique représentant différentes générations et réalités de l’Arménie contemporaine. À hauteur d’enfant, le poème visuel Eami de Paz Encina s’intéresse aux oppressions et aux injustices à travers l’expulsion d’une communauté autochtone de son territoire, comme le fait à sa manière Dry Ground Burning de Joana Pimenta et Adirley Queirós en suivant des femmes à la tête d’un marché d’essence clandestin qui créent un parti politique pour représenter une population délaissée par le gouvernement.
À travers la métaphore d’une éclipse solaire survenue en 1999, The Eclipse de Nataša Urban capte l’expérience de la guerre en ex-Yougoslavie, tandis que Foragers de Jumana Manna offre un regard inédit sur le conflit israélo-palestinien en montrant comment la cueillette d’herbes sauvages peut devenir un geste de résistance. La botanique joue aussi un rôle dans Herbaria, dans lequel le cinéaste et archiviste Leandro Listorti élabore un parallèle entre le complexe travail de documentation et de conservation des plantes et des pellicules de film. Deux oeuvres posent leurs regards sur des microcosmes : Excess Will Save Us de Morgane Dziurla-Petit plonge avec humour dans l’univers d’un petit village français chamboulé par un fait divers, tandis que Day After… de Kamar Ahmad Simon traverse le Gange sur un antique bateau à aubes accueillant des passager·ère·s de toutes les classes sociales.
Compétition nationale longs métrages
Les 7 films de la compétition nationale longs métrages font la part belle aux approches audacieuses de cinéastes de partout au Canada et aux enjeux qui les préoccupent. Grâce au partage d’expériences familiales, Denys Desjardins expose le triste sort que l’on réserve à nos ainé·e·s dans J’ai placé ma mère, alors qu’il tente de s’assurer que sa mère termine dignement ses jours, et The Dependents de Sofía Brockenshire trace un portrait familial audacieux à travers le journal qu’a tenu son père pendant des décennies en tant qu’officier d’immigration, développant une réflexion sur la répartition inégale du droit à la mobilité dans le monde. L’immigration est également un thème central de My Two Voices de Lina Rodriguez, où trois femmes latino-américaines ravivent leurs souvenirs d’exode au Canada, et de Concrete Valley de Antoine Bourges, qui transporte le public dans un quartier d’expatrié·e·s de Toronto, où un couple syrien a du mal à s’adapter.
Offrant des témoignages de membres de l’État islamique en captivité au Kurdistan syrien, ROJEK de Zaynê Akyol suscite une réflexion sur les comportements humains, alors que Self-Portrait de Joële Walinga façonne une réalité brute à partir d’images de caméras de surveillance à travers le monde. Pour sa part, Geographies of Solitude de Jacquelyn Mills fusionne l’art et la science en s’intéressant au travail de la naturaliste Zoe Lucas, seule habitante de l’île-de-Sable, en Nouvelle-Écosse.
Compétition Nouveaux Regards
La compétition Nouveaux Regards, destinée aux premiers longs métrages, confirme l’engagement des RIDM envers la relève. Cette année, 4 films y sont proposés, dont trois portent sur la jeunesse : Jouvencelles de Fanie Pelletier plonge avec sensibilité et poésie dans l’univers virtuel et intime d’adolescent·e·s hyperconnecté·e·s; L’île de Sukwan de Perihan Incegöz et Jonathan Tremblay suit une enfant à l’imagination débordante vivant dans la jungle thaïlandaise avec ses parents; et, back home de Nisha Platzer tente de reconstruire le portrait de son frère disparu alors qu’elle était enfant. Dominique Chaumont vient compléter cette section avec Veranada, qui offre une réflexion sur les changements climatiques en captant des bergers qui travaillent sous l’écrasante chaleur argentine.
Compétition internationale courts et moyens métrages
Les 14 courts et moyens métrages internationaux sélectionnés cette année présentent des démarches d’une grande diversité. No Star de Tana Gilbert permet un échange entre deux femmes liées par un sentiment mitigé envers la maternité. La famille est aussi à l’avant-plan dans Ptitsa de Alina Maksimenko, où la pandémie contraint une mère et sa fille à se confiner ensemble, à Kyiv, juste avant l’invasion russe. Dans Will You Look at Me, le cinéaste Shuli Huang signe un essai personnel dans lequel se creuse une douloureuse fissure familiale. Pour sa part, Fuku Nashi suit la cinéaste Julie Sando dans une quête identitaire complexe alors qu’elle se rend au Japon à la rencontre de sa grand-mère.
Le film expérimental Strigov de Barbora Bereznakova explore la mort et la finalité des choses, tout comme Nowhere to go but everywhere de Erik Shirai et Masako Tsumura, qui suit un homme ayant appris la plongée sous-marine pour retrouver le corps de sa femme, et Laboratory No. 2 de l’Irakien Edris Abdi et de l’Iranien Awara Omar, dans lequel un employé travaillant dans un laboratoire d’université où sont pratiquées des autopsies attend patiemment sa propre mort.
Les liens entre humains et leur environnement sont au coeur de trois films de cette section : urban solutions de Arne Hector, Luciana Mazeto, Minze Tummescheit et Vinícius Lopes prend place dans les quartiers riches du Brésil alors que l’héritage colonial se ressent dans le droit sacré à la propriété privée; Churchill, Polar Bear Town de Annabelle Amoros observe des villageois·e·s et touristes partageant leur territoire avec des ours polaires, pour le meilleur et pour le pire; et Nothing to See Here de Nicolas Bouchez explore avec une touche d’humour les événements quotidiens et les facettes colorées d’une ville portugaise qui semble abandonnée.
Également à découvrir : Nazarbazi de Maryam Tafakory présente un collage d’extraits de films iraniens qui défient avec subtilité l’interdiction de représenter à l’écran une femme et un homme qui se touchent; L’Arche, de Amira Louadah, où le décor dystopique d’un gymnase de fortune permet de révéler les malaises passés et présents de la société algérienne; Mulika de Maisha Maene, qui joue sur la frontière de la fiction et du documentaire avec des thématiques afrofuturistes pour explorer l’impact de l’exploitation de minéraux en République démocratique du Congo; et Seasick de João Vieira Torres, une œuvre puissante et provocante dénonçant la suprématie blanche dans le milieu des arts.
Compétition nationale courts et moyens métrages
Les 16 films de la compétition nationale courts et moyens métrages témoignent du talent des cinéastes locaux·ales. Traitant de la relation tumultueuse les humains et leur environnement, Forêts de Simon Plouffe révèle des récits innus enracinés dans les forêts disparues après la construction d’un barrage en territoires non cédés, Zug Island de Nicolas Lachapelle dresse le portrait d’une communauté affectée par la pollution industrielle et sonore entre Windsor et Détroit, Landscape Suspended de Naghmeh Abbasi évoque l’histoire politiquement chargée de la montagne iranienne Shaho et Manitushiss de Réal Junior Leblanc exprime une critique de notre rapport à la Terre-Mère dans un slam cinématographique fort d’une maîtrise des mots dans la langue imposée par la colonisation.
Les différentes étapes de la vie sont au coeur de ces oeuvres : Summer Nights de Virgile Ratelle capture toute la candeur des nuits estivales adolescentes; Ode to Loneliness de Rawane Nassif nous transporte dans une chambre d’hôtel où l’imaginaire d’une femme seule ne semble pouvoir être contenu; Yvon / L’éternel de Benoit Massé illustre la vie bien remplie d’Yvon dans sa résidence pour aîné·e·s; Le chant de la nuit de Félix Lamarche capte les derniers jours d’une dame âgée qui choisit de recevoir l’aide médicale à mourir à la maison; Le spectre visible de Sarah Seené et Maxime Corbeil-Perron met de l’avant l’expérience de cinq individus qui ont survécu à l’impact de la foudre; et The Longest Day of the Year de Frank Varga Jr. filme avec mélancolie et affection la banalité d’une banlieue en plein mois de juin.
Carlos Ferrand fait voyager dans le temps avec Mecánicos piratas de Lima, monté et sonorisé avec inventivité à partir d’archives tournées en Super 8 au début des années 70. On revisite aussi l’Histoire dans Change of Scenery, où Noa Blanche Beschorner plonge dans la mémoire de l’ancienne République démocratique allemande, où sa tante a vécu autrefois, et dans Blue Garden, dans lequel Natalie Murao questionne son grand-père sur son expérience dans un camp en Colombie-Britannique où des citoyen·ne·s japonais·e·s étaient détenu·e·s pendant la Seconde Guerre mondiale.
Plusieurs films de cette section jouent avec les archives de façon créative, notamment Infinite Distances de Pablo Alvarez-Mesa, une immersion auditive à partir de différents messages de répondeurs. One Home to Another de Dominique van Olm intègre des films de famille et des images contemporaines, provoquant une conversation entre le passé et le présent. Dans Cloud Gate 2, la cinéaste OK Pedersen juxtapose ses images à celles provenant du Web pour créer un fascinant essai sur le fonctionnement de la mémoire réelle et artificielle.
PANORAMA
Essentiels
Les 9 films de la section Essentiels rassemblent les récentes œuvres de cinéastes incontournables et les films événements de l’année festivalière. Lion d’or à la Mostra de Venise, All the Beauty and the Bloodshed de Laura Poitras retrace la vie et l’œuvre foisonnantes de la célèbre photographe Nan Goldin et son combat actuel contre la famille Sackler et les opioïdes. Plus ludique, À vendredi, Robinson de Mitra Farahani met en scène une correspondance énigmatique et riche entre deux artistes majeurs, Ebrahim Goletan et Jean-Luc Godard. L’art et l’histoire sont au cœur de l’essai What About China? de Trinh T. Minh-ha, qui propose une réflexion riche et complexe sur ce pays à partir des images tournées il y a 40 ans. Shabu de Shamira Raphaëla nous transporte dans un quartier populaire de Rotterdam où on suit les péripéties d’un jeune adolescent fougueux.
Sur fond de guerre, One Day in Ukraine de Volodymyr Tykhyy pose un regard sur de multiples formes de résistance du peuple ukrainien devant l’invasion Russe et A House Made of Splinters de Simon Lereng Wilmont offre un émouvant portrait d’enfants vivant dans l’est de l’Ukraine. The Myanmar Film Collective, un groupe de cinéastes birman·e·s anonymes, raconte la vie sous le régime de la terreur aux lendemains d’un coup d’État militaire avec Myanmar Diaries. Adoptant une approche autobiographique, Republic of Silence de Diana El Jeiroudi propose un point de vue singulier sur le conflit syrien et sur le quotidien d’un exil habité par les souvenirs, tandis que le cinéaste Pierre-Yves Vandeweerd croise les témoignages de yézidi·e·s et arménien·ne·s avec sa plus récente oeuvre, Inner Lines, tournée au pied du mont Ararat.
Contre-courant
Les 11 films de la section Contre-courant présentent des œuvres audacieuses qui défient nos perceptions du monde et du cinéma. How the Room Felt de Ketevan Kapanadze pose un regard sensible sur un groupe de femmes et de personnes queer dans une société où les défis sont importants pour la communauté LGBTQ+. Terra Femme de Courtney Stephens assemble habilement des archives de voyages entrepris par des femmes dans les années 1920-50, développant un essai sur le regard féminin (female gaze). Dans Le Roi n’est pas mon cousin, l’autrice Elzéa Foule Aventurin s’entretient avec sa petite-fille, Annabelle Aventurin, discutant de leur histoire familiale avec un esprit espiègle. Jet Lag aborde aussi des enjeux familiaux alors que le cinéaste Zheng Lu Xinyuan tente de regagner sa Chine natale en plein cœur de la pandémie. Avec Luminum, Maximiliano Schonfeld crée une atmosphère unique et captivante dans un film sur les ufologues Silvia et Andrea Perez Simondini et dans They Made Us the Night, Antonio Hernández nous transporte dans une communauté relocalisée dans les montagnes.
En 20 ans, 13 météorites sont tombées dans les déserts marocains : Fragments From Heaven de Adnane Baraka suit parallèlement deux hommes dont le destin est rattaché à ces impacts entre ciel et terre. Nous transportant au Liban, Octopus de Karim Kassem est une exploration métaphysique des conséquences de l’explosion du port de Beyrouth. Robert Morin propose une œuvre surprenante avec 7 paysages, brouillant les pistes et nous rappelant que la réalité au cinéma demeure une fabrication. Avec Mangrove School, Sónia Vaz Borges et Filipa César rendent hommage aux « écoles de la libération », un programme d’éducation militant créé en Guinée-Bissau dans les années 1960. Pour compléter cette section, Tolyatti Adrift de Laura Sisteró suit trois adolescent·e·s désenchanté·e·s qui évacuent leur angoisse en faisant du drift en vieilles voitures modifiées sur les lacs gelés de Togliatti, en Russie.
Horizons
La section Horizons explore des parcours uniques et des histoires universelles proposant un gros plan sur l’humanité. Des films engagés sont au programme, notamment L’histoire jugera de Germán Gutiérrez, captant l’incertitude quant à l’avenir de la Colombie, qui tente de s’extirper de 52 ans de guerre civile, Chemins croisés de Miryam Charles, où diverses voix féminines s’élèvent sur l’importance du corps de la femme racisée dans notre société, et Les voix croisées de Raphaël Grisey et Bouba Touré documente les combats menés en France pour aider les travailleur·euse·s issu·e·s de l’immigration ainsi que la fondation en 1977 d’une coopérative agricole au Mali par des migrant·e·s d’Afrique de l’Ouest.
Les histoires humaines inspirantes sont à l’avant-plan dans plusieurs récits : All That Breathes de Shaunak Sen, Œil d’or du Festival de Cannes, suit deux frères qui se dévouent à soigner des oiseaux qui tombent du ciel en raison de la pollution dans la capitale indienne; Muôi de Amy Miller s’intéresse à une mère monoparentale, aussi femme queer et danseuse de hip-hop, dont l’authenticité défie les attentes traditionnelles imposées aux femmes de son âge au Vietnam; Outside de Olha Zhurba filme durant plusieurs années l’adolescence éprouvante d’un jeune ukrainien, abordant ainsi la difficulté de grandir seul et sans soin; et An Eternity of You and Me de Sanne This documente les traitements de fertilité et d’insémination artificielle de la cinéaste avec un humour capable de révéler l’absurdité se greffant parfois au drame.
Le sacré est au cœur de De l’autre côté de Lessandro Sócrates, qui suit les moniales cloîtrées de l’Abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes, dotées d’une joie de vivre hors du commun, mais aussi de Crows Are White, dans lequel Ahsen Nadeem se rend dans un monastère japonais strict à la recherche de conseils et se fait aider par un moine qui adore les desserts et le heavy métal. Divine Factory de Joseph Mangat s’intéresse aux conditions précaires d’employé·e·s LGBTQ+ fabriquant des statues de saints en résine que les Philippin·e·s sont impatient·e·s d’acquérir et de vénérer. Beyond the River Banks de Riccardo De Cal se déploie autour du fleuve Piave, proposant un film contemplatif où se côtoient divin et profane. Dans Boris de Chloë Saint-Denis et Iphigénie Marcoux-Fortier, la famille de l’alpiniste canado-ukrainien Boris Kaschenko se rend en Patagonie pour y disperser ses cendres, lui rendant un hommage hors du commun.
Comme une ode à l’imaginaire, The One Who Runs Away is the Ghost de Qinyuan Lei filme de jeunes enfants dans un centre commercial de la ville de Shenzhen, qui transforment cet univers impersonnel en un terrain de jeu imbibé de fantaisie, tandis que David B. Ricard, traînant trois courts métrages inachevés comme un boulet, confronte ses angoisses en se lançant dans un périple introspectif ludique au sein de David contre Goliath.
États du monde
Les trois œuvres de la section États du monde, présentée en collaboration avec la Confédération des syndicats nationaux (CSN), explorent des enjeux d’actualité. Leurs projections seront accompagnées de discussions avec des intervenant·e·s associé·e·s aux thématiques des films. D’abord, Le mythe de la femme noire de Ayana O’Shun où plusieurs femmes noires racontent leurs histoires et partagent leur savoir de façon à exposer et déconstruire les stéréotypes racistes et sexistes. De son côté, Karen Cho observe la réalité des quartiers chinois menacés de disparition en Amérique du Nord, et démontre comment les communautés luttent pour préserver cet héritage à la fois historique, culturel et familial avec Big Fight in Little Chinatown. Sur un thème malheureusement toujours actuel, Chaylla de Clara Teper et Paul Pirritano accompagne le sinueux trajet d’une jeune mère dans la vingtaine du nord de la France qui tente de s’émanciper d’une relation conjugale violente et toxique.
PROGRAMMES SPÉCIAUX
Décadrer le documentaire : regards croisés sur les différentes pratiques narratives
Cette programmation spéciale met de l’avant des formes documentaires qui explorent la narration à travers d’autres pratiques que le cinéma, telles la performance musicale avec projection en direct, le théâtre documentaire, la création sonore et la réalité virtuelle. À voir : une performance en direct de l’artiste visuel Philippe Léonard avec prestation musicale du groupe C H R I S T intitulée Et maintenant? présentée dans la Salle Norman-McLaren, en collaboration avec Suoni Per Il Popolo. Également au programme, une table-ronde sur la création documentaire au cinéma et au théâtre qui suivra la représentation de la pièce Ciseaux du 19 novembre à l’Espace Libre, en formule 5 à 7, où Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau (Pleurer Dans’ Douche) discuteront avec Fanie Pelletier (Jouvencelles).
Trois séances d’écoute publique auront également lieu : la présentation des créations du dernier Kino-radio organisé par Transistor Média, le lancement de Projet Polytechnique : Faire face, un balado de Radio-Canada OHdio, produit par Porte Parole en collaboration avec Picbois Productions, où sera dévoilé le premier épisode suivi d’une discussion animée par Eugénie Lépine-Blondeau, et une séance composée de trois documentaires de création sonore avec les oeuvres Le souffle de Beyrouth de Marine Vlahovic, Fuga de Felix Blume et ECHAP de Noémie Fargier, Iga Vandenhove et Vanessa Vudo.
Grâce au soutien du Conseil des arts du Canada et en collaboration avec Québec/Canada XR, cette année marque le retour de la programmation UXdoc avec les oeuvres interactives The Choice VR de Joanne Popinska, The Changing Same de Michèle Stephenson, Joe Brewster et Yasmin Elayat, Replacements de Jonathan Hagard, Lou de Annick Daigneault et Martine Asselin et William de Sonia Bonspille Boileau qui seront installées dans le Foyer Luce-Guilbeault de la Cinémathèque québécoise du 17 au 27 novembre.
Focus Brésil : parcourir l’avenir
Cette année, le regard des RIDM se tourne vers le Brésil, un pays dont les transformations sociales progressistes des 20 dernières années ont permis un boum cinématographique. Présenté en collaboration avec Olhar de Cinema – Festival Internacional de Curitiba, le programme Focus Brésil offre un aperçu de l’éloquente production documentaire contemporaine du Brésil à travers des œuvres à la fois inventives et critiques. Les longs métrages Swing and Sway de Chica Barbosa et Fernanda Pessoa, The Dead and the Others de Renée Nader Messora et João Salaviza, Waiting for the Carnival de Marcelo Gomes, Cavalo de Rafhael Barbosa et Werner Salles Bagetti et Landless de Camila Freitas seront présentés, en plus des courts et moyens métrages The Word Became Flesh de Ziel Karapotó, GRIN de Roney Freitas, Isael Maxakali et Sueli Maxakali, Summertime de Wewito Piyãko et Karioka de Takumã Kuikuro.
Vidéo Femmes : fragment d’un héritage féministe
Fondé en 1973, le collectif Vidéo Femmes s’est imposé comme une référence incontournable de la scène artistique féministe québécoise avec un catalogue de plus de 400 œuvres portant en grande partie sur la condition des femmes. Présentés en collaboration avec SPIRA, les films proposés couvrent les 15 premières années de Vidéo Femmes. Les projections seront accompagnées de discussions avec les réalisatrices et plusieurs invitées. Au programme : Vidéo Femmes par Vidéo Femmes de Nicole Giguère et Lynda Roy. Une nef… et ses sorcières de Hélène Roy, Chaperons rouges de Helen Doyle et Hélène Bourgault, On fait toutes du show-business de Nicole Giguère, Le sida au féminin de Lise Bonenfant, Histoire infâme de Nicole Giguère et C’est une bonne journée de Johanne Fournier et Françoise Dugré. La bouilloire de Héloïse Bargain sera présenté en complément.
Doc-à-doc : 25 ans de rencontres
Pour souligner les 25 ans du festival, les RIDM ont invité cinq cinéastes d’ici, dont le récent film sera projeté en compétition officielle cette année, à programmer un documentaire qui les a influencé·e·s dans leurs démarches de création. Ainsi, Sofía Brockenshire, Carlos Ferrand, Dominique Chaumont, Zaynê Akyol et Simon Plouffe participeront au volet Doc-à-doc : 25 ans de rencontres, présenté par Télé-Québec. Ces cinéastes-programmateur·trice·s viendront présenter à tour de rôle les films Fausto de Andrea Bussmann (21 novembre), Le chant d’Empédocle de Sylvain L’Espérance et Marie-Claude Loiselle (22 novembre), La belle visite de Jean-François Caissy (23 novembre), Sur la lune de nickel de François Jacob (24 novembre) et Quiconque meurt, meurt à douleur de Robert Morin (25 novembre), et discuter avec ces réalisateur·trice·s qui les ont inspiré·e·s. Ces soirées Doc-à-doc sont gratuites et ouvertes à tous et toutes.
INTERSECTIONS
Wapikoni x 7
Afin de mettre en lumière la créativité des créateur·trice·s autochtones, ainsi que l’importance des enjeux qu’ils et elles exposent, les RIDM et le Wapikoni mobile s’associent pour une cinquième année consécutive afin de présenter sept courts métrages programmés en première partie des films de la compétition nationale longs métrages. Le public pourra découvrir 7 de Jim Matlock, A Rainbow to Turtle Island de Robbie Tait Jr., Aski Masinikan de Bryan Coocoo, Fursona de Aly Labbé-Hervieux, Les ciseaux de Katia Kurtness, Nimeshkanaminan de Laura Fontaine et Yasmine Fontaine et Puamun de Josée Benjamin.
La soirée de la relève Radio-Canada
Animée par Matthieu Dugal, La soirée de la relève Radio-Canada permet de découvrir des courts métrages documentaires de cinéastes de la relève québécoise. Une occasion unique pour le grand public d’apprécier les réalisations des voix de demain, qui s’illustreront sur nos écrans. Les six films finalistes cette année sont Miluk tshi shutshelimunau de Isabelle Kanapé, Agonie de Arnaud Beaudoux, Correspondance de Laurence Ly, NDDJ (Notre-Dame-du-Jambon) de Grace Divya Singh, Surface de Adèle Foglia et Tio Kevin de Kayla Fragman. Ces films seront disponibles gratuitement sur ICI TOU.TV dès le 21 novembre.
Party de cuisine de L’inis
Dans une ambiance familiale et décontractée, le public est invité à célébrer le documentaire sous toutes ses formes. Au menu, des cinéastes d’expérience et de la relève qui explorent des thèmes toujours chauds, tels que la recherche d’un sujet, le choix des protagonistes, la construction d’une relation de confiance, l’évolution du projet entre l’idée de départ et le résultat final. Comme entremets : la projection d’extraits de films produits par les étudiant·e·s de L’inis d’hier et d’aujourd’hui. Pour dessert : des anecdotes croustillantes sur la réalité du métier tel qu’il se pratique aujourd’hui.
Table ronde : au-delà des frontières
Présentée en collaboration avec la revue World Records, une table ronde autour d’œuvres qui brouillent les frontières entre le documentaire et la fiction sera proposée aux cinéphiles. Les cinéastes Morgane Dziurla-Petit (Excess Will Save Us), Rob Rice (Way Out Ahead of Us) et la scénariste Teyama Alkamli (Concrete Valley) dévoileront les différents processus créatifs derrière leurs oeuvres dans une discussion animée par Jason Fox, éditeur chez World Records.
Séances familles
Pour une huitième année à la Cinémathèque québécoise, les dimanches 20 et 27 novembre, les RIDM ont le plaisir de convier jeunes et moins jeunes à des projections pour toute la famille afin d’initier les cinéastes en herbe au cinéma d’inspiration documentaire. Les séances familles proposent une sélection de courts métrages pour les 6 ans et plus, élaborée par Le Carrousel international du film de Rimouski. Un programme haut en couleur qui s’ouvre sur la nature humaine, végétale et animale avec les courts métrages Dans la nature de Marcel Barelli, J’aime toute de José Mestenapéo, La peau de l’ours de Valérie Mréjen, Le vol du dinosaure de Munro Ferguson, Patouille, des graines en parachute de Inès Bernard-Espina, Mélody Boulissière et Clémentine Campos et Quand je suis triste de Lilit Altunyan.
LES SOIRÉES FESTIVES RIDM
Chaque soir du festival, le Quartier Général des RIDM est animé par des concerts et des performances de DJ gratuites et ouvertes à toutes et tous. Le Party d’ouverture (17 novembre), la Soirée Brésil (19 novembre), la Soirée Cuban Hat, en collaboration avec Makila (21 novembre) et le Party 25 ans des RIDM (25 novembre) sont, entre autres, l’occasion pour le public et les professionnel·le·s de se retrouver dans une ambiance festive après les projections.
PRIX ET JURYS
Grand prix de la compétition internationale longs métrages – présenté par TV5
Prix spécial du jury de la compétition internationale longs métrages
Grand prix de la compétition nationale longs métrages – présenté par PRIM
Prix spécial du jury de la compétition nationale longs métrages – présenté par Grandé Studios
Prix Nouveaux Regards – présenté par la SCAM et Post-Moderne
Prix du meilleur court ou moyen métrage international – présenté par URBANIA
Prix du meilleur court ou moyen métrage national – présenté par Télé-Québec et SLA Location
Prix spécial du jury de la compétition nationale court ou moyen métrage – présenté par Paraloeil
Prix Magnus-Isacsson – présenté avec la participation de l’ARRQ, DOC Québec, Funambules Médias, Cinema Politica et Main Film
Prix du jury étudiant – présenté par la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal
Prix du jury des détenues – grâce au soutien de la Ville de Montréal et de la Société Elizabeth Fry du Québec
Prix de La soirée de la relève Radio-Canada – présenté par Radio-Canada
Prix du public – présenté par le Fonds des médias du Canada (NOUS | MADE)
TARIFS ET MISE EN VENTE DES PASSEPORTS ET BILLETS
Passeport RIDM : 135 $ (Étudiant·e·s & 65 ans et + = 100 $)
Billet individuel : 13,50 $ (Étudiant·e·s & 65 ans et + = 11 $)
Billet séance famille : 8 $
Carnet de 5 billets : 55 $
Performance musique et images en direct – Philippe Léonard x C H R I S T – Et maintenant?: 17 $ à l’avance / 20 $ à la porte
Merci aux partenaires des RIDM
Les RIDM tiennent à souligner le soutien des partenaires institutionnels, principaux et associés suivants qui participent au succès de cette 25e édition. Merci au Gouvernement du Québec, au ministère de la Culture et des Communications, à la SODEC, au Secrétariat à la région métropolitaine, à Téléfilm Canada, au Conseil des arts du Canada, à la Ville de Montréal, au Conseil des arts de Montréal, à Tourisme Montréal, au Centre des Services aux Entreprises – Intégration en emploi (Emploi-Québec), au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, à Télé-Québec, à Crave, au Fonds des médias du Canada, à Radio-Canada, à la CSN, à TV5, à Post-Moderne, à la Société civile des auteurs multimédia (SCAM), à PRIM, à la Cinémathèque québécoise, ainsi qu’à Benoît Parent et Arthur Gaumont-Marchand.
La 25e édition des RIDM se déroulera du 17 au 27 novembre 2022.
à la Cinémathèque québécoise, au Cinéma du Parc, au Cinéma du Musée,
au Cinéplex Odéon Quartier Latin et au Cinéma Impérial.