Depuis qu’ils ont créé la série Les Vieux Fourneaux en 2014, le scénariste Wilfrid Lupano et le dessinateur Paul Cauuet abordent les problèmes de société à travers le regard des personnages du troisième âge.

Avec Les Vieux Fourneaux, ils décortiquent sous différents angles les questions des liens sociaux et familiaux avec en toile de fond la lutte ouvrière dont leurs personnages se font les champions. Dans un contexte où les inégalités sociales sont criantes, Antoine Perron, Pierre « dit Pierrot » Mayou et Émile « dit Mimile » Carabignac disent tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

Même si leurs maladresses dérangent certains ou font sourire d’autres, ils restent convaincus du bien-fondé de leurs actions, comme c’est le cas dans le septième tome de la série : Chauds comme le climat[1].

Des personnages atypiques

Même s’ils sont à la retraite, ces vieux de la vieille ont bien des leçons à donner aux jeunes, car ils en ont vu d’autres dans une France qui réduit les budgets dans les services publics : « Tu sais bien comment ça marche à l’hosto, ils ont plus un radis ! (Pierrot p.11)…L’hôpital public n’a peut-être plus beaucoup d’argent, mais il y a quand même encore du papier dans les chiottes» (Antoine p.16).

En cette journée du 1er mai, Antoine et Pierrot continuent de manifester lorsque l’occasion se présente dans cette grande messe de la classe ouvrière.

Antoine, contacte par téléphone Pierrot qui se trouve à la tête de manifestation : « Quoi ?!? T’es pas dingue ?!?  Ton corps ne tient plus debout que par une série de malentendus ! Reste pas devant, les flics sont devenus trop violents ! La manif est un territoire perdu de la République » (p. 6).

Pierrot ne rate pas l’occasion d’affirmer son jusqu’au-boutisme : « Dis, les anarchos sont dans le cortège de tête depuis 1886 à Chicago, c’est pas maintenant qu’on va reculer » (p. 6).

Lorsque la manif’ tourne mal, Pierrot réussi à s’en sortir, alors qu’Antoine le prudent fini à l’hôpital. Parallèlement à cela, Armand Garan-Servier le vieil ennemi d’Antoine qui vient de mourir, doit être enterré à Montcœur.

Pierrot et Antoine qui décident d’assister aux funérailles retrouvent Sophie la petite fille d’Antoine et le vieil ami Mimile. Au village les discussions sont animées autour des sujets d’actualité tels que le réchauffement climatique et le vivre-ensemble dans un contexte de crispation sociale.

Cette nuit-là le feu ravage la ferme de la vieille Berthe et détruit par la même l’usine pharmaceutique Garan-Servier. Les habitants du village sont consternés par les dégâts dans l’usine et les pertes d’emploi occasionnées.

Alors que les messes-basses vont bon train sur l’origine du feu, Antoine, Pierrot et Mimile décident de mener leur enquête car les regards accusateurs des villageois sont dirigés contre des ouvriers étrangers qui travaillent dans les champs voisins.

Au-delà des enjeux économiques qui embrasent les discussions, Chauds comme le climat met le doigt sur la stigmatisation des étrangers lorsqu’il s’agit d’aborder les questions de l’identité nationale et de l’emploi.

L’album est publié aux Éditions Dargaud.

Réda Benkoula

[1] Les Vieux Fourneaux – Tome 7 – Chauds comme le climat | Wilfrid Lupano (Scénario), Paul Cauuet (Dessin) Jérôme Maffre (Couleurs) | Dargaud | 2022 | 56 pages

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