Au mois de juillet dernier, le géant Facebook annonçait qu’il réduirait de façon drastique le ciblage publicitaire pour ses jeunes utilisateurs âgés de 12 à 17 ans. Il faut dire que la multinationale est fréquemment montrée du doigt par différents organismes tels qu’Amnistie Internationale et certains autres organismes voués à la protection de l’enfance, pour ses pratiques douteuses en matière de collecte de données. Ce qui inquiète surtout, les modérateurs de ce monde et lesdits organismes, est le traitement de ces informations issues des profils des adolescents.
Accusée de la part de différents intervenants de la protection des personnes d’âge mineur, l’entreprise de Mark Zuckerberg avait finalement annoncé qu’elle ne ciblerait plus les utilisateurs en fonction de leurs centres d’intérêt. L’âge, le genre et la localisation devaient donc devenir les seuls critères en jeu au moment de l’affichage d’une publicité.
Un mensonge de la part de Facebook
Selon une étude menée par Reset Australia, Fairplay et Global Action Plan, un collectif de défense des droits, Facebook n’aurait pas cessé d’utiliser les données de navigation des personnes d’âge mineur pour leur proposer des publicités personnalisées. Le collectif explique qu’une recherche démontre que Facebook n’a pas limité l’utilisation de la surveillance publicitaire. L’entreprise continue de collecter les données personnelles des enfants pour alimenter leur système de diffusion. La seule différence est que le ciblage est optimisé par un système de livraison hautement qualifié d’intelligence artificielle.
La personne qui a mené l’enquête, le journaliste Matthias Erbel a procédé à la création de trois comptes d’utilisateurs âgés entre 13 et 16 ans. Son rapport indique qu’il a pu se procurer des preuves lui permettant de confirmer que Facebook collectait les données Facebook Pixels pour chacun des comptes. En utilisant les données Facebook Pixel, l’entreprise peut collecter des données à partir d’autres onglets du navigateur que les enfants ouvrent, et ainsi, récolter des informations telles que les boutons sur lesquels ils cliquent, les termes qu’ils recherchent ou les produits qu’ils achètent ou mettent dans leur panier.
Des risques pour les jeunes utilisateurs
Le ciblage publicitaire des mineurs inquiète autant les régulateurs du numérique, que les collectifs tels qu’Amnistie Internationale, puisque les adolescents sont beaucoup plus réceptifs au marketing et ils sont moins susceptibles de reconnaître les contenus payants. De plus, ils ne sont pas toujours à même de saisir comment leurs données personnelles sont utilisées à des fins commerciales, et donc de s’en protéger. Ils constituent donc, une clientèle influençable et potentiellement vulnérable aux effets de la publicité, puisqu’ils n’ont pas la maturité nécessaire pour différencier le vrai du faux. Reste à voir, comment les organismes interpellés réagiront afin de faire cesser ces manœuvres dolosives, qui permettent aux grands joueurs du web de continuer le ciblage de personnes d’âge mineur, malgré la désapprobation sociétale qui en découle.
Martine Dallaire, B.A.A