Ce jeudi, 30 novembre 2017, la Chambre des députés a approuvé en général la Loi sur la Sécurité intérieure au Mexique , avec 248 votes à faveur, 115 contre et 48 abstentions. Impulsée par le PRI, cette loi légitimera les interventions des forces armées dans les actions de la sécurité publique. Le président du Mexique pourra ordonner l’intervention des forces armées à n’importe quel endroit au pays, lorsque des « menaces à la sécurité intérieure » sont identifiées et que les capacités des forces fédérales et locales sont considérées insuffisantes pour y faire.
Cette loi est fortement contestée par plusieurs organisations sociales mexicaines et internationales et des partis de l’opposition, qui signalent qu’elle ouvre la voie à la militarisation du pays et à des violations de droits humains.
En juillet dernier, des organisations sociales canadiennes et des Amériques avaient manifesté leur préoccupation face à l’adoption éventuelle de cette nouvelle Loi sur la Sécurité intérieure, qui ouvre la voie à la répression et à d’éventuels actes de torture et d’assassinats que pourraient commettre le gouvernement mexicain et ses forces militaires, sous prétexte de maintenir l’ordre et la sécurité.
Un pays militarisé démontre une crise institutionnelle profonde. Au Mexique, cela a généré des cas graves de torture, féminicides, assassinats, déplacements forcés, disparitions forcées et de multiples exécutions extrajudiciaires. Il est de la plus haute importance que l’État mexicain opte pour la mise en place de conditions de paix, et non de guerre, pour résoudre la crise sévère des droits humains que connaît actuellement le pays, et respecte l’ensemble des dispositions de la Constitution de l’État mexicain, qui prévoit que les forces armées soient régulées et assujetties au pouvoir exécutif et au contrôle civil.