Comme tous les virus, la Covid-19 a subi plusieurs mutations depuis son apparition en donnant naissance à plus de 4 000 variants différents. À la découverte du variant britannique, on a l’impression que tout s’accélère, et depuis il est dans tous les esprits. D’un coup, on trouve plusieurs mutants qui semblent se multiplier ces dernières semaines. Mais, trois variants inquiètent plus particulièrement les autorités sanitaires du monde entier car plus dangereux que le virus original. Le souci préoccupant lié à l’importation desdits variants prend de l’ampleur, et toute la planète est sur le qui-vive car ils seraient responsables d’une augmentation de la contagiosité, donc de la mortalité.
« Variant », c’est le mot que redoutent les autorités sanitaires et la communauté scientifique mondiale, alors que l’horizon semblait s’éclaircir avec la mise sur le marché des premiers vaccins contre la Covid-19. On nous signale que le variant britannique va devenir dominant. On sait que le variant sud-africain circule déjà. On sait aussi que d’autres variants existent et se propagent : brésilien, allemand, américain…
Pour rappel, le variant britannique (VOC2021) touche déjà plus de 70 pays et territoires, le variant sud-africain (501Y.V2), plus de 30 nations, et le variant japonais venu du Brésil (B.1.1.28), s’il n’a pas encore étendu ses effets, se révèle « préoccupant », selon l’Organisation Mondiale de la Santé. « Plus le virus SARS-CoV-2 se répand, plus il a d’occasion de muter », souligne l’OMS. De hauts niveaux de contamination signifient qu’il faut s’attendre à l’émergence d’une multitude de variants, et c’est la raison pour laquelle il est recommandé de vacciner plus rapidement et à grande échelle.
- Qu’est-ce qu’un variant ?
En effet, quand le coronavirus utilise nos cellules infectées pour se multiplier, il arrive parfois qu’il y ait des erreurs de copie : les mutations. En d’autres termes, il est un organisme qui se distingue de son virus d’origine – le SARS-cov2 – par une mutation ou plusieurs mutations. Un processus naturel dans le monde des virus qui, après avoir infecté nos cellules, se multiplient en se copiant eux-mêmes.
- Comment un variant est-il repéré ?
Le génome du Sras-CoV-2 est composé d’environ 30 000 nucléotides, des molécules organiques. Le séquençage consiste à lire les 30 000 caractères du génome du virus. Séquencer les prélèvements des malades est essentiel pour détecter les différents variants du coronavirus, et mieux anticiper l’évolution de l’épidémie.
Grâce au séquençage du génome du virus, le variant peut être repéré. Les équipes des laboratoires découvrent des mutations dans la forme de la Covid-19, ce que l’on appelle un variant. Selon sa rapidité de diffusion – son taux de reproduction –, sa présence majoritaire dans les échantillons analysés par séquençage indique que le variant peut supplanter à terme la souche d’origine. C’est ce qui s’est passé en Grande-Bretagne depuis début décembre 2020 avec le variant britannique.
- Pourquoi lesdits variants inquiètent ?
Les mutations ont, en effet, eu lieu sur l’efficacité de la clé sur les variants qu’utilise le virus pour pénétrer dans nos cellules : la protéine S, ou spicule. Cela inquiète parce que leur mutation touche cette protéine particulière : la protéine Spike (spicule) du coronavirus, la pointe qui se trouve à sa surface en lui permettant de s’attacher aux cellules humaines pour les pénétrer, jouant donc un rôle clé dans l’infection virale. C’est pour cette raison que ces trois variants seraient deux fois plus contagieux que la souche originelle de la Covid-19.
- Repéré au Royaume-Uni, les analyses ont montré que le variant britannique a une capacité de transmission nettement plus élevée que le virus d’origine. Une mutation appelée N501Y de la protéine « Spike » du virus, la clé dont se sert le SARS-CoV-2 pour infecter nos cellules, qui facilite considérablement la transmissibilité du variant. En d’autres termes, le virus britannique serait plus contagieux car il est plus efficace que les autres coronavirus pour s’introduire dans les cellules humaines.
- L’autre variant sud-africain est apparu en Afrique du Sud en octobre 2020. La mutation nommée aussi N501Y, commune aux variants anglais, sud-africain et brésilien, concerne notamment la protéine S du virus en forme de pointe (d’où son nom Spike = pointe) dont l’objectif est de pénétrer les cellules humaines en s’y accrochant.
- Pourquoi le coronavirus mute-t-il ?
Le virus mute pour survivre et donc pouvoir résister aux défenses immunitaires qui se développent naturellement dans le corps humain. Il faut comprendre que tous les organismes vivants ont leur propre patrimoine génétique sur une longue chaîne moléculaire nommée ADN. Certains microbes, comme le coronavirus, sont constitués d’un matériel génétique appelé ARN, qui sert de modèle pour leur assemblage. Ce dernier déterminera comment le virus infecte et attaque son hôte.
L’une des particularités de la pandémie de coronavirus (Covid-19) est que ce virus semble avoir une bonne affinité pour les cellules humaines. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’un individu peut en être porteur sans développer de symptômes alarmants. Lorsque le virus se développe dans une nouvelle zone du monde peuplée par des humains aux caractéristiques physiologiques et immunitaires légèrement différentes de celles d’où il vient, on dit qu’il mute. Des mutations légères vont devoir s’opérer afin de permettre au virus de s’adapter à ces nouveaux hôtes.
Concrètement, le coronavirus s’est adapté à des hôtes tous différents et à des populations différentes dans divers pays grâce à sa mutation. Et c’est par cette manière qu’il a pu contaminer autant de monde.
À chaque variant son lot de symptômes, et l’on constate une quinte de toux, de la fatigue, des douleurs musculaires appelées myalgies, des maux de gorge et de fièvre, moins de perte de goût et d’odorat en comparaison avec la Covid-19 (le virus classique) auquel cette particularité est évocatrice, des nausées, un souffle court et des maux de tête…
Le SARS-CoV-2 est un virus à ARN, ce qui le rend particulièrement candidat aux mutations. Les laboratoires le savent, qui travaillent déjà sur une évolution possible des vaccins pour offrir la meilleure protection. En attendant, le respect des gestes barrières, la distanciation sociale (physique), le port du masque, le lavage fréquent des mains, mais également l’aération fréquente des espaces restent les meilleurs moyens de se protéger.
Mohand-Lyazid Chibout (Iris)