À l’occasion des célébrations de son 10e anniversaire, DHC/ART Fondation pour l’art contemporain est heureuse de présenter:
L’OFFRE
Artistes participants: Sonny Assu Phil Collins Dora Garcia Simryn Gill Felix Gonzalez-Torres Emily Jacir Sergej Jensen Mike Kelley Lee Mingwei Commissaire: Cheryl Sim Visite de presse: le mardi 3 octobre 2017, 10h30 (veuillez réserver avant le jeudi 28 septembre) Vernissage: le mercredi 4 octobre 2017, 17h30 à 22h Dates de l’exposition: du 5 octobre 2017 au 11 mars 2018 Veuillez prendre note que cette exposition se tiendra au 451, rue Saint-Jean.
**Dans le cadre des célébrations de son 10e anniversaire, DHC/ART présentera également l’exposition individuelle Bill Viola: Naissance à rebours du 25 octobre 2017 au 11 mars 2018.
Que recèle le cadeau, au juste? Par cette pratique séculaire de l’échange, nous sommes confrontés à une gamme d’émotions et de questions qui se complexifient sous l’influence du système dominant de l’économie de marché. N’est-ce vraiment que l’intention qui compte? La personne qui donne est assaillie par une multitude de questions, notamment: qu’est-ce qu’un cadeau approprié, qu’est-ce qu’un cadeau excessif ou insuffisant, et qu’est-ce qui serait utile au destinataire? Ce dernier peut quant à lui éprouver un certain malaise causé par un sentiment de dette ou d’obligation de rendre la pareille. Mais donner peut également susciter une forme d’altruisme et de joie, de même que l’acceptation affable et chaleureuse du cadeau, qui fait également partie de l’interaction. L’échange de cadeaux tisse des liens entre les personnes, tandis que les cadeaux eux-mêmes ou, plus précisément, leur esprit, continuent de circuler.
L’exposition propose une série d’œuvres qui s’intéressent au concept complexe de don et aux notions qui lui sont associées telles que l’échange, la réciprocité, la valeur, l’effort, la trace, le rituel, la gratitude, l’altruisme, l’obligation, la générosité et l’attachement. Elle comprend des peintures, des photographies, des vidéos, des sculptures et même du chant.
Silenced, the Burning (2011), de Sonny Assu, évoque la cérémonie du potlatch, une composante essentielle de l’identité et des pratiques culturelles des Kwakwaka’wakw, qui a été interdite par le gouvernement canadien de 1884 à 1951. Cette cérémonie a été citée par des sociologues réputés, tel Marcel Mauss, comme un important exemple d’échange réciproque visant la redistribution de la richesse. Pour son installation Free fotolab (2009), Phil Collins a invité le public à lui envoyer des rouleaux de film 35 mm non traités, leur offrant de les développer gratuitement en échange du droit universel sur les images de son choix, qu’il a ensuite utilisées dans son travail. Steal this book (2009), de Dora Garcia, consiste en une centaine de copies d’un livre qui documente onze de ses projets de performance récents. Présenté dans les expositions en tant que sculpture susceptible d’être pillée, Steal this book se vend également en librairie un peu partout dans le monde. Pour son projet Pearls (1999 – en cours), Simryn Gill demande à ses amis intimes de lui donner leur livre favori. Elle en extrait ensuite les pages et confectionne des perles à partir de celles-ci pour en faire un collier qu’elle rend par la suite à ses donateurs. L’exposition présente la toute dernière œuvre de cette série, réalisée pour l’artiste et professeure montréalaise Erin Manning. L’installation Denied Entry (a concert in Jerusalem) (2003), d’Emily Jacir, propose la reprise d’un concert complet des musiciens Marwan Abado, Peter Rosmanith et Franz Hautzinger, qui devait avoir lieu lors d’un festival à Jérusalem, mais qui a dû être annulé lorsqu’Abado s’est vu refuser l’entrée à Tel-Aviv. L’œuvre est à la fois un don et un rappel de la perte et de l’exil de ceux qui ont été privés du spectacle prévu. Sergej Jensen utilise de vieux sacs d’argent comme surface picturale, tout en intégrant leurs inscriptions dans ses œuvres. Les quatre tableaux présentés dans l’exposition mettent l’accent sur le concept du don de l’artiste et de la confusion qu’il sème dans le marché de l’art. L’œuvre peu connue de Mike Kelley, Love, Theft, Gifting and More Love (2009), consiste en une installation d’objets qui traitent de l’appropriation d’un dessin créé par l’artiste pour le livre de poésie d’un ami. Ce qui, au départ, était un cadeau a fait l’objet d’une appropriation sans le consentement de Kelly, pour lui revenir ensuite sous la forme d’un authentique geste d’amour. Lee Mingwei, qui s’intéresse particulièrement aux relations et aux interactions humaines, présente deux œuvres dans l’exposition: la série photographique Money for Art (1994-2010) qui représente des objets ayant servi de base à un échange particulier entre l’artiste et des étrangers rencontrés dans un café; et Sonic Blossom, dans laquelle Mingwei utilise la musique, plus précisément les lieder de Schubert, comme don transformateur. Pendant la durée de l’exposition à DHC/ART, un chanteur arpentera les salles, les samedis et dimanches, à la recherche de visiteurs disposés à recevoir le don de la musique. Les pièces « Untitled » (Ischia) (1993), « Untitled » (NRA) (1991) et « Untitled » (Blue Placebo) (1991), de Felix Gonzalez-Torres, sont quant à elles disséminées dans l’exposition. Évoquant le corps et sa lente désintégration, ces œuvres constituées de piles de papier, de friandises emballées dans du papier Cellophane bleu et d’ampoules génèrent également de délicates situations d’échanges.
Dans le fameux livre The Gift (1983), dont cette exposition tire son cadre théorique, Lewis Hyde étudie en profondeur la notion de don qui, lorsqu’il se traduit dans une œuvre d’art, peut servir d’«agent de transformation». C’est à ce moment que le don de l’artiste se manifeste, et c’est dans cet esprit que s’inscrit L’OFFRE.
L’exposition sera accompagnée d’une série d’événements publics et d’un programme éducatif. Détails à venir sur dhc-art.org .
DHC/ART Fondation pour l’art contemporain
Établie en 2007, la fondation DHC/ART est un organisme sans but lucratif qui se consacre à la présentation de l’art contemporain. Abritée dans deux bâtiments patrimoniaux situés au cœur du Vieux-Montréal, DHC/ART offre une programmation qui s’est méritée la faveur critique aussi bien ici qu’à l’étranger. À chaque année, la Fondation offre deux à trois expositions majeures, une série d’événements publics, des projets spéciaux de collaboration et un programme d’éducation innovateur. D’envergure internationale, tout en étant à l’écoute du contexte montréalais, la programmation entière de DHC/ART est offerte gratuitement afin de renforcer son engagement à être accessible pour favoriser une discussion sur la manière dont l’art contemporain est porteur de sujets et d’idées qui reflètent et touchent notre vie au quotidien.